Originale Chantal Lamarre

Une carrière vécue en continuité depuis bientôt 40 ans aura permis à Chantal Lamarre de trouver un équilibre satisfaisant entre vie professionnelle et personnelle. Stimulée par ses projets et la créativité qu’ils exigent, cette nature contemplative s’épanouit aussi dans le bonheur tranquille du quotidien.

Un horaire costaud, mais pas trop

Pour une 23e saison, Chantal Lamarre sera de retour au sein de l’équipe d’Infoman avec – du moins l’espérons-nous – ses hilarants segments « Les petites annonces du Web » et autres « Pape express ».

« L’émission est faite avec énormément de rigueur et de sérieux, mais ça reste adolescent, rappelle-t-elle. Pour moi, c’est retourner dans ma famille. Je me souviens de m’être dit un jour que j’aimerais bien travailler avec Jean-René (Dufort). Effectivement, le scientifique et l’artiste se complètent bien. MC Gilles a aussi été une grande rencontre. Ce sont de belles amitiés. »

Elle nous proposera aussi 10 nouveaux épisodes de Culturama, un observatoire de la culture sous toutes ses formes. À partir d’un thème, les acolytes et les gens du public (le fameux G7), nous font découvrir ou approfondir nos connaissances autour d’objets culturels et d’artistes de toutes les disciplines. « Je suis très contente de Culturama. La culture, c’est ce qui m’a portée dans la vie. »

En complément de programme, l’animatrice sera à la radio les samedis et dimanches matin au 98,5 aux côtés d’Elisabeth Crête à Même le week-end. « C’est quelque chose que je n’attendais pas, dit-elle. Les belles surprises, on les compte. D’emblée, quand ça bouillonne d’enthousiasme, ça ne trompe pas ! C’est organique et relaxe. J’ai l’intention d’y mettre mon grain de sel, ma couleur. C’est Elisabeth qui est la capitaine du bateau, mais moi, je suis un très bon moussaillon… »

Un quotidien créatif

Même si l’horaire semble chargé, Chantal admet que le rythme est en harmonie avec sa nature profonde.

« Ça fait longtemps que je vis avec les quatre ronds du poêle allumés à high et le four à broil, blague-t-elle. J’ai commencé ma carrière au théâtre. Je travaillais le soir, quand tout le monde était en congé. C’est le métier que j’ai choisi et j’en suis très heureuse, car je pouvais composer avec ces horaires. Je vois des gens autour de moi qui en font pas mal plus que ça. Moi, j’ai besoin d’avoir des trous dans mon horaire : je ne peux pas que travailler. »

Ces parenthèses permettent un grand ressourcement à l’animatrice. « Je suis une contemplative, confie-t-elle. Mon hygiène de vie m’impose de lire, de faire du yoga, d’écouter de la musique en chantant fort dans ma maison, de faire quelque chose de créatif. Et pour y arriver, il faut nécessairement libérer de l’espace dans sa tête. C’est quelque chose que j’ai apprivoisé. »

Elle n’est pas encore prête à vivre la vie de retraitée. « Je ne rêve pas de retraite, je rêve de ralentir. J’accepte graduellement l’idée qu’un jour, je vais finir par lâcher du lest, mais je vais remplacer ça par autre chose. Je vais peut-être dessiner ou présenter un spectacle dans de petites salles… »

Mère de deux jeunes de 17 et 19 ans, Chantal assume encore des responsabilités, mais elle voit la tâche s’alléger. Son métier lui a laissé toute la latitude pour la maternité.

« Les enfants ont vieilli. Ils ont besoin de supervision et d’encadrement intéressé, mais de loin. Tant qu’ils ont été petits, j’ai refusé beaucoup de choses, non pas par abnégation, mais parce que je voulais être avec eux. J’étais une mère. Mes enfants n’ont pas souffert de me voir partir en tournée : je n’y allais pas ! Parfois, je me demandais si on allait me rappeler, si j’allais rester celle qui dit non. Je n’ai aucun regret d’être restée auprès d’eux… »

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La monarchie… et le thé

Réputée pour son amour de la monarchie britannique, Chantal souligne que cet intérêt est né dans l’enfance. « Petite, je posais toutes sortes de questions sur la reine et mon père me répondait : « C’est un encombrement ! » Ça me fascinait, car c’était une femme, mais aussi parce que ça a perduré, ce qui est quand même incroyable. »

C’est par un documentaire sur Elizabeth II intitulé Ma reine qu’on a découvert la passion de l’animatrice. « Agathe était bébé et j’étais enceinte de Timothée quand j’ai fait ce documentaire. Je reçois encore des artéfacts de toutes sortes. J’ai une collection d’une cinquantaine d’objets : assiettes, tasses, cabarets, cahiers, livres, etc. Mais je ne suis pas maniaque. »

L’animatrice se passionne aussi pour le thé. « Les rituels qui entourent le thé me plaisent. Arrêter le temps pour prendre le thé, c’est civilisé. J’aime les thés anglais, les mélanges, mais pas les thés parfumés. Ma grand-mère avait toujours une poche de thé dans l’armoire qu’elle infusait trois fois durant la journée. « Une poche, trois thés » était sa devise. Quand elle prenait son thé, c’était bien le seul temps de la journée où mémère s’assoyait. Et puis, une théière, c’est magnifique ! Une tasse à thé aussi. Je suis toujours sur Marketplace à me dire : « N’achète pas des tasses à thé : tu en as besoin autant qu’une claque en arrière de la tête ! » (rires) »

Photo : Éric Carrière – Maquillage : Véronique Prud’homme