Un paradis (horti)culturel au Festival international de jardins

Chaque été depuis l’aube du millénaire, l’art côtoie la nature lors du Festival international de jardins. Cet événement unique en Amérique du Nord se déploie sur le site enchanteur des Jardins de Métis, à mi-chemin entre Rimouski et Matane, une destination horticole et gastronomique qui met de l’avant mille et une beautés et saveurs.

« Il n’y avait pas d’événement de ce type sur le continent, explique Ève De Garie-Lamanque, directrice artistique du Festival. La première édition, en l’an 2000, avait présenté huit créations engagées dans la réflexion quant aux jardins populaires et au renouvellement de leur art. »

Depuis, le Festival a pris de l’ampleur. Chaque nouvelle mouture permet au public de découvrir une vingtaine d’œuvres contemporaines, dont cinq inédites. Au fil des ans, cette célébration de la nature et de la culture a cumulé plus d’un million de visites et présenté quelque 250 jardins contemporains conçus par des créatrices et créateurs en provenance d’une quinzaine de pays. Il y a fort à parier qu’Elsie Reford, la conceptrice des Jardins de Métis, aurait été fière de cet événement annuel mis de l’avant notamment par son petit-fils, Alexander Reford. 

L’avenir du jardin

Dans le cadre du Festival, architectes, architectes paysagistes et artistes visuels, d’ici et d’ailleurs, imaginent l’avenir du jardin. Pour cette 25e édition, c’est le thème de l’Écologie des possibles qui a été retenu. Au total, 216 propositions en provenance de 30 pays ont été étudiées.

Malgré le fait que les installations soient de nature artistique, « la vocation du Festival ne vise pas nécessairement à tendre vers le beau. On tend plutôt vers une réflexion, un questionnement, une recherche », explique Mme De Garie-Lamanque. Ainsi, il n’est pas étonnant que les jardins présentés cette année incitent à l’introspection et à un repositionnement vers l’avenir, et que les enjeux climatiques y prendront beaucoup de place.

« Le festival et son directeur ont aussi plusieurs engagements dans les enjeux qui touchent la communauté que le public ne voit pas, que ce soit quant à la préservation de la biodiversité, une implication directe pour freiner l’érosion des berges et contribuer à leur restauration, etc. », ajoute la directrice. En ce sens, le festival se questionne sur l’avenir du jardin : « On ouvre sur les possibilités, on souhaite engager la discussion. On se dirige sans doute de plus en plus vers un jardin qui se doit d’être fondamentalement solidaire. »

Une approche éducative

En saison estivale, des guides déambuleront sur le site afin d’apporter une approche éducative. Par exemple, le jardin Maillage, qui sera de retour cette année, offre différentes possibilités de discussions ou d’ateliers : on peut se familiariser avec les plantes tinctoriales, découvrir comment fabriquer de la teinture végétale, apprendre à distinguer les plantes tinctoriales du Québec, etc.

Après avoir été invité à participer à l’emblématique Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire, afin de souligner son anniversaire en présentant un jardin inédit, le Festival international de jardins accueillera à son tour l’emblématique Domaine de Chaumont-sur-Loire avec sa création Bruissement d’Ailes. Une présence prestigieuse.

Un arrêt à ce véritable musée à ciel ouvert s’impose donc cet été. Question de s’imprégner des beautés, certes, mais aussi d’approfondir ses réflexions quant au jardin de demain.

Inauguration spéciale

L’inauguration du 25e Festival international de jardins se fera le vendredi 21 juin et les festivités se poursuivront pendant la fin de semaine. Le public pourra visiter le site jusqu’au 6 octobre. Pendant l’été, plusieurs activités s’y dérouleront, comme des ateliers et des séances d’échanges ainsi qu’un souper gastronomique bénéfice. Il y aura aussi de l’animation et des spectacles, dont une prestation de Marc Hervieux.

Pour la programmation estivale détaillée, on visite le site du Festival.

Jardins de Métis
Les Jardins de Métis sont des jardins à l’anglaise à Grand-Métis, une municipalité située à 300 km au nord-est de la ville de Québec. On y trouve environ 3000 espèces et variétés de plantes, dont le célèbre pavot bleu de l’Himalaya, réparties dans une quinzaine de jardins. Outre les végétaux, il est possible d’admirer la villa Estevan, qui accueille des expositions et qui abrite un restaurant. Le menu de ce dernier met notamment en valeur les plantes comestibles du site. Les Jardins de Métis, un lieu historique national canadien et site patrimonial québécois, jouissent d’une forte réputation horticole à l’international. 

Le Festival international de jardins se tient sur le site des Jardins de Métis.
L’Allée des azalées aux Jardins de Métis. (Photo : Louise Tanguay)

On visite aussi :

À deux pas des Jardins de Métis, le Parc régional de la rivière Mitis propose une dizaine de sentiers de randonnées entre forêt et plage. Pêche au saumon, rampes de mise à l’eau pour canot et kayak sur la rivière Mitis, camping rustique. Entrée journalière : 6 $
parcregionalrivieremitis.org

Non loin, le site enchanteur du phare de Pointe-Mitis, ou de Métis-sur-Mer, vaut assurément l’arrêt. L’emplacement célébrera ses 150 ans cette année. On y accède en suivant un kilomètre de route à pied après avoir laissé sa voiture à l’embouchure de la route. Il est possible de s’y poser pour une semaine, de mai à octobre, en louant la Maison du gardien.
pharedemetis.ca