La côte Adriatique : des paysages d’exception

La Croatie recèle de paysages naturels d’exception. Porteuse d’une histoire riche et complexe, on y trouve une douceur de vivre sans pareil. Embarquons pour une croisière dans la région littorale de la Dalmatie, au gré de la côte Adriatique, avec escales dans quelques îles pittoresques et un passage époustouflant dans les splendeurs des bouches de Kotor au Monténégro.

Les eaux limpides et turquoise de l’Adriatique laissent présager une croisière côtière propice à l’exploration. C’est que cette mer d’un bleu céruléen est émaillée de plus d’un millier d’îles.

Mais d’abord, c’est Dubrovnik qui nous fait du charme avec sa vieille ville. D’emblée, le monastère des Dominicains, avec sa jolie cour d’orangers, la cathédrale et le Palais du Recteur, qui abrite désormais le musée d’histoire, s’avèrent incontournables. Mais c’est depuis la cime de la muraille, bien loin de la foule vertigineuse, qu’on prend pleinement conscience du charme de la perle de l’Adriatique. Sur près de 2 kilomètres, les remparts ceignent la ville tout en proposant de superbes points de vue tant sur son dédale de ruelles et d’allées de pierres blanches que sur la forteresse Saint-Jean, le port et l’île de Lokrum. La beauté de la cité se révèle : le contraste des toits orangés avec le bleu de la mer est sublime.

Trente ans après les bombardements du siège de Dubrovnik, la ville est presque entièrement restaurée, comme si on avait souhaité tourner la page en effaçant toutes les traces de guerre. Pourtant, les stigmates ne sont pas tous disparus, à l’image des marques de balles qui sont encore visibles çà et là…

Superbes Mljet et Korčula

Nous montons ensuite à bord du navire qui nous mène à Mljet, notre première escale. Cette petite île d’à peine 1 000 habitants s’avère un véritable havre de paix et de quiétude avec sa nature dense et ses deux splendides lacs salés aux eaux cristallines bordés de pins d’Alep. Une courte randonnée, suivie d’une petite excursion en bateau, nous mènera ensuite jusqu’à un monastère de Bénédictins érigé sur un îlot au XIIe siècle. 

En après-midi, nous jetons l’ancre près de Korčula, une île montagneuse. On y trouve des forêts et des vignobles, mais c’est surtout sa vieille ville qui attire. On pénètre au cœur de la cité médiévale par un splendide escalier couronné par la grande tour Revelin pour y découvrir un ensemble remarquable d’habitations, d’églises et de musées. Une légende, évidemment contestée par l’Italie, dit que c’est ici qu’est né Marco Polo. Ses rues, échelonnées le long de la rue principale comme des arêtes de poisson, étonnent. Legs d’un plan d’urbanisme ingénieux du XIIIe siècle, cette disposition permet d’atténuer d’un côté la force des vents dominants en hiver et, de l’autre, de laisser circuler le maestral, un vent doux en été.

En fin de journée, nous assistons à un spectacle de moreška, une impressionnante danse traditionnelle qui simule des combats d’épées. Suivra un repas gastronomique croate sur le navire. Au menu : burek, une pâtisserie salée, peka, un veau braisé typique de la Dalmatie, et pita de jabuka, une tarte aux pommes traditionnelle.

De la Croatie au Monténégro

Après une nuit de navigation, la silhouette de Šibenik et de sa cathédrale Saint-Jacques se dessine au petit matin. Au-delà de la visite de la plus vieille cité slave de l’Adriatique, c’est le spectaculaire parc national des chutes de Krka qui s’impose. Époustouflant de beauté avec ses eaux aigue-marine, ce site naturel est une merveille chantante avec le bruissement de ses cascades, le fracas des chutes de Skradin et le coassement des grenouilles.

Avec ses chutes et cascades aux eaux aigue marine, le parc national de Krka, non loin de Sibernik, est un magnifique joyau.
Avec ses chutes et cascades aux eaux aigue marine, le parc national de Krka, non loin de Sibernik, est un magnifique joyau.

Après l’exploration de Trogir ‒ ses maisons de pierres et ses ruelles labyrinthiques nous transportent à l’époque médiévale ‒, nous faisons escale à Split. Coup de cœur immédiat pour cette ville et son gigantesque palais de Dioclétien. Érigé entre la fin du IIIe siècle et le début du IVe siècle, il est l’un des édifices d’architecture romaine les mieux conservés au monde. Nous ferons ensuite une halte à Hvar, en somme le Saint-Tropez du pays, et découvrirons à vélo une partie de l’île de Vis, havre de tranquillité toujours préservé du tourisme.

Finalement, nous naviguerons de nuit afin de pénétrer au matin les célèbres bouches de Kotor au Monténégro. Ce spectaculaire ensemble d’une trentaine de kilomètres, constitué de baies dominées par de hautes montagnes, évoque un majestueux fjord.

Le découvrir à fleur d’eau prend dès lors tout son sens : au-delà du stupéfiant paysage, de villages fortifiés et de monastères insulaires ou perchés sur des rocs, le vent impétueux est chargé de délicieuses odeurs végétales qui viennent chatouiller les narines. Nous n’avons toujours pas encore foulé la vieille ville médiévale à flanc de colline de Kotor que déjà nous sommes séduits par la beauté singulière du Monténégro.

Carnet pratique

  • La croisière a été effectuée sur le MV La Belle de l’Adriatique, navire intimiste de quatre ponts et 99 cabines. Il peut accueillir 197 passagers. La langue principale à bord est le français.
  • L’itinéraire de huit jours comprend des escales à Mljet, Korčula, Šibenick, Trogir, Split, Hvar, Vis et Kotor (Monténégro). Le départ et le retour se font à Dubrovnik.
  • Cette croisière est offerte entre avril et octobre chaque année.
  • L’euro est la monnaie de la Croatie depuis janvier 2023.

Marie-Eve Blanchard était l’invitée du croisiériste CroisiEurope.