Si un jour votre vétérinaire, après avoir examiné votre matou, vous demande « Et vous, comment allez-vous? », ne soyez pas surpris! C’est qu’il s’intéresse vraiment à votre santé et celle de votre fidèle compagnon, les deux étant intimement liées.
Inévitablement, plus nous avançons en âge, plus les conversations s’orientent vers nos problèmes de santé. Parfois aussi vers ceux de nos propres animaux qui, eux non plus, ne rajeunissent pas.
Effectivement, il est naturel qu’en vieillissant, un chat ou un chien soit moins alerte et enjoué et qu’il développe certaines incapacités physiques ou mentales. Or, je me souviens que lorsque je pratiquais, un certain segment de la clientèle ne voulait surtout pas entendre parler d’une quelconque maladie qui pouvait toucher leur vieil animal. Un autre, à l’opposé, s’alarmait du moindre changement d’attitude.
Une maladie commune?
Bien que ces types de réactions puissent sembler aux antipodes, il y avait de temps à autre un dénominateur commun, soit la crainte de découvrir, par un étrange hasard, une maladie qui pourrait affecter le propriétaire autant que l’animal. Certains humains en état d’hypervigilance et affligés d’une pneumonie s’inquiéteront à tort d’une possible propagation à leur chat. À l’inverse, des propriétaires hypocondriaques avec un chien épileptique pourraient être faussement à l’affût de symptômes similaires pour eux-mêmes!
Bien que n’étant pas un adepte de la synchronicité, je dois avouer que j’ai toujours quand même trouvé un peu troublants ces moments où je constatais que des maîtres et leur petit compagnon souffraient d’un même type de cancer, d’insuffisance cardiaque, d’une fracture de la hanche, de diabète, de cataracte ou encore de dysfonctionnement cognitif.
Chaque fois, comme vétérinaire, cette situation m’obligeait à ajouter une couche d’humanité supplémentaire en fonction du diagnostic, du traitement et surtout du pronostic. On n’annonce pas de la même manière à une personne qu’il n’y a plus d’espoir de guérison pour son animal en sachant qu’elle-même combat une maladie semblable!
« Et vous, comment allez-vous? »
C’est pourquoi, s’il est essentiel pour nous, les vétérinaires, d’avoir en main tous les éléments nécessaires pour bien identifier les éventuelles pathologies de notre patient et pouvoir présenter toutes les options possibles, il est également fort utile de s’informer discrètement et respectueusement de la santé de son propriétaire et de son entourage.
Parfois, l’expérience et les connaissances acquises par les propriétaires déjà confrontés à certaines maladies favoriseront une meilleure compréhension des défis à relever pour leur animal et désamorceront certaines craintes. Par exemple, une personne diabétique n’aura aucune réticence à administrer de l’insuline à son chien qui souffre d’un mal identique.
La connaissance de la vérité et, surtout, l’espoir de guérison de son animal peuvent être un puissant moteur pour vaincre ses propres craintes de maladie.