Ça y est, l’hiver s’installe. Appréhendez-vous les nombreuses séances de pelletage de neige qui vous attendent d’ici le retour du printemps ? Cette activité exigeante pour le cœur et les muscles est loin d’être sans risques. Voici quelques conseils pour pelleter sans se blesser. À lire avant la prochaine bordée !
« Plus de gens succombent à une crise cardiaque ou à un AVC pendant les mois d’hiver que par temps plus clément; le taux de mortalité y est en moyenne 10 % plus élevé », rappelle la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada. Chez les personnes vieillissantes, le danger est encore plus grand.
Pourquoi ? C’est entre autres parce que l’exposition au froid occasionne la contraction des vaisseaux sanguins, ainsi que l’augmentation de la pression artérielle, du rythme cardiaque et du travail du muscle cardiaque, comme l’explique dans son blogue le Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal.
Une tempête parfaite
Ajoutez à cela un exercice physique intense, comme pelleter la neige, et vous aurez une tempête qui risque d’imposer un stress trop important à votre système cardiovasculaire.
Lorsque vous pelletez, vos fréquences cardiaques augmentent très rapidement. Et plus la neige est lourde, plus votre cœur bat vite. Cela peut être très exigeant, surtout si vous n’êtes pas en forme ou que vous ne vous faites pas régulièrement de l’activité physique.
Outre les risques pour votre cœur, le pelletage de neige peut provoquer plusieurs types de blessures. Selon l’Association chiropratique canadienne, près du tiers de la population au pays attribue des douleurs musculaires et articulaires à cette activité hivernale. L’Association des chiropraticiens du Québec constate quant à elle une recrudescence du nombre de consultations en clinique chiropratique à chaque grosse bordée de neige, notamment pour des douleurs au bas du dos, au cou et aux épaules.
En déplaçant une pelletée moyenne toutes les cinq secondes, vous aurez dégagé plus que 70 kg de neige en une minute, selon le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST). En 15 minutes, vous aurez donc pelleté 1 000 kg de neige. Cela nécessite un effort intense et soutenu. Voilà une bonne raison d’agir avec prudence.
Conseils pour pelleter en sécurité
– Pelletez peu de temps après la chute de neige; celle-ci sera plus légère qu’une neige mouillée, tassée ou partiellement fondue. N’attendez pas la fin de la tempête pour commencer; vaut mieux sortir plusieurs fois plutôt que de pelleter un gros amoncellement en un seul coup.
– Échauffez-vous avant de commencer (une courte marche pourrait suffire) et étirez vos muscles.
– Portez des vêtements chauds pour limiter le stress causé par le froid.
– Utilisez une pelle légère (généralement pas plus de 1,5 kg), ergonomique et adaptée à votre taille.
– Diminuez la quantité de neige dans chaque pelletée ou utilisez une pelle plus petite.
– Si possible, tassez la neige plutôt que la soulever et la lancer.
– Utilisez une bonne technique. Gardez votre dos droit en pliant les genoux pour forcer. Gardez la charge de la pelle près de vous afin d’éviter un étirement musculaire. Pour déposer la neige, faites pivoter votre corps en entier afin d’éviter une torsion du tronc.
– Pelletez lentement et de façon progressive. Le CCHST ne recommande généralement pas plus de 15 pelletées par minute.
– Réduisez la cadence si nécessaire. Ce n’est pas une course.
– Écoutez votre corps et assurez-vous que vous ne faites pas trop d’efforts; vous devriez être capable de parler ou de siffler en pelletant.
– Prenez fréquemment de courtes pauses.
– Connaissez les signes et les symptômes d’une crise cardiaque : douleur et serrement à la poitrine; difficultés respiratoires; douleurs à l’abdomen, au dos, à la mâchoire; peau froide et moite; teint bleuâtre ou plus pâle que d’habitude; nausées.
– Abstenez-vous de pelleter si vous souffrez d’une maladie cardiovasculaire ou si vous êtes globalement en mauvaise santé. Demandez l’aide d’un proche ou faites appel à une entreprise de déneigement.
– Dans le doute, consultez un professionnel de la santé.