Des conseils pour choisir des chaussures de randonnée

Sentiers urbains, montagnes escarpées ou chemins de Compostelle : quels sont les éléments à considérer en magasinant une chaussure de randonnée pédestre? De la botte ultrapesante à la chaussure minimaliste ultralégère, le marché offre tellement de choix qu’il est difficile de ne pas perdre le nord. Voici quelques pistes pour vous y retrouver.

« La plupart des chaussures de rando en magasin sont trop massives et trop lourdes. On les vend à gros prix soi-disant pour le confort, mais leur rigidité et de leur poids nuisent à l’expérience de la marche », soutient Blaise Dubois, physiothérapeute et fondateur de la Clinique du Coureur.

Gare à la rigidité!

En théorie, une semelle très rigide devrait vous protéger des aspérités du sol. « En réalité, cette rigidité excessive transfère le stress du contact du pied aux chevilles et aux genoux. Pour moi, il n’existe aucun avantage à porter de grosses godasses en randonnée pédestre », soutient le spécialiste.

Si vous avez l’habitude de porter des bottes massives et des souliers à talons, une botte de rando avec un talon de 2 cm d’épaisseur pourrait vous convenir. Mais si vous n’avez pas d’habitude ancrée, Blaise Dubois vous recommande les chaussures les plus minimalistes. « On opte pour une chaussure avec la semelle la moins épaisse possible qui vous garde au plus près du sol, ce qui diminue le risque d’entorse. Sans fioritures, on allège le poids, permettant de marcher plus longuement sans se fatiguer », explique-t-il. Cet expert a une préférence pour les chaussures de course en sentier, qui sont légères, bien cramponnées et dont la tige résiste aux longues excursions, aux souliers classiques de randonnée, qui sont pesants et à la semelle trop ferme.

Oublier la botte?

Les bottes mi-hautes ont cependant leur utilité. Elles servent de barrière à la poussière et à la neige et protègent les malléoles, la saillie de l’os de la cheville, contre les cailloux. « Les mi-hautes ne sont pas essentielles, mais comportent certains avantages », dit-il. Comme le constate Jean-Benoît Côté, gestionnaire au département chaussures de la boutique La Cordée à Laval, « les bottes hautes attirent beaucoup les 50 ans et plus ».

Par ailleurs, si vous portez des orthèses, rassurez-vous, la plupart des chaussures de randonnée disposent de semelles intérieures amovibles. Vous pouvez insérer la semelle de votre choix. « Si vous craignez l’instabilité en descente, vous pouvez vous appuyer sur des bâtons de marche, un allié sous-estimé en randonnée pédestre », soutient Jean-Benoît Côté.

Savez-vous qu’on ne devrait pas essayer une paire de chaussures en matinée? En effet, les pieds ont tendance à enfler au cours de la journée. « Vous prenez un risque d’acheter une chaussure qui sera finalement trop serrée », avertit Blaise Dubois. En boutique, le confort doit primer sur tout. Blaise Dubois suggère de porter attention à deux éléments essentiels. Primo, les orteils doivent être en mesure de se mobiliser pour favoriser les déplacements. Secundo, l’arrière du pied doit être bien enserré afin d’éviter le mouvement du pied de l’avant vers l’arrière, causant ampoules et syndrome de l’ongle noir.

Imperméable ou pas?

Faut-il une chaussure imperméable en rando? En terrain détrempé, la chaussure imperméable a son avantage, mais dès que l’eau y pénètre par inadvertance, en traversant un ruisseau à gué par exemple, la chaussure imperméable séchera plus difficilement. « N’oubliez pas que même avec un modèle imperméable, l’eau se glissera dans la chaussure par le ruissellement sur vos jambes. C’est difficile de tenir complètement l’eau à l’écart des pieds », remarque Jean-Benoît Côté, de La Cordée. Autre désavantage des chaussures imperméables : moins bien aérées, elles deviennent plus chaudes en été. Quand la canicule s’installe, ça peut être vraiment désagréable.

Ça coute combien?

Des bottes robustes doublées de cuir ou de Gore-Tex, dotées de systèmes de laçage sophistiqués avec plusieurs zones indépendantes et vendues autour de 500 $, aux chaussures de course en sentier ultralégères et épurées à 150 $, les boutiques de plein air offrent des options pour tous les goûts et tous les budgets. Cependant, gardez à l’esprit qu’un prix élevé ne garantit pas une meilleure expérience de marche. L’essentiel est de choisir les chaussures qui répondent le mieux à vos besoins et à vos attentes.

Le saviez-vous?

Au Québec, 31 % des 65 ans et plus pratiquent la randonnée pédestre en nature, selon des données de 2021 publiées par Statistique Canada. Il s’agit de l’activité de plein air la plus populaire dans cette catégorie d’âge.