L’hypertension, ça ne vous regarde pas ? C’est peut-être ce que vous croyez à tort, surtout si vous avez plus de 50 ans. En effet, cette maladie très répandue se fait encore plus fréquente avec l’âge, et ce, autant chez les femmes que chez les hommes. En fait, l’hypertension représente le principal risque de décès au pays et neuf Canadiens sur dix en souffriront s’ils ne modifient pas leur mode de vie. Par ailleurs, ce que plusieurs appellent « haute pression » est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Tiens, tiens, vous voilà soudain intéressé à en savoir plus sur l’hypertension, n’est-ce pas ? Alors, lisez ce qui suit pour connaître les habitudes à adopter afin de ne pas faire partie des statistiques !
Deux chiffres qui en disent long
La pression artérielle est la force exercée sur la paroi des artères ( vaisseaux sanguins ) par le sang lorsqu’il circule dans l’organisme. Dans un cas d’hypertension, la pression est trop forte, ce qui peut endommager les vaisseaux sanguins et engendrer des problèmes de santé.
La pression est composée de deux mesures. La première est la pression systolique, correspondant à la pression lorsque le cœur bat et pompe le sang. La deuxième est la pression diastolique, quand le cœur se détend et se remplit de sang. Une pression normale se situe autour de 120/80 mmHg et une pression élevée débute à 140/90 mmHg.
Il importe de vérifier régulièrement la mesure de votre pression artérielle, chez le médecin, à la pharmacie ou à l’aide d’un appareil à la maison, surtout si votre pression est élevée. Souvent, c’est la seule façon de savoir que quelque chose ne va pas puisque l’hypertension ne présente aucun signe annonciateur ni symptôme, d’où son surnom de « tueur silencieux ».
Et puis, après ? Les maladies cardiovasculaires
L’absence de symptôme n’enlève rien aux conséquences dramatiques que peut avoir l’hypertension si les hypertendus ne prennent pas les médicaments requis et ne changent pas leurs mauvaises habitudes de vie. L’hypertension est en effet l’un des facteurs de risque modifiables des maladies cardiovasculaires, au même titre que le tabagisme, l’obésité, la sédentarité, le stress, l’alcool, le cholestérol et le diabète.
Ainsi, une hypertension non traitée peut mener à un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque, de l’insuffisance cardiaque ou rénale, de la fibrillation auriculaire et même à une mort prématurée. Elle est aussi liée aux problèmes sexuels et à la démence. Rien de réjouissant !
C’est d’autant plus inquiétant que « plus de 90 % des personnes atteintes d’HTA [ hypertension ] au Canada présentent d’autres facteurs de risque de maladie cardiovasculaire », peut-on lire dans un document présenté par Pierre Larochelle, médecin et directeur de la clinique d’hypertension de l’IRCM ( Institut de recherches cliniques de Montréal ) lors du Café scientifique sur l’hypertension artérielle.
Faites baisser la pression !
Dans la plupart des cas, les hypertendus ont besoin d’au moins deux médicaments pour abaisser leur pression artérielle et, ainsi, prendre leurs distances par rapport à de sérieuses complications. L’autre élément de la solution est de modifier les habitudes de vie néfastes pour leur santé, ce que doivent également chercher à faire les personnes qui veulent prévenir l’hypertension.
Voici quelques pistes :
– Loin d’être contre-indiquée pour les hypertendus, l’activité physique est bénéfique à plusieurs points de vue puisqu’elle permet de dilater les vaisseaux sanguins. Elle agit aussi sur la perte de poids, l’augmentation de la capacité cardiorespiratoire et la prévention du diabète. Il faut viser quatre à sept séances d’activités aérobiques d’intensité moyenne par semaine, d’une durée de 30 à 60 minutes chacune, ainsi que deux séances hebdomadaires d’exercices musculaires.
– Une gestion du stress adéquate est primordiale, le stress ayant pour effet de contracter les vaisseaux sanguins.
– Une perte de poids est aussi de mise, si nécessaire, tout comme l’abandon du tabagisme, s’il y a lieu.
– Autre recommandation : une consommation d’alcool modérée, soit au maximum neuf consommations par semaine chez la femme et 14 chez l’homme.
– De meilleurs choix alimentaires : moins d’aliments transformés, moins de restauration rapide et, de façon générale, moins de sel. Il faut savoir que le Canadien moyen ingurgite plus de deux fois trop de sodium par jour. Parmi les suggestions mentionnées par Chantal Blais, responsable du service de nutrition clinique de l’IRCM, on retrouve : favoriser les produits allégés en sodium, diminuer graduellement son goût pour le sel et prendre le temps de cuisiner.
Par exemple, nous devrions nous tenir loin des aliments qui
dépassent 200 mg de sodium par portion et viser un maximum de 1500 mg de sodium par jour. Or, une frite grand format en contient 1080 et deux pointes de pizza végétarienne à croûte mince en totalisent 1360 !