Finances : des grands-parents se sacrifient pour leur progéniture

Les 55 ans et plus au pays sont généreux lorsqu’ils aident financièrement leur progéniture. Peut-être même trop, indique un sondage mené auprès de grands-parents canadiens ayant des enfants adultes d’au moins 25 ans.

Publié le 17 juillet, le sondage mené par la Banque Royale du Canada (RBC) révèle que près d’un répondant sur cinq (21 %) offre un soutien financier à au moins un enfant adulte de 25 ans ou plus, à hauteur moyenne de 6945 $ par année. De plus, environ un répondant sur trois (30 %) affirme avoir donné de l’argent à ses petits-enfants, pour un montant annuel moyen de 4002 $, ce qui exclut les cadeaux offerts lors des occasions spéciales (temps des fêtes, anniversaires, etc.).

Sacrifier ses épargnes

Cette aide n’est pas sans conséquence, souligne l’enquête. Un peu plus de la moitié des répondants disent devoir sacrifier leur propre épargne (54 %) ou devoir changer leurs habitudes de vie (52 %) pour offrir un soutien financier à leurs enfants et petits-enfants. Le tiers des répondants (33 %) affirment même craindre de manquer d’argent pour payer leurs propres dépenses ou pour continuer de subvenir aux besoins de leur descendance.  

Un peu plus de la moitié (54 %) des grands-parents qui soutiennent financièrement un enfant adulte le font pour payer les dépenses nécessaires, comme la nourriture et les vêtements. « On constate une énorme différence actuellement quant à la nature de ce soutien, puisqu’il est devenu une nécessité, plutôt que l’expression d’une simple volonté d’aider », affirme Brigitte Felx, planificatrice financière, dans un communiqué émis par la RBC.

Un fardeau imprévu

Elle ajoute qu’il s’agit « d’un fardeau financier imprévu dans le budget des grands-parents », ce qui peut avoir « une incidence sur l’épargne-retraite de ces derniers » ou « poser un risque immédiat pour ceux qui ont déjà pris leur retraite et qui vivent avec un revenu fixe. »

Cela est « préoccupant », d’autant plus qu’une forte proportion de grands-parents disent ignorer le montant d’argent versé aux enfants adultes (43 %) et petits-enfants (34 %).

Brigitte Felx indique qu’il est essentiel d’avoir des « conversations franches avec vos enfants adultes », afin de vous assurer que l’aide financière n’ira pas au-delà de vos ressources. Il est aussi recommandé de consulter une ou un conseiller financier.

Le sondage a été mené du 4 au 10 avril 2024 auprès de 1508 grands-parents canadiens de 55 ans et plus ayant des enfants adultes de 25 ans et plus. Tous les répondants étaient membres du Forum Angus Reid en ligne. À des fins de comparaison seulement, la marge d’erreur pour un échantillon de cette taille est de plus ou moins 2,5 %, selon un niveau de confiance de 95 %. Le sondage a été mené en français et en anglais.