Sournoise surdité

Il n’est pas facile de convaincre les gens de notre entourage de consulter en audiologie. Dans les mœurs, la surdité est souvent associée à la vieillesse. Or, qui veut admettre qu’il vieillit et que ses capacités diminuent ? Il est donc confrontant de dire à quelqu’un qu’il entend mal.

La surdité s’installe de façon sournoise. On ne s’en aperçoit pas instantanément puisque les capacités diminuent petit à petit. Ainsi, la personne malentendante ne se rend pas compte qu’elle n’entend plus aussi bien qu’auparavant et rapporte souvent qu’il s’agit de la faute de son entourage : « Ce sont les autres qui marmonnent ou articulent mal ! » Ce dernier argument est souvent utilisé. Elle ne peut également pas savoir qu’elle n’entend pas certains sons si elle ne les a jamais entendus. Il est donc difficile de constater ces manques. En moyenne, il peut s’écouler cinq à sept ans entre le moment où des difficultés d’audition sont constatées et la consultation en audiologie.

Une approche respectueuse

Pour persuader quelqu’un de consulter, il n’existe pas de recette miracle. Chaque personne réagit à sa façon. Il faudra miser sur les émotions, par exemple en demandant à la personne si le fait de ne pas comprendre lors des rencontres familiales ou lorsqu’elle joue avec ses petits-enfants la dérange. De plus, il importe de choisir un moment opportun où la personne sera disposée à nous écouter et surtout éviter de le faire en présence d’un tiers. Le respect est de mise et favorise l’écoute.

Il faut donc énoncer des faits et surtout éviter d’utiliser des paroles accusatrices afin que la personne ne se sente pas attaquée. Évitez les phrases suivantes : «Tu ne comprends rien ! », « Tu fais toujours répéter ! », « Tu réponds de travers ! » Il est préférable d’utiliser la formule du « je » : « J’ai l’impression que tu es plus fatigué à la suite des rencontres de groupe », « Je pense que tu as plus de difficultés à comprendre qu’auparavant », etc. Il est important de faire comprendre à la personne concernée qu’on ne veut que son bien ou encore qu’on ne pense qu’à améliorer sa qualité de vie.

Il faut également être à l’écoute de la personne et tenter de comprendre son opinion. Celle-ci ne doit pas être forcée. On peut proposer de l’accompagner dans cette démarche. Par exemple en s’occupant de la prise du rendez-vous, ou encore en se rendant chez l’audiologiste avec celle-ci. Cela permettra de réduire le stress vécu par la personne malentendante.

Voici d’autres trucs simples :

  • Laisser traîner un exemplaire du Lobe Magazine, question de démystifier la problématique.
  • Discuter d’un article intéressant sur le sujet, comme celui-ci !
  • Faire une remarque sur les appareils auditifs efficaces d’un voisin.

La prévention, bien entendu !

Finalement, par prévention, il est conseillé d’effectuer un test de l’audition de façon régulière tout au long de notre vie, et ce, particulièrement après 50 ans, tout comme on le fait généralement pour notre vision.