Une année faste pour Michel Tremblay

L’année menant aux 80 ans de Michel Tremblay ne passera pas inaperçue. Entretien, livre, pièces de théâtre, opéras, le nom du célèbre dramaturge et romancier sera associé à plusieurs projets. Un baume pour celui qui craignait qu’on se « tanne » de lui…

« J’ai toujours beaucoup de projets en même temps. Mais tant de choses qui arrivent pour un anniversaire, ça c’est rare », indique celui qui soufflera ses 80 bougies en juin prochain.

Cette effervescence l’a rassuré. « On vit dans une société centrée sur la jeunesse et sur la nouveauté. C’est donc normal que dès 60-65 ans, un artiste soit inquiet qu’on se fatigue de lui. Pour ma part, j’avais peur qu’on finisse par me mettre sur une voie d’évitement comme un vieux train. Tous ces projets confirmés ces derniers mois m’ont mis du pep dans le soulier, comme dirait Louise Latraverse », confie l’auteur.

Un chapelet de projets

Tout a commencé l’été dernier avec l’enregistrement de L’histoire de mon théâtre, qui fait partie d’une série de rencontres devant public menées par Guylaine Tremblay avec plusieurs dramaturges. « Nous avions décidé de faire ça sous la forme d’une conversation plutôt que d’une interview. On a eu deux heures de gros fun. » Cet échange était entrecoupé de scènes jouées entre autres par Nathalie Mallette et Anne-Marie Cadieux. On peut acheter des billets pour la webdiffusion de cet entretien jusqu’au 31 octobre, en cliquant ici.

De plus, Michel Tremblay fera encore une fois partie de la rentrée littéraire. Le 27 octobre, il lancera Offrandes musicales (Leméac), « sur la musique qui a enchanté ma vie ». Ce livre rassemble une douzaine de petits et grands coups de cœur musicaux de l’auteur, de 1955 à aujourd’hui.

Tchekhov et… Tchekhov

Puis, du 23 novembre au 11 décembre, une pièce dont Michel Tremblay a fait la version québécoise prendra l’affiche au théâtre Prospero : Platonov amour haine et angles morts, d’Anton Tchekhov.

« Pour la première fois à Montréal, on va entendre du Tchekhov parlé en québécois ! Je pars du principe qu’un spectacle doit être fait pour les gens qui vont venir le voir. Puisque le public de la pièce sera composé presque à 100 % de Québécois, pourquoi ne pas la traduire dans leur langue ? Par complexe d’infériorité peut-être, on n’a jamais auparavant fait parler les personnages de Tchekhov en québécois, alors que Tchekhov est joué en américain aux États-Unis et en français en France. »

Ensuite, du 3 au 28 mai 2022, ce sera au tour d’une nouvelle pièce de Michel Tremblay, Cher Tchekhov, d’être jouée au Théâtre du Nouveau Monde, dans une mise en scène de Serge Denoncourt. « Il s’agit de l’adaptation pour le théâtre d’une pièce qui faisait partie de mon avant-dernier roman, Le cœur en bandoulière », indique Michel Tremblay.

Cette pièce, qui traite des questions existentielles liées avec l’avancée en âge,  réunira entre autres Gilles Renaud, Anne-Marie Cadieux, Éric Bruneau et Maude Guérin.

Deux opéras sur l’œuvre de Tremblay

Et comme si ce n’était pas suffisant, deux opéras sont en préparation. D’une part, l’opéra chanté Albertine en cinq temps sera présenté juste à temps pour les 80 ans de Michel Tremblay, en juin 2022. L’œuvre, mise en musique par Catherine Major, doit ensuite partir en tournée à travers le Québec.

D’autre part, la pièce Messe solennelle pour une pleine lune d’été sera aussi adaptée en opéra. Le musicien et compositeur Christian Thomas se consacre depuis deux ans à cet opéra pour grand orchestre.

Sur sa table de chevet

Impossible de conclure une entrevue avec ce grand romancier et dramaturge sans lui demander ce qui trône sur sa table de chevet. « Je suis en train de lire Tableau final de l’amour, de Larry Tremblay, publié aux Éditions La Peuplade, un genre de fausse biographie du peintre Francis Bacon. C’est absolument génial »,  commente Michel Tremblay.

Photo : Laurent Theillet