L’histoire nous apprend que le vin rosé est apparu avant les autres, que ce soit en Égypte, en Grèce ou en Italie. D’une part, parce qu’on employait les raisins noirs surtout, et d’autre part, parce qu’on ne pratiquait pas de longue fermentation en cuve qui permet au vin rouge d’obtenir cette robe qui lui va si bien.
Le vin rosé est-il un mélange de vins rouge et blanc ? Traditionnellement, ce ne l’est pas. En Europe, ce n’est qu’en Champagne que les cahiers de charges de l’appellation permettent de le faire et en Espagne, sous le nom de vino tinto de mezcla. En Afrique du sud et en Australie, par contre, certains producteurs procèdent ainsi.
Parfois, il provient de raisins noirs auxquels on ajoute quelques blancs, mais par réglementation, en Europe, les vins rosés ne sont faits qu’à partir de raisins noirs. C’est la peau de ces raisins qui fournit la couleur aux vins rosés. Plus la peau est foncée et plus long est le temps de macération du moût, plus intense sera la teinte de rose.
De presse ou de saignée ?
Vinifier en rosé est une technique différente de celle des autres types de vin et requiert des connaissances et un savoir-faire qui lui sont propres. On distingue deux types principaux de vinification en rosé. Le rosé de presse consiste à presser les raisins bien mûrs immédiatement après la vendange. Cette méthode donne des vins de soif, légers, prêts à boire, sans grand potentiel de vieillissement.
Pour en prolonger l’espérance de vie et en faire un vin de gastronomie, le rosé de saignée s’obtient en laissant macérer le moût pendant quelques heures, apportant plus de matière et de couleur. Ce même type de vinification est utilisé avec des raisins blancs pour faire le vin orange, la nouvelle coqueluche des œnologues.
La production mondiale de vin rosé, en augmentation, représente un peu moins de 10 % de tous les types de vin, dont 80 % provient, en ordre d’importance, de France, d’Espagne, des États-Unis et d’Italie. La Provence élabore à elle seule 5 % de la production mondiale. Nous bénéficions d’une offre de plus de 150 rosés à la SAQ, sans compter ceux disponibles en importation privée.
Un compagnon aimable
La groseille est un arôme typique de nombreux rosés, particulièrement ceux à base de gamay. Au fond du verre des rosés d’Anjou, on perçoit celui de la cire d’abeille. L’avantage du rosé réside dans le fait qu’il est ni blanc, ni rouge, et donc un peu des deux, ce qui en fait un vin passe-partout. Au restaurant, lorsque différents mets se retrouvent à table, l’accord sera plus aisé et moins dissonant.
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Un été bien ah, rosé !
- Borsao Rosado Seleccion, Campo de Borja, Bodegas Borsao, Espagne, SAQ 10754201, 13,10 $.
- Pétale de Rose, Côtes de Provence, Régine Sumeire, France, SAQ 425496, 21,65 $.
- Carone Bin33, Les Entreprises Carone SENC, Québec, SAQ 12564006, 18,65 $.
- Le rosé, Pays d’Oc, Sélection Chartier inc., France, SAQ 12253099, 19,00 $.