Joël Legendre: «Bien vivre chacune des décennies»

Il semble y avoir autant de manières de vieillir que de façons d’aborder la vie. Alors qu’il approche la soixantaine, Joël Legendre cultive un regard singulier sur le fait de gagner en âge. De l’avis de l’animateur et metteur en scène, son âge mental serait plus jeune d’une vingtaine d’années que son âge physique, une manière d’aborder le vieillissement sous un angle des plus positifs.

« Je pense qu’il faut évaluer son âge mental pour voir jusqu’où on peut aller et pour éviter d’être déçu de soi-même, mais aussi pour fortifier son estime de soi. Par exemple, dans ma tête, j’ai toujours 36 ans, même si j’en aurai bientôt 58. C’est l’âge où je suis devenu père. C’est une année où je me suis senti accompli. Je veux que ce sentiment me suive tout au long de ma vie. »

C’est en fouillant sur le Web que Joël est tombé par hasard sur un test qui proposait d’identifier son âge mental.

« Mon véritable âge mental serait de 30 ans. Mon fils de 21 ans, qui a aussi fait le test, en aurait 50! C’est un enfant qui a beaucoup de peurs, probablement à cause de son passé. Ma manière de m’alimenter et de m’entraîner de même que ma vie professionnelle correspondent plus à la trentaine qu’à la cinquantaine. Pour moi, c’est clair : je ne prendrai jamais ma retraite. J’ai un métier qui me passionne. Je pense à Denise Filiatrault ou encore à Janette Bertrand qui, à 98 ans, a diminué ses activités, mais reste active. »

Joël Legendre ne cherche tout de même pas à cacher son âge, même au sein d’un métier réputé ingrat pour les 50 ans et plus. D’ailleurs, l’animateur a récemment obtenu sa carte de membre au Réseau FADOQ. Cette nouvelle étape, abordé lors d’une chronique cocasse livrée à l’émission Véronique et les Fantastiques, a poussé plus loin sa réflexion sur son propre vieillissement.

« Je n’ai jamais eu de problème à vieillir, confie-t-il. Par contre, en vieillissant, si on se laisse aller au niveau physique ou mental, nous devenons fatigués. Fatigués physiquement, mais aussi fatigués de la vie. Moi, j’ai envie d’avoir l’air reposé et de continuer à me sentir rempli de vitalité. Ce qui m’aide beaucoup sur ce plan, c’est le fait d’avoir deux jeunes enfants de huit ans. C’est le plus beau cadeau qui soit. J’ai l’âge d’être le grand-père de mes jumelles… »

Bien manger, bien s’entraîner

Pour éviter la fatigue, Joël s’est doté d’un mode de vie sain qui lui donne l’occasion d’être au summum de sa forme.

« Depuis toujours, je fais attention à mon alimentation. J’aurais pu avoir tendance à baisser les bras, c’est-à-dire ne plus m’entraîner et me laisser aller sur le plan alimentaire. Mais comme je suis père de trois enfants, ça me stimule à rester en santé. Je veux voir grandir mes enfants le plus longtemps possible. Honnêtement, je tiens la route… mais pas à tout prix. Je ne reçois pas d’injections de Botox, mais j’ai envie d’avoir l’air en vie. »

Joël s’est toujours soucié de sa condition physique. Végétarien, il s’entraîne régulièrement, inspiré par deux parents qui ont incarné de véritables modèles pour lui.

« Actuellement, j’ai l’impression de récolter le fruit de mon travail. Prendre soin de moi n’a jamais été un labeur, mais une quête. Mon père aura 80 ans, ma mère en a 78. Ils sont toujours en forme. Ma mère est végétarienne depuis des décennies, mon père fait encore son jogging. À mon tour, j’ai envie d’être ce modèle pour mes enfants. »

Autre élément important pour l’animateur : vivre dans l’amour plutôt que la peur. « C’est souvent ça, la vieillesse : les peurs prennent le dessus sur la joie de vivre ou l’envie de faire quelque chose. Je m’exerce à ne pas laisser la peur prendre toute la place. »

La carrière, mais pas à tout prix

L’animateur pourrait se laisser déborder par sa passion pour son travail, mais il apprend à se ménager du temps.

« Je choisis mes projets, dit-il. Je travaille beaucoup cet été, mais à partir de septembre, j’aurai quatre ou cinq semaines de congé. Je prends du temps pour moi et pour ma famille. Je m’apprête à faire un voyage avec les enfants en octobre. S’il fallait que j’arrête tout, je serais malheureux… J’ai la chance de travailler avec des jeunes à la mise en scène et à la radio. Ça aussi, ça me garde jeune. Je crois que la vieillesse vient aussi du fait d’être uniquement entouré de gens de notre âge. On parle alors de nos rendez-vous chez les divers spécialistes, de varices, de dents qui se déchaussent. Je suis confronté à tout cela, mais j’accepte que mon corps change et je fais tout ce qui est possible pour en prendre soin. »

Il conclut qu’il ne combat pas la vieillesse, mais qu’il s’aide à bien vieillir. « Il faut bien vivre chacune des décennies que nous traversons et faire les deuils qui les accompagnent. Dans deux ans, je vais faire le deuil de ma cinquantaine. Quand on est fier de ce qu’on a vécu, on ne souhaite pas revenir en arrière; on veut poursuivre. Je constate que la vie ne m’a jamais abandonné durant toutes ces années. Elle ne le fera certainement pas à 58 ans… »

Très occupé tout l’été

Joël est à l’animation de La gang du matin à Rouge FM tout l’été. Il est aussi en tournage pour la série Le temps des framboises. Il signe également la mise en scène de la comédie musicale Le Bodyguard qui est présentée au Capitole de Québec jusqu’au 6 août. https://musicorspectacles.com/artistes/le-bodyguard

Crédit photo : Mari Photographe