Recherchées : nouvelles positives

Ras le bol des mauvaises nouvelles ? Vous n’êtes pas seul à en avoir marre d’être bombardé par les petites et grandes tragédies présentées en boucle à la télé et tapissant nos journaux. À force de baigner dans cet univers noir plutôt que dans un monde positif, on vit un stress inutile, voire une forme d’épuisement. Bonne nouvelle : il y a des solutions…

Mauvaises nouvelles = stress

« Notre cerveau est un détecteur de danger. L’exposition répétée aux mauvaises nouvelles a un lien direct avec notre niveau de stress général car elle nous rend plus réactifs à tous les types de stress, avec tout ce que cela comporte comme effets négatifs à long terme. C’est particulièrement vrai chez les personnes plus âgées, qui ont une moins grande résistance au stress et ont moins tendance à mettre en doute ce qu’elles entendent », explique Sonia Lupien, directrice du Centre d’étude sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Selon la chercheure scientifique, la morosité, le cynisme et la fatigue générale que d’aucuns perçoivent au sein de la population seraient en partie dus à cette surdose de stress liée aux nouvelles négatives, qui finit par modifier notre perception de la réalité et nous donne l’impression d’avoir peu de contrôle sur notre destinée.

« On a cessé de rapporter les suicides dans les journaux par crainte d’un effet d’entraînement. Il est temps de réaliser l’impact physiologique des mauvaises nouvelles. En effet, il peut être plus traumatisant de voir à répétition des images horribles que de vivre ces événements. »

Place aux bonnes nouvelles !

Selon Dre Lupien, puisque les médias ont un impact sur la santé publique, c’est la responsabilité des médias d’intégrer davantage de bonnes nouvelles aux histoires négatives, même si ces dernières interpellent davantage notre cerveau, dont le rôle est d’être à l’affût des menaces, qu’elles soient concrètes, en images ou en gros titres.

« Le stress général diminue si une piste de solution, un exemple de réussite ou un aspect positif en lien avec une problématique est mis de l’avant. En laboratoire, on peut facilement mesurer les effets physiologiques positifs des bonnes nouvelles », rapporte Dre Lupien.

Pour comprendre, on n’a qu’à comparer comment on se sentait en regardant Donner au suivant ou Les Retrouvailles et l’espèce de fébrilité malsaine que produit en nous un bulletin de nouvelles, lorsque les manchettes sont particulièrement abominables.

Les médias traditionnels devraient davantage prendre exemple sur ce qui pullule sur les réseaux sociaux : les histoires touchantes, les pensées inspirantes, les coups de cœur envers de futurs prodiges, les exploits des héros du quotidien, les bébés coquets et autres minous adorables. En effet, toutes ces formes de nouvelles positives attirent les J’aime, les Partager et les commentaires truffés d’OMG, faisant du même coup grimper notre niveau d’espoir.

« Sur Facebook, parmi les sujets que les gens affichent sur leur mur, cinq sur six sont positifs. C’est ce que les gens recherchent, sans doute en partie pour faire contrepoids aux nouvelles négatives. C’est la preuve que l’humain est positif de nature », ajoute Dre Lupien.

Le plus beau de l’humain : goodnesstv.org

Dans le même ordre d’idées, on ne saurait sous-estimer l’impact physiologique d’initiatives comme celle de Laurent Imbault, cofondateur de goodnesstv.org, un site de partage de vidéos consacré à l’engagement social, à la solidarité, aux émotions et aux nouvelles positives. Le but ultime : réapprendre à croire en l’être humain.

« Rêveur en chef » de cette entreprise sociale, le comédien, producteur, communicateur et féru d’informatique s’est donné comme défi de faire sa part pour remédier au fait que notre société soit de plus en plus en perte de repères positifs. Depuis 2011, il est pleinement engagé dans ce projet de vie répondant au besoin qu’il a ressenti, à son arrivée dans la soixantaine, de laisser une trace – positive, ça va de soi – de son passage sur la Terre.

On retrouve sur le site plus de 7 500 vidéos en 21 langues sur des centaines d’organismes à travers le monde ayant en commun de faire du bien. Ils peuvent ainsi se faire connaître et partager leur formule gagnante, sans que ça leur coûte un sou.

La petite équipe de « philanthropes pauvres » dirigée par M. Imbault a aussi lancé récemment La Minute positive, une websérie consacrée à des organismes, dont un épisode est mis en ligne chaque lundi. Il suffit de devenir membre du site, sans frais, pour commencer la semaine avec, dans sa boîte de courriels, une vidéo inspirante d’une soixantaine de secondes, qu’il s’agisse d’un projet de danse avec des personnes âgées, d’un restaurant dont tous les profits sont redistribués à des organismes de charité, de la formule du Café en attente pour les démunis, etc.

À ces courtes vidéos sont toujours associées des suggestions d’actions à poser : don, bénévolat ou autre. On suggère ensuite de partager ces petits gestes sur les réseaux sociaux. « Pour moi, c’est primordial de secouer l’indifférence des gens afin qu’ils cessent de compter sur le gouvernement pour changer les choses. La Minute positive ne change pas le monde. Mais un million de petites actions feront une différence, c’est certain », fait remarquer M. Imbault.

Et puisqu’il est question de gestes concrets, si vous voulez cultiver l’espoir d’un monde meilleur et souhaitez continuer à vous réaliser, vous êtes les bienvenus dans l’équipe de bénévoles de GoodnessTv, que vous ayez une expertise en journalisme, en communication, en télévision, en recherche Internet, en informatique, etc.

Exit le négatif !

En terminant, voici quelques moyens proposés par la spécialiste des neurosciences Sylvie Lupien pour nous éloigner des mauvaises nouvelles diffusées dans les médias :

  • Fermer la télé, le journal et les autres sources de stress de temps en temps : on peut plutôt écouter de la musique, lire un roman, regarder un film.
  • Changer de médias : il existe des centaines de chaînes de télé, des dizaines de magazines et une infinité de sites Web. À nous de choisir un contenu positif et conforme à nos valeurs.
  • Se questionner sur la validité des nouvelles : il y a peu de nouvelles importantes et beaucoup de mauvaises nouvelles qui ne font que nous stresser et assombrir notre perception de la réalité. Est-il vraiment utile d’être au courant de tout ce qui est rapporté dans les médias ?