Reconnue récemment comme une vraie maladie, l’obésité est ciblée par de nombreuses stratégies mises de l’avant afin de la prévenir et de la traiter. Mais attention, si les effets néfastes de l’obésité sont bien réels, les traitements chocs peuvent aussi être dommageables.
Actuellement, l’obésité est une condition de surpoids définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 (on parle d’obésité morbide lorsque l’IMC dépasse 40). Cette mesure, contestée par certains, ne témoigne pas forcément de l’état de santé global de la personne.
Quoi qu’il en soit, et par son effet inflammatoire, l’obésité est bel et bien associée à l’augmentation du risque de diverses maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de cancers, de problèmes orthopédiques, voire de démence.
Un enjeu complexe
L’idée reçue que les « gros » consomment des calories à l’excès, mais en dépensent peu, a la couenne dure. Socialement, un obèse choque. C’est quelqu’un qui se « laisse aller » et qui ne se « prend pas en main ». Cette image est pourtant fausse. Le problème est infiniment plus complexe.
Il est bon de se rappeler que tous les corps n’ont pas la même forme. La génétique, la chronobiologie et le microbiome ont tous un effet. L’énorme offre alimentaire, la sédentarité et les polluants semblent également jouer un rôle.
Traiter l’obésité, mais à quel prix ?
Pour vaincre l’obésité, les stratégies de prévention et les traitements se multiplient. Mais le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle.
Pensons d’abord à la diète cétogène, un régime faible en glucides et élevé en gras. Comme technique de perte de poids, les résultats sont mitigés : seulement 30 % des gens constatent une amélioration. Les études nous disent que cinq ans plus tard, la moyenne de perte de poids n’est que de deux ou trois kilos ! C’est peu compte tenu des effets secondaires considérables.
Quant à elle, la chirurgie bariatrique s’adresse surtout à une clientèle de gens qui ont une obésité morbide combinée à certaines conditions et maladies. Toutefois, dans la foulée de cette chirurgie, la malabsorption/malnutrition devient une maladie chronique. Il y a aussi un risque de reprise de poids si l’ingestion de calories remonte au niveau antérieur. Un suivi devrait donc être effectué avant, pendant et cinq ans après la manœuvre, ce qui n’est pas fréquent au Québec.
La sémaglutide (Ozempic) a récemment fait couler beaucoup d’encre. Cette molécule destinée à traiter le diabète de type 2 est prescrite hors indication pour l’amaigrissement. En raison d’une hausse vertigineuse des prescriptions, les assureurs refusent maintenant de rembourser ce médicament pour les non-diabétiques. Or, il n’y a pas d’étude sur l’effet de cette façon de perdre du poids. C’est sans compter une multitude d’effets secondaires non négligeables. En un mot : on ne connaît pas les conséquences à moyen et à long termes.
En revanche, l’effet anti-inflammatoire de la diète méditerranéenne et de l’exercice est bien documenté. Ensemble, ils diminuent la démence, les maladies cardiaques et le cancer.
Dans les faits, les gens en surpoids devraient viser de perdre l’excès graduellement et raisonnablement, soit 5 à 10 % du poids initial. Gardons la saine hygiène de vie qui nous convient et le tour sera en grande partie joué !