7 conseils pour un tourisme durable et responsable

Inutile de se fermer les yeux, le tourisme est responsable d’environ 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. De plus, nous sommes désormais conscients que les ressources sont limitées. Comment conjuguer nos envies d’ailleurs avec ces réalités ? Voici le tourisme durable.

« Il faut éviter la culpabilité, mais plutôt miser sur l’éducation, estime Jean-Thomas Henderson, enseignant de management à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et administrateur de Tourisme durable Québec. C’est complexe voyager en étant conscient, mais étape par étape, une action à la fois, on peut arriver avec fierté à voyager autrement ».

Le tourisme durable consiste à tenter de voyager en minimisant notre empreinte écologique, en maximisant les impacts sociaux positifs et en contribuant à la croissance économique.

Quels gestes peut-on poser et quelles attitudes peut-on embrasser pour voyager de manière plus responsable ? Voici quelques pistes.

1- Éviter les endroits menacés par le tourisme de masse

 La pandémie l’a bien illustré : tandis que le monde était paralysé, les canaux de Venise ont retrouvé de leur limpidité, l’Everest n’était plus cette autoroute jonchée de déchets, etc. L’affluence des visiteurs en un seul endroit a des conséquences directes sur la dégradation des ressources naturelles, c’est une évidence. « Dès qu’on bouge, on a un impact négatif sur un milieu si on ne réfléchit pas », rappelle Jean-Thomas Henderson.

Heureusement, le monde est vaste ! Il faut éviter les endroits victimes de leur succès et privilégier des petites villes, des zones rurales ou des destinations reconnues pour leurs pratiques en matière de tourisme durable (Slovénie, Finlande, Mongolie, etc.). On tient vraiment à visiter certaines destinations touristiques ? Il devient impératif d’y aller hors saison.

2-Faire l’éloge de la lenteur

En réduisant la fréquence des départs et en partant plus longtemps, et plus lentement, on diminue notre empreinte carbone. Plutôt que de tout voir, il faut voir mieux. Dans cette optique, on privilégie la recherche d’expériences plutôt que les destinations. Pour ce faire, on se pose la question « Qu’ai-je envie de vivre ? » et non « Qu’ai-je envie de voir ? ».

3-Privilégier des hébergements écoresponsables

Pour faciliter notre choix, il existe différents labels (Green Globe, Clef Verte, LEED, etc.), attribués à des bâtiments ou hébergements engagés dans la gestion intelligente de l’eau et des déchets. L’achat responsable de produits alimentaires et d’entretien, notamment, est au cœur de leurs actions quotidiennes.

« C’est génial de privilégier l’hébergement en écogites ou les indépendants. Mais des hôteliers et même des groupes centralisés mettent eux aussi en place de bonnes pratiques, nuance Jean-Thomas Henderson. Le Groupe Germain, par exemple, vient de se lancer dans un plan de développement pour tous ses hôtels au Canada. Les établissements du groupe hôtelier Accor doivent souscrire à un programme de développement durable, Planète 21, où l’eau utilisée par le client est monitorée, où la priorité est donnée à la réduction du gaspillage alimentaire, etc. »

On peut aussi recourir à des agences de tourisme durable, telles que Passion Terre, ou encore Terres d’aventure, dont l’intégralité des émissions de CO2 générées par les transports est absorbée dans des projets de restauration des écosystèmes et d’agroforesterie.

Lors de notre séjour, la réutilisation de serviettes est de mise. Et pourquoi ne pas laisser tomber l’entretien quotidien de notre chambre ?

4- Interagir avec les communautés locales

« Apprendre, ne serait-ce que quelques mots de la langue où l’on va. Juste ça, le voyageur fait un effort qui lui permettra d’entrer en relation autrement avec les populations locales », suggère M. Henderson.

Dans un même ordre d’idées, s’impliquer ou « participer à du nettoyage sur les berges, par exemple. Ce n’est pas une corvée, loin de là, c’est plutôt une occasion d’aller autrement à la rencontre d’une population », ajoute-t-il.

Autre possibilité : rapporter des souvenirs de voyage locaux. Ils sont généralement plus dispendieux, mais leur achat a un impact plus grand.

 5- Adopter des transports écolos ou compenser

 Éviter les trajets aériens lorsque faire se peut, privilégier ceux directs lorsqu’ils existent, se tourner vers le train, le vélo, la marche pour se déplacer, etc. Et lorsqu’on ne peut y échapper, on compense ! « Même Google Flight affiche désormais les émissions de carbone pour un vol par passager permettant les comparatifs », précise l’enseignant à l’ITHQ. Pour les crédits carbone, on opte pour des organisations reconnues comme Planetair ou Carbone Boréal.

 6- Investir dans des accessoires durables

 « La préparation avant le départ est essentielle. Il y a plusieurs choses qui peuvent paraître banales mais qui sont fondamentales. Ne serait-ce que le choix de crème solaire », illustre M. Henderson, rappelant que certaines mettent en péril les coraux. Évidemment, il y a la fameuse gourde réutilisable, ça coule désormais de source. Penser à se prémunir d’un filtre, glisser dans ses bagages des ustensiles réutilisables, une boîte de conservation rétractable, un sac en tissu, etc. sont aussi de bonnes pratiques.

 7- Sensibiliser à notre tour

 « Au moment de réserver un hébergement, on peut demander s’il y a un endroit pour remplir sa bouteille d’eau », suggère l’administrateur de Tourisme durable Québec. C’est tout simple, mais ces demandes répétées peuvent avoir un impact direct à la longue sur les pratiques d’un établissement.

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Pour s’inspirer

  • Un monde à voir – 100 aventures à vivre au temps du nouveau voyage, de Carolyne Parent, KO Éditions.
  • Site de Tourisme durable Québec. Au printemps 2023, un guide du voyageur responsable adapté à la réalité québécoise y verra le jour.