Déneigement : conseils pour payer moins cher

L’hiver dernier, nombreux sont les consommateurs qui ont dû faire face à une augmentation salée de la facture du déneigement. D’autres n’ont pratiquement pas payé plus cher. Cette année, tout indique qu’on doit s’attendre à des hausses.

Sans mauvais jeu de mots, les consommateurs traversent une tempête parfaite. Depuis trois ans, les prix du déneigement ont augmenté entre 25 % et 50 %, selon les régions du Québec. Plusieurs facteurs sont en cause : la crise de la main-d’œuvre, qui entraîne une pénurie de chauffeurs et, par extension, de mécaniciens de machinerie lourde, la hausse des taux d’intérêt, qui se répercute sur le coût de la machinerie, et la crise des chaînes d’approvisionnement, qui a fait grimper le prix des réparations.

Depuis trois ans, les salaires et le prix des pièces de remplacement ont explosé jusqu’à 30 %. Celui des pneus a grimpé de 40 % depuis, et l’assurance coûte jusqu’à 20 % plus cher. Et certains déneigeurs peinent à s’assurer.

Résultat ? L’an dernier, plusieurs ont lancé la serviette. Capitalisme 101 : le jeu de l’offre et de la demande fait en sorte que le marché avantage désormais le déneigeur, pas son client.

Cette année, l’inflation fait son œuvre. Certes, elle a diminué depuis quelques mois, mais moins en ce qui concerne les carburants, car la guerre en Ukraine met le secteur énergétique mondial sous pression. Dans les faits, il y a plus de 80 % de différence entre le prix du diesel de 2019 et celui de cette année.

Concrètement, une petite entrée dont le déneigement coûtait de 400 $ à 550 $ l’hiver dernier pourrait se traduire par une facture de 600 $ à 700 $ dans les prochains mois.

Comment réagir

Le meilleur moyen de faire face à la tempête, c’est de s’y prendre tôt pour magasiner son déneigeur.

Si vous êtes satisfait du vôtre et qu’il veut renouveler son contrat, tant mieux ! Toutefois, si vous devez le remplacer ou si vous venez d’emménager dans une nouvelle maison, quelques conseils s’imposent.

En premier lieu, faites la tournée de vos voisins pour récolter leurs recommandations. C’est le meilleur moyen de connaître le marché du déneigement : les prix, les bons (et moins bons) joueurs, les conditions… Cette démarche s’impose. Il suffit de se rappeler la faillite d’un important déneigeur en 2015. Des milliers d’aînés de l’est de Montréal et de Laval avaient été laissés sur le carreau en plein hiver. L’affaire avait fait les manchettes pendant plusieurs semaines.

Une fois que vous aurez déniché quelques noms, demandez au moins deux soumissions avant de choisir.

Un bon déneigeur vous proposera un contrat écrit. L’Office de la protection du consommateur (OPC) y va de quelques suggestions en la matière : le contrat doit comporter les coordonnées complètes du déneigeur (adresse civique, courriel, numéro de permis), la description intégrale des services, les modalités de paiement, les dates de versements, plus taxes, ainsi que les dates de début et de fin du contrat. Pour plus d’informations, consultez la page Web de l’OPC.

D’autre part, il ne faut JAMAIS payer au complet à l’avance. Il est préférable d’y aller par versements : à la signature du contrat, en janvier et à la fin de la saison.

Enfin, un déneigeur doit avoir un permis de l’OPC seulement s’il se présente chez vous à l’improviste pour vous offrir ses services. Certaines municipalités exigent un permis, mais ça ne se traduit par aucune protection pour le consommateur. En cas de faillite, vous perdrez votre argent.