10 astuces pour jardiner à tout âge

Jardiner à tout âge, est-ce possible ? Bien sûr ! Parce que la population vieillit et qu’on commence sans doute à flairer la bonne affaire, le commerce améliore chaque année son offre de produits pour rendre le jardinage accessible aux aînés ou aux personnes à mobilité réduite.

Ces produits peuvent être utilisés tant au jardin que sur un balcon, et même à l’intérieur du domicile. Par exemple, une compagnie typiquement québécoise qui fête ses 120 ans d’existence cette année, Garant, offre des produits de jardinage adaptés aux besoins des aînés : outils ergonomiques Botanica, chariot de jardin Ames, jardin surélevé à surface cultivable, etc.

Cependant, on ne parle pas ici de faire du jardinage à grande échelle. Mais pour des personnes éprouvant des difficultés physiques, c’est la possibilité de faire durer le plaisir d’avoir un petit potager avec des radis, des tomates, de la laitue et des fines herbes ou encore d’entretenir quelques vivaces et annuelles.

Les conseils d’une pro

Isabelle Gagnon, ergonome et ergothérapeute certifiée par le Conseil canadien de certification des praticiens en ergonomie (iergo.ca), s’est plus d’une fois penchée sur la question du jardinage à tout âge. « En adaptant l’activité en fonction de ses capacités, il est possible de jardiner tout en préservant sa santé », affirme-t-elle.

Voici ses dix conseils incontournables pour quiconque souhaite continuer une activité aimée et plaisante comme le jardinage :

  1. Choisissez des variétés de plants qui exigent moins de soins.
  2. Réalisez cette activité en équipe: impliquez vos petits-enfants ! Tout en bénéficiant de leur aide, vous leur transmettrez le plaisir de jardiner.
  3. Aménagez votre zone de jardinage afin de limiter vos efforts, comme en réduisant la zone à jardiner. Si vous ne bénéficiez que d’un espace restreint (un balcon ou une terrasse, par exemple) ou si vous éprouvez des difficultés motrices, aménagez-vous un bac à jardin surélevé afin d’y œuvrer en posture debout ou assise. Si vous avez une faible tolérance debout, il vaut mieux opter pour un bac surélevé qui présentera un dégagement suffisant pour les membres inférieurs, de façon à pouvoir vous asseoir sur une chaise ou un petit banc sans être éloigné des plants.
  4. Utilisez la force du levier pour réduire l’effort. Choisissez des outils à longs manches pour retourner ou sarcler la terre. Limitez les efforts pour soulever des charges : utilisez des pelles à manche suffisamment long pour éviter de vous pencher. Faites attention à votre dos et évitez les mouvements de torsion en pivotant vos pieds.
  5. Utilisez une brouette à quatre roues(ou un chariot) pour transporter vos charges : plus stable, elle sera plus facile à manœuvrer et cela réduira les efforts réalisés par le dos.
  6. Privilégiez l’adoption d’une posture neutre du dos (dos droit). Pour cela, vous pouvez alterner l’adoption de plusieurs postures, selon la nature de vos activités. Aussi, le recours à des outils à longs manches permet de travailler en conservant le dos droit.

Pour les travaux près du sol, adoptez la posture agenouillée, à l’aide de genouillères pour protéger vos genoux, afin de réduire la flexion du dos. L’utilisation d’un repose-genoux permet à des personnes ayant plus de difficulté à se relever de bénéficier de deux appuis aux membres supérieurs. Travaillez près de vous plutôt que de vous étirer. Évitez la posture accroupie qui est plus exigeante pour le dos, car elle est moins stable. Ayez un coussin de jardinage ou des genouillères à portée de la main.  Vous pouvez aussi adopter la posture assise, sur un banc à roulettes, par exemple, si le terrain n’est pas trop accidenté. Cette posture réduit la flexion du dos, ainsi que les efforts répétés réalisés par les membres inférieurs pour se redresser d’une posture agenouillée au sol.

  1. Choisissez les outils à main en fonction de la taille de votre main et de vos besoins. Par exemple, une prise plus grosse favorise une meilleure répartition de l’effort sur l’ensemble des articulations. Toutefois, si elle est trop grosse, l’effort pour serrer la main sera accru.
  2. Certains modèles de sécateurs se vendent en différentes tailles (S, M, L). Optez pour des sécateurs adaptés à la taille des coupes à effectuer (15, 20 ou 30 mm) et utilisez un coupe-branches à longs manches plutôt qu’un sécateur pour tailler les petits arbustes : vous bénéficierez de l’effet de levier combiné d’une lame et de manches plus longs.
  3. Limitez les efforts au niveau des articulations des mains et des doigts, surtout si vous souffrez d’arthrite ou d’arthrose. Par exemple : optez pour les outils avec des poignées coussinées, texturées ou adhérentes pour en faciliter le maintien dans la main.
  4. Optez pour un outil favorisant un bon alignement de la main et du poignet. Par exemple, optez pour un plantoir à bulbes plutôt qu’un transplantoir qui nécessite un mouvement de déviation du poignet. Certains outils présentent des poignées adaptées pour les personnes ayant des douleurs aux mains : la poignée est perpendiculaire à l’outil, favorisant ainsi l’effort de plus grands groupes musculaires comme ceux du bras et de l’épaule, plutôt que de solliciter la main et les doigts.

Merci au personnel des Jardins Zeillinger, du boulevard Dagenais, à Laval, pour son aimable collaboration.

Photo : Guy Des Rochers