Le vélo électrique en 3 questions

Que ce soit pour faire la navette, parcourir plus de distance lors de vos balades du dimanche ou maintenir la vitesse à laquelle vous aviez l’habitude de rouler, le vélo électrique peut répondre à plusieurs besoins. Vous pensez prendre ce virage ce printemps ? Voici quelques conseils à lire avant de monter en selle.

« Les vélos à assistance électrique (VAE), on les snobe jusqu’à tant qu’on les essaye », commente David Tringle, directeur des achats aux boutiques La Cordée, chaîne qui compte huit magasins à travers le Québec. On peut trouver que leur utilisation relève de la paresse, qu’il ne s’agit pas de vrai cyclisme ou qu’ils coûtent la peau des fesses. Tous les arguments sont bons pour les décrier, mais la résistance au changement s’évanouit comme par magie dès qu’on en enfourche un. « Quel plaisir de pédaler avec un vent constant dans le dos, alors que la force du moteur abolit le relief », dit David Tringle, qui a pourtant tout d’un cycliste de haut niveau.

1- Ça coûte cher ?

Avec les VAE, le moteur amplifie la puissance du pédalage. Ils séduisent les masses, peu importe leur âge, avec la possibilité d’augmenter le kilométrage des sorties ou de continuer à pédaler quand le corps montre des signes de fatigue. Ainsi, ils rendent le cyclisme plus accessible.

Cette accessibilité a cependant un prix. Un VAE de qualité coûte au moins 2 500 $ et peut dépasser largement les 5 000 $. « Il existe des solutions de rechange à meilleur marché dans les grandes surfaces, mais vous allez payer en autonomie plus faible et en produit de qualité inférieure, comme des systèmes de freinage moins efficaces », met en garde Jacques Sennéchael, rédacteur en chef de Vélo Mag. Autre élément à considérer : les grandes surfaces n’offrent pas de service de mécanique en cas de problème. C’est un pensez-y-bien.

La raison qui explique le prix élevé des VAE, c’est le coût de la batterie. Par exemple, celle pour les vélos Trek coûte 1 000 $ l’unité. Ce qui dore la pilule, c’est que les VAE se vendent généralement avec un équipement complet. « Ce sont des vélos clés en main. Tout est inclus : feux avant et arrière intégrés, garde-boue, porte-bagages et béquille, au contraire d’un vélo traditionnel où tout se vend séparément, ce qui fait grimper le coût final », explique Bastien Major, responsable marketing chez Devinci, un fabricant de vélos basé à Saguenay. Sa recommandation ? « Faites l’essai d’un VAE avant d’en acheter un. La plupart des boutiques spécialisées offrent cette possibilité. »

Photo : Devinci

2- Comment ça fonctionne ?

Il existe deux types de moteurs électriques : celui qui se situe dans le pédalier, donc au centre du vélo, et l’autre qui se cache dans le moyeu de la roue arrière, beaucoup moins apparent. Le premier domine actuellement le marché, car il offre plus de puissance et une meilleure autonomie. « Il offre aussi une sensation plus proche du vélo à propulsion humaine », soutient David Tringle.

Par contre, les VAE à transmission arrière se taillent une place dans le marché des vélos de performance, car ces cyclistes recherchent un vélo plus léger, quitte à sacrifier sur la puissance du moteur. « Au contraire des vélos avec moteur pédalier, qui sont très lourds, les vélos avec le moteur dans le moyeu se pédalent confortablement même quand la batterie est à plat », dit Jacques Sennéchael. Bref, moins de stress de tomber en panne sèche. La sensation au pédalage est cependant moins fluide. « Le moteur fonctionne plus par à-coups », ajoute le rédacteur en chef.

3- Quelle autonomie ?

Comme dans le milieu de l’automobile, la question qui taraude tous les consommateurs, c’est l’autonomie de la batterie. Le hic, c’est que celle-ci ne s’estime pas facilement. « Il y a tellement d’éléments qui affectent l’autonomie, comme la température, le vent, les côtes, la surface de roulement, le niveau de l’assistance ‒ plus on pousse le moteur électrique à fond, plus la batterie est mise à contribution ‒, le poids du vélo, etc. », dit Bastien Major. En règle générale, il est possible de faire au moins 30 km avec un VAE en mode d’assistance élevée ou plus d’une centaine en mode économique. La durée de vie d’une batterie de bonne qualité s’étire sur des années. Par exemple, celle équipant les vélos Trek peut subir de 800 à 1 000 recharges.

Comme un vélo musculaire, un VAE a besoin d’un entretien régulier. « Il faut porter une attention plus particulière aux freins, à la chaîne et à la cassette (l’ensemble des pignons sur la roue arrière), car on roule plus vite en VAE et les montures sont plus lourdes », dit David Tringle, de La Cordée. En Suisse, on remarque une hausse des accidents en raison de la popularité des VAE. En effet, le mélange de vitesse et d’inexpérience au guidon génère beaucoup d’accidents. D’où l’importance d’avoir des freins efficaces.

Trottinettes électriques

Attirant une clientèle plutôt urbaine, les trottinettes électriques pour adulte continuent à faire le plein d’adeptes d’année en année. Ces machines à deux roues, dont les prix de vente oscillent de 500 $ à 1 500 $, sont désormais permises sur les routes du Québec, là où la vitesse est inférieure à 50 km/h (il faut porter un casque et ne pas dépasser 25 km/h).

Le critère le plus important à regarder en magasinant, c’est l’autonomie de la batterie, élément que vous devez prendre en considération selon les déplacements prévus. Habituellement, chaque kilomètre d’autonomie supplémentaire se fait ressentir sur la facture finale. Plus la trottinette est imposante, plus elle offrira un confort de roulement. En contrepartie, elle sera plus lourde à transporter. Les pneus durs sont increvables tandis que les pneus gonflables absorbent plus efficacement les vibrations. Attention, les accidents en trottinette ne sont pas couverts par la SAAQ, sauf s’ils impliquent une voiture en mouvement. La prudence est de mise !