Côté retraite

Alors qu’il franchit le cap des 70 ans, Michel Côté savoure la vie avec une intensité qui nous fait envie. Avec de nombreux succès professionnels à son actif, un mariage réussi, une vie familiale heureuse, l’acteur goûte sa chance avec une gratitude infinie au cœur.

Un retraité heureux

Si vous questionnez Michel Côté sur ses projets professionnels à venir, il vous répondra sans ambages : « Je suis retraité ! » Puis, il nuance un peu ses propos… mais pas beaucoup !

« C’est un métier où l’on ne peut pas dire qu’on ne travaillera plus jamais, mais Véronique [Le Flaguais] et moi ne voulons plus travailler. Il faudrait qu’on nous propose un scénario incontournable pour nous sortir de notre retraite. Parce qu’après tout, si tous les vieux prennent leur retraite, qui donc va les jouer ? (rires) À deux, nous avons plus de 100 ans de métier. Disons que nous avons fait notre part… Ça ne me tente plus de me lever très tôt le matin pour travailler dans des conditions de plus en plus difficiles. Je ne suis pas paresseux, mais disons que j’ai donné. »

Un retour d’ascenseur

Avec une carrière exceptionnelle et une feuille de route bien remplie, que pourrait souhaiter l’acteur ?

« Au théâtre, ça s’est bien passé. J’ai joué 3 322 fois Broue et c’est sans compter les autres projets dans lesquels j’ai joués. J’ai foulé les planches du TNM, du Rideau Vert, du Quat’Sous. Parallèlement, j’ai eu une carrière à la télé et au cinéma. J’ai travaillé fort. En février dernier, j’ai reçu un hommage extraordinaire des propriétaires de cinémas du Québec. Je refuse souvent ce qui m’est proposé, mais j’ai accepté la présidence d’honneur du Festival du film de l’Outaouais, prévu en mars dernier, afin de remercier son fondateur pour tout ce qu’il a fait pour le cinéma québécois. » Ce festival a été reporté en raison de la pandémie de coronavirus.

Des causes qui lui tiennent à cœur

Michel est conscient de sa chance et il tente de redonner à la société. « Je m’engage dans de bonnes œuvres. L’hiver dernier, j’étais porte-parole d’une collecte de fonds de l’hôpital d’Alma avec mon frère Danny, qui a été dans le milieu hospitalier toute sa vie. Je suis aussi porte-parole de la Société des sciences vasculaires du Québec (ssvq.org), qui se consacre à la recherche en lien avec le système vasculaire. On sait tout ce que ça peut causer comme problèmes : AVC, mauvaise circulation sanguine, etc. Le but n’est pas d’aller chercher plus d’argent, mais d’informer davantage les gens. »

L’acteur aimerait que les gens soient conscients de l’importance d’être en santé pour ne pas finir leurs jours victimes d’un AVC. « On suggère de bouger, de bien manger. Faire de l’activité physique, pratiquer un sport, jouer avec nos petits-enfants au lieu de les laisser à eux-mêmes sur l’ordi, c’est absolument essentiel. »

Du côté de la nourriture, il avoue que ce n’est pas toujours évident de se priver des choses qu’on aime. « Personnellement, je vise l’équilibre, mais je me fais quand même plaisir. Après tout, on n’a qu’une seule vie à vivre… »

Actif à 70 ans

Malgré la retraite, Michel a conservé un mode de vie actif et qui lui plaît. En fait, il a trouvé ce qui l’anime, le passionne, l’allume. Le mot-clé : jouer.

« Moi, aller au gym, ça m’emmerde. Je trouve ça merveilleux de voir des gens disciplinés qui arrivent à le faire, mais ce n’est pas mon truc. Il ne faut pas avoir l’impression de travailler, il faut jouer. Jouer au tennis, faire du ski de fond ou du ski alpin en famille. Véronique et moi avons recommencé à faire du ski alpin pour accompagner nos petits-enfants sur les pistes. L’hiver dernier, nous étions sur une piste difficile et je regardais ma femme descendre la montagne. J’étais vraiment fier d’elle… Et pendant que nous nous amusons, nous en retirons des bienfaits. Nous sommes dehors, nous bougeons, nous gardons la forme. Je n’ai qu’un conseil à donner : allez jouer dehors ! »

Un nouveau souffle

De toute évidence, la retraite semble apporter un nouveau souffle à l’homme qui philosophe sur le temps qui passe. « Il y a un prix à payer pour avoir le grand privilège de vieillir. On est moins beau qu’on était, on a des rides, on grisonne, on perd nos cheveux. Mais si l’on prend soin de soi, le prix est moins élevé. »

Cet été, si le contexte le permet, Michel prévoit s’occuper de ses petits-enfants, une responsabilité qu’il assume avec une joie manifeste.

« Je réussis ma famille et c’est important pour moi, conclut-il. Mes deux enfants sont bien et leurs enfants sont bien. Ils sont en santé et articulés. Véronique et moi sommes encore ensemble après 48 ans. Nous sommes bien ensemble. Nous sommes heureux. Je nous souhaite de voyager encore pendant que nous sommes en forme et de pouvoir continuer à nous occuper de nos petits. C’est notre richesse ! »

Photo : Société des sciences vasculaires du Québec