Des expériences uniques à vivre au Québec

Alors que l’été cède doucement le pas à l’automne, Virage vous propose quatre activités hors de l’ordinaire et accessibles à tous : labyrinthe d’eau, grotte, bain de forêt et via ferrata. Prêt pour quelque chose de différent ?

Perdu sur l’eau

Des labyrinthes, il y en a avec des murs, des miroirs ou des végétaux. Mais sur l’eau ? C’est le pari d’Éco-Odyssée, une entreprise familiale de Wakefield, en Outaouais.

Le plus grand labyrinthe d’eau au monde s’étale sur 6 km dans un marais de 70 acres sur un domaine de 500 acres de champs, de forêts et de collines. Il comporte 64 intersections : il y a donc de quoi se perdre. Mais avec plaisir ! Du haut des airs, ses nombreux canaux forment les traits d’un oiseau.

Quand vous vous installez dans votre canot, pédalo ou planche à pagaie (paddle board), on vous remet un itinéraire plastifié, comme ceux de la tortue ou du castor, qui habitent les lieux. La visite dure facilement deux heures, et l’on se prend au jeu des devinettes alimenté par des indices disséminés un peu partout. Et pas besoin de craindre les moustiques car à cause d’un phénomène naturel, les insectes piqueurs y sont pratiquement absents.

Naviguer dans le labyrinthe est une expérience à part. Cela permet de mieux saisir l’ingéniosité et le caractère hors du commun du castor, qui érige des barrages et creuse des canaux pour contrôler le niveau d’eau des marais qui en résultent. Tout un écosystème dépend de ces ouvrages de génie. C’est ce que voulait partager le fondateur, Michel Leclair, un guide forestier et expert reconnu des castors.

Le site, ouvert depuis 2002 et géré depuis par les enfants de M. Leclair, comprend aussi deux labyrinthes végétaux, le Bibittologue, un sentier forestier de 1,5 km, des terrains de soccer, ballon-volant, pique-nique et même un jeu d’action original, Arcs et flèches. En soirée, on y projette sur une falaise un film familial d’animation, L’Œuf et le Castor, d’Éco-Noctura. On y loge en gîte ou en refuge de glamping, aux vues exceptionnelles. Ouvert les fins de semaine d’automne. L’hiver prochain, on pourra y patiner !

eco-odyssee.ca • 819 459-2551

Dans le noir

Vous voulez visiter le diable ? Il loge à Saint-Casimir, dans Portneuf.

En fait, le Trou du diable est la plus longue grotte québécoise accessible au public. « Elle a été formée vers la fin de la dernière glaciation, il y a environ 10 000 ans, par dissolution, soit l’érosion chimique de la roche calcaire par l’eau d’un ruisseau, explique Charles Laviolette, spéléologue et guide. Ce processus est d’ailleurs encore actif de nos jours et est loin d’être unique à Saint-Casimir, car la plaine du Saint-Laurent regorge de sols calcaires. »

De fait, une autre grotte similaire est bien connue : celle de Saint-Léonard, dans l’est de la métropole, qui est toutefois moins longue que celle de Saint-Casimir (excluant les sections découvertes récemment, mais inaccessibles).

C’est d’ailleurs les deux pieds dans l’eau qu’on y circule sur près de 1 km. Le sol est presque un trottoir et le plafond permet de se tenir pratiquement toujours à la verticale. Les plus hardis peuvent ramper dans les galeries secondaires. Fait à noter, si la grotte ne s’est pas formée par processus de dissolution, on parle alors d’une caverne.

Pourquoi le Trou du diable ? Parce qu’elle est située sous le champ d’un cultivateur dont les animaux y tombaient parfois, par des diaclases (effondrements), d’où sortaient les senteurs peu agréables issues des cadavres de ces pauvres bêtes. La légende locale voulait que ce soit plutôt l’odeur du Malin.

Il y fait entre 6 et 8 °C en permanence et la visite guidée dure une heure. On doit s’attendre à se salir. Espadrilles ou bottes de pluie, vieux short ou pantalon, t-shirt et coupe-vent léger feront l’affaire.

La visite de la grotte est une expérience hors de l’ordinaire, surtout quand on vous demande de fermer la lampe de votre casque (fourni sur place). La noirceur y est totale. Quand on en ressort, on redécouvre les odeurs et les sons de la forêt, ainsi que les rayons réconfortants du soleil au travers de la canopée.

On peut loger tout près au superbe Parc naturel régional de Portneuf, en camping (rustique, roulotte ou VR), chalet ou prêt-à-camper. Avec ses 70 km de sentiers de randonnée, le Parc offre des vues sensationnelles sur les gorges de la rivière Sainte-Anne. On peut même marcher dans une conduite d’amenée d’une ancienne centrale hydroélectrique, ou louer kayak, canot, rabaska ou planche à pagaie.

parcportneuf.com • 1 855 284-4232

Zénitude en forêt

« Bain de forêt ». C’est ce que signifie shinrin yoku, une pratique japonaise popularisée chez nous par Bernadette Rey, guide de forêt thérapeutique.

Le shinrin yoku n’a rien à voir avec l’ésotérisme, le mystique, la sylvothérapie ou la course en forêt. C’est une expérience méditative. Ce n’est pas non plus une forme de thérapie, même si certains guides sont psychologues ou psychiatres.

« On déambule en petit groupe, en silence, à environ 1 km/h, en s’arrêtant souvent pour contempler les paysages et échanger sur notre expérience, explique la principale intéressée. Les sorties durent au moins trois heures. On s’imprègne de la forêt pour bénéficier de ses bienfaits pour le corps, l’âme et l’esprit. »

L’expérience de groupe est importante. Tout comme celle de respirer convenablement. Les marches sont d’ailleurs ponctuées d’exercices en ce sens.

Le shinrin yoku a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques. « Quand on déambule en forêt, on aspire notamment de phytoncides, des composés organiques volatils émis par les plantes qui font beaucoup de bien à notre système immunitaire », poursuit-elle.

En chemin, les guides proposent parfois des séances de dessin, pour mieux traduire les paysages qui s’offrent aux participants. « Contrairement à certains préjugés, on s’amuse beaucoup et on rit souvent », ajoute-t-elle.

Les sorties s’effectuent là où il y a des guides formés par Shirin Yoku Québec et des sentiers intéressants, même dans les grands parcs urbains, du moment qu’il y a une forêt et des points de vue attirants. Elles se terminent par une cérémonie du thé, essentielle : « Les participants doivent revenir doucement à leurs esprits et faire le point sur ce qu’ils viennent de vivre », conclut Mme Rey.

shinrin-yoku-quebec.orgagsy.orgfacebook.com/shinrinyokuquebecbernadette@shinrin-yoku-quebec.org

Accroché au mur

Vous voulez vous prendre pour une araignée ? Vous devriez essayer le concept des parcours de via ferrata, disponibles un peu partout au Québec.

La via ferrata du Fairmont Manoir Richelieu représente le parcours du débutant idéal. Ce n’est pas la plus effrayante au Québec, mais la vue est tout simplement époustouflante. Vous évoluez au sommet d’une petite falaise qui surplombe le littoral du fleuve Saint-Laurent, à l’ouest de Pointe-au-Pic. La via ferrata a été aménagée par l’équipe de Projet Vertical, qui gère également celle du Canyon Sainte-Anne, à Beaupré. Celle du Manoir fait plus de 500 m.

Le parcours est totalement sécuritaire : on y circule casqué, avec bottes de marche ou espadrilles, attaché en permanence à un filin d’acier qui pourrait soutenir un éléphant. On dompte rapidement son vertige, car on est occupé à placer ses pieds et ses mains pour s’assurer de la meilleure prise possible.

On se trouve souvent dans le vide d’une paroi, à flanc de rocher, ou à l’ombre de pins ou de cèdres plusieurs fois centenaires. Il y a une tyrolienne, des ponts de singe, des passerelles de bois et de nombreux endroits où prendre une petite pause pour admirer les paysages démesurés du fleuve et des montagnes environnantes. Si vous êtes chanceux, vous y verrez peut-être des mammifères marins.

Il est suggéré d’apporter un sac à dos, une gourde et de quoi grignoter. Ouvert les fins de semaine d’automne. On réserve en ligne ou avec l’hôtel. Casque et matériel fournis.

projetvertical.com • 418 997-8368 • fairmont.fr/richelieu-charlevoix • 1 866 540-4464

Photo : Stéphane Desjardins