« J’ai mal » : je vais à l’urgence ou pas ? 

Comme leur nom l’indique, les salles d’urgence s’occupent de problèmes de santé qui nécessitent des soins immédiats ou une prise en charge rapide. Or, on le sait, celles-ci débordent régulièrement de cas qui auraient pu être traités ailleurs.

J’en conviens, lorsqu’on ressent de la douleur ou qu’on souffre de symptômes dont on ne connaît pas l’origine, il n’est pas toujours évident de savoir si l’on doit consulter une ou un médecin sur-le-champ ou attendre pour un rendez-vous en clinique.

Pour vous aider à y voir plus clair, voici une série de questions à vous poser avant de prendre votre décision.

Intense, soudain, intolérable ?

D’abord, est-ce que je détecte des signes d’un problème qui pourrait mettre ma vie en danger, comme un AVC ou une crise cardiaque ? Est-ce que je ressens de fortes douleurs ? Ai-je de la difficulté à respirer, à parler, à bouger, à voir correctement, etc. ? Si oui, je compose le 911 et j’attends l’ambulance (il faut éviter de conduire soi-même pour se rendre à l’urgence).

Ensuite, est-ce que mon problème de santé est récent ? Si oui, est-il apparu subitement, a-t-il progressé rapidement ? S’il remonte à un certain temps, est-ce que mon état s’est détérioré brusquement, au point de devenir intolérable ?

Puis, est-ce que j’arrive à soulager mon mal ? Si je m’étire, me recourbe, me couche ou m’assois, est-ce que la souffrance s’atténue, persiste ou s’amplifie ? De même, si j’ai ingéré de l’acétaminophène (Tylenol) ou de l’ibuprofène (Advil/Motrin), ai-je pu alléger la douleur ? 

En résumé, vous devez vous fier à votre jugement. Si le problème est soudain et intense, que la douleur est persistante et intolérable, ou que votre état se dégrade brutalement, il vaut mieux ne pas attendre et vous présenter à la salle d’urgence.

Où consulter ?

Au contraire, si les symptômes durent depuis des semaines sans aggravation brutale et que l’intensité de la douleur est faible ou modérée, il vaut mieux se tourner vers une autre ressource.

Si vous avez une ou un médecin de famille, vous devez contacter sa clinique ou le GMF où vous avez votre dossier. En son absence, une autre personne désignée à l’interne peut prendre la relève. Sinon, vous devrez prendre rendez-vous au « sans rendez-vous » de l’établissement. Malheureusement, chaque clinique a ses règles particulières pour encadrer cette procédure. Vous pouvez aussi tenter d’obtenir une consultation sur Rendez-vous santé Québec. Votre médecin doit y inscrire les plages horaires disponibles à son agenda. Vous comprendrez que celles-ci ne seront pas offertes tous les jours, surtout si ses Activités médicales particulières (AMP) obligatoires l’amènent en d’autres lieux.

Si vous n’avez pas de médecin de famille, vous devrez composer le 811 et choisir l’option 3 (Guichet d’accès à la première ligne). Ce service vous permettra de parler à une infirmière qui vous posera des questions et vous donnera des recommandations pour des soins à la maison et, si une consultation semble nécessaire, vous dirigera vers le service médical approprié. Elle pourrait aussi essayer de prendre pour vous un rendez-vous rapide dans une clinique de votre secteur.

Il se peut néanmoins que l’infirmière ne trouve aucun rendez-vous dans un rayon de 60 km de votre résidence ou de votre lieu de travail. Dans ce cas, elle pourrait vous indiquer… de vous rendre à l’urgence.