Prévention du cancer colorectal : Dan Bigras ajoute sa voix

Dan Bigras n’a jamais hésité à défendre les causes qui lui sont chères. Maintenant, il ajoute sa voix à la promotion d’un test qui permet de détecter des signes préliminaires du cancer colorectal, qui occupe le 2e rang des cancers les plus meurtriers dans la province… et qui aurait pu lui coûter la vie. 

C’est en 2017. Le chanteur lance bientôt un disque et une biographie. À 59 ans, il est en pleine forme. « Puis, j’ai senti une vive douleur au ventre. Plié en deux, je me suis dit que je devais aller à l’urgence. » Les médecins lui font alors passer des tests. Le résultat : un cancer colorectal, « le même qui a emporté Gerry [Boulet]… »

« J’ai été chanceux, ça a été pris à temps », souligne celui qui a été nommé porte-parole de la campagne Ensemble, détrônons le cancer du côlon, de la Société canadienne du cancer. Mais les gens n’ont pas tous cette chance. Le cancer peut se développer discrètement dans le gros intestin avec peu ou pas de symptômes.

« On sait que chez la majorité, il sera repéré lorsqu’il est déjà au stade 3 ou 4 », explique la Dre Mélanie Bélanger, présidente de l’Association des gastro-entérologues du Québec. Or, au stade le plus avancé, le taux de survie n’est que d’un peu plus de 10 %.

Dépister plus tôt

La bonne nouvelle, c’est que ce cancer peut laisser des traces de sang microscopiques dans les selles. Vous ne les verrez pas dans la toilette, mais celles-ci sont détectables par le RSOSi, un test facilement (et hygiéniquement !) administrable à la maison.

Le résultat ne peut pas confirmer la présence d’un cancer, mais il permet de savoir si une coloscopie longue est nécessaire. « On peut trouver le cancer plus tôt, parfois même avant que ça ne devienne un cancer », indique la Dre Bélanger. Cela permet non seulement d’améliorer les chances de survie des individus, mais aussi de leur éviter de lourds traitements.

Dan Bigras assure que son combat « n’a pas été pénible », mais concède que la chimiothérapie a été « physiquement difficile ». « Je m’en suis sorti grâce aux progrès de la médecine, mais si j’avais su qu’il existait un test permettant de dépister ça plus tôt, je l’aurais passé. »

Un test à démystifier

De l’avis des spécialistes, les 50 à 74 ans devraient passer ce test tous les deux ans. Mais selon la Dre Bélanger, un certain nombre de mythes freinent toujours sa popularisation. Lorsqu’il est question de caca, avouons-le, le malaise n’est jamais loin…

« Des gens peuvent s’imaginer qu’ils devront prendre une cuillère de la cuisine pour récolter leur échantillon… Mais non ! C’est facile à faire. Ça vient avec un papier imperméable, un contenant hermétique… vous ne toucherez à rien ! »

« On dirait que parfois, on aime mieux ne pas passer un test plutôt que de risquer d’avoir un résultat positif, ajoute Dan Bigras. Je comprends ça; c’est tellement affolant de se faire dire une affaire comme ça. Mais c’est en passant le test que vous pouvez sauver votre vie. Ça vaut vraiment la peine. »

Si vous avez un médecin de famille, vous pouvez obtenir une ordonnance pour une trousse de prélèvement. Si vous n’en avez pas, vous pouvez prendre rendez-vous en visitant le site de Clic Santé ou en appelant au 1 877-644-4545.

Photo : Bertrand Exertier