Grandiose Côte-Nord

Bien sûr, on peut visiter la Côte-Nord en filant tout droit jusqu’où la route s’arrête, peu après Natashquan, cocher cette expérience sur notre liste de voyageur et revenir d’une traite, ou presque. Mais mieux vaut prendre son temps et quitter le long ruban de la 138 chaque fois qu’un village, un attrait ou un paysage nous y invite.

C’est ce que j’ai fait en consacrant une semaine à la portion Baie-Comeau – Havre-Saint-Pierre, l’été dernier. Et j’ai manqué de temps pour tout voir, ce qui ne m’a pas empêchée d’en revenir comblée – voire dépaysée – par des panoramas uniques, des activités inoubliables, des rencontres fascinantes et des orgies de fruits de mer !

Ça allait de soi, le bord de mer allait être mon compagnon de route, avec son mariage incessant entre un fleuve aux airs d’océan et une dentelle de roc. Mais les plages n’avaient rien des galets que j’avais imaginés. Du sable blond et fin m’a maintes fois aguichée, pour un pique-nique ou une longue balade, parfois bonifiée par un coucou d’un mignon phoque ou d’une majestueuse baleine.

Monumentaux monolithes

Comme pour tant de visiteurs, les monolithes qui montent la garde çà et là sur l’archipel de Mingan étaient pour moi un attrait incontournable. Puisque ces blocs de calcaire sculptés par les glaciers ne sont pas visibles de la route, je monte à bord du bateau d’Excursions du Phare. Sur l’île Nue de Mingan, chacun s’amuse à distinguer un profil d’animal ou de personne dans les monolithes. À mes yeux du moins, l’un d’eux semblait avoir inspiré l’allure unique de Marge Simpson !

Au bout du quai, le capitaine offre une dégustation d’oursin frais, puis montre comment les pêcher à l’aide d’une moppe ! Ensuite, direction île aux Perroquets, où un guide de Parcs Canada raconte l’histoire de cette station de phare où il est possible de passer la nuit. Au passage, nous admirons des dizaines de jolis macareux en plein vol, et nous mettons fin à la séance de bronzage d’une trentaine de phoques gris, sur une pointe de roche de cet archipel de 1000 îles et îlots.

S’arrêter à…

Si la seule consigne est de prendre son temps et non d’avaler les kilomètres ad nauseam, il y aura à la clé d’innombrables découvertes. Voici les miennes :

Le Parc nature de Pointe-aux-Outardes (près de Baie-Comeau) : Ici, la randonnée d’un écosystème à l’autre se fait jumelles au cou, tant il y a d’espèces d’oiseaux. Autres attraits : la plage de sable fin, le jardin d’oiseaux, l’eau tiède des battures et les spectaculaires chalets-nichoirs offerts en prêt-à-camper. parcnature.com

L’île Grande Basque (à Sept-Îles) : Du port, une courte traversée nous conduit sur la plus rapprochée des îles de l’archipel qui en compte, on le devine, sept. On y trouve 12 km de sentiers pédestres – choisir ceux qui mènent à la Pointe Sud –, de très belles anses sablonneuses, 18 emplacements de camping et des activités avec des guides-interprètes. tourismeseptiles.ca

Le Vieux-Poste et le Musée Shaputuan (à Sept-Îles) : Dans les magnifiques installations du premier, on se retrouve au comptoir d’un poste de traite, lieu d’interactions commerciales et culturelles. On y apprend que les peaux de castor sont les plus recherchées à une époque, car dans les vieux pays, on en fait du feutre avec lequel on confectionne les chapeaux hauts-de-forme. Puis, à 1 km de là, on plonge dans le quotidien des Innus au fil des saisons, avec guide, artéfacts et projection à 360 degrés. On en sort fascinés, mais aussi penauds du sort qu’on leur a réservés. vieuxposte.com, museeshaputuan.org

Port-Cartier : C’est presque un crime d’y passer sans piquer vers la magnifique rivière aux Rochers, surtout si votre séjour se déroule de la mi-juin au 20 juillet, alors qu’au pied de la chute, les pêcheurs livrent bataille aux grands saumons. Au Pavillon d’interprétation, on en apprend plus sur le roi des rivières. villeport-cartier.com

Réserve faunique de Port-Cartier – Sept-Îles : Ce paradis de la pêche compte 2 000 lacs ! Le plus populaire est le lac Walker, le plus profond au Québec, où frétillent des truites mouchetées à faire rêver. On s’y arrête en VR, on y monte notre tente ou on loue un chalet. sepaq.com/rf/spc

Chute Manitou et Magpie : À la chute Manitou (entre Sept-îles et Rivière-au-Tonnerre), une courte randonnée offre des points de vue magnifiques sur cette chute. Puis, 40 km avant d’arriver à Mingan, à Magpie, on grimpe en haut du belvédère, d’où on emprunte un sentier peu fréquenté surplombant la mer.

En kayak dans la baie de la rivière romaine (à Longue-Pointe-de-Mingan) : Avec Noryak Aventures, une expédition de groupe d’une journée entre mer et rivière m’attend, par un temps « flambant calme ». Phoques et sternes arctiques seront au rendez-vous, tout comme une pause sur la terre ferme, le temps d’un lunch à saveur de Minganie préparé par la guide Camy-Anne. noryak.ca

Et il y a aussi le Phare de Pointe-des-Monts, Rivière-au-Tonnerre, l’apnée près de la baie de Saint-Pancrace (attitudenordique.com), le Centre d’interprétation de la Station de recherche des îles Mingan…

 

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Dodos de rêve… à prix abordable

  • Gîte La Chicoutée, à Longue-Pointe-de-Mingan : Le vaste studio et les chambres sont magnifiques, mais le déjeuner est plus mémorable encore. Ah, la merveilleuse brioche à la camerise noire ! chicoutee.com
  • Hôtel-boutique Agara, à Sept-Îles : Tout équipé et magnifiquement décoré, le loft constitue une véritable immersion dans la culture autochtone. agara.ca

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De bonnes tables

  • Chez Julie, à Havre-Saint-Pierre : Pour la meilleure et la plus généreuse assiette du pêcheur de la Côte-Nord !
  • Terrasse du capitaine, à Sept-Îles : Un classique pour ses plats copieux et son ambiance.

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La journaliste était invitée par Tourisme Côte-Nord, tourismecote-nord.com

Photo : Parcs Canada/Éric Lajeunesse