Lever l’encre

N’avalez pas votre café de travers, il n’y a pas de faute d’orthographe dans ce titre. Le jeu de mots est volontaire et sert à vous annoncer que je tire ma révérence comme rédactrice en chef de Virage, après une courte période à ce poste mais 30 années à rédiger des centaines de textes pour le magazine du Réseau FADOQ.

C’est très émouvant pour moi de vous écrire une dernière fois. J’ai l’impression de dire au revoir à 525 000 connaissances avec qui j’ai entretenu pendant toutes ces années un lien privilégié. J’en ai mis du temps à chercher comment vous plaire, vous renseigner, vous être utile et vous surprendre, à travers mes articles et le contenu du magazine.

Au-delà des grandes entrevues et des dossiers fascinants, c’est cette interaction singulière avec vous qui m’a surtout marquée et qui me manquera le plus. Il sera également difficile pour moi de ne plus être en contact avec les collaborateurs du magazine, en particulier l’équipe d’employés du Secrétariat provincial. Ils ont largement contribué à faire de Virage un outil de communication toujours plus pertinent. Un merci spécial à Danis Prud’homme, directeur général du Réseau et éditeur du magazine, pour sa confiance, et à Nathalie Guay, pour son dévouement hors pair.

Liberté

Malgré toutes ces bonnes raisons de rester en poste, j’ai décidé d’écouter mon irrépressible envie d’être plus libre de mon temps, en prenant ma retraite. Plus libre de penser à moi et à mes proches. Plus libre aussi de goûter à d’autres façons de m’épanouir et de faire une différence.

« Je nous souhaite de nous sentir vivants, libres, de célébrer notre originalité, de prendre notre place et de refuser de nous laisser enfermer dans des boîtes »

J’ai eu un avant-goût de l’état que je recherche le 31 décembre dernier, en compagnie de personnes qui me sont très chères. Nous avons remis au lendemain l’écoute des traditionnelles émissions de fin d’année et accueilli 2023 en dansant sur des chansons des années 1970 et 1980. Le lendemain, l’idée d’avoir été un peu trop exubérante m’a traversé l’esprit. J’ai vite réalisé qu’il s’agissait-là de considérations âgistes. J’ai plutôt choisi de retenir que je me suis sentie incroyablement vivante sur ce plancher de danse improvisé.

C’est ce que je nous souhaite, peu importe notre âge : de nous sentir vivants, libres, de célébrer notre originalité, de prendre notre place et de refuser de nous laisser enfermer dans des boîtes, quelles qu’elles soient.

À lire !

Cet état d’esprit rejoint celui de Christian Bégin, notre entrevue de couverture, qui a su « esquiver cette tendance à encapsuler les gens ». Sa gourmandise face à la vie est également un exemple à suivre.

Autres sujets captivants : les voyages à la rencontre des sports professionnels, des trucs pour réduire le gaspillage alimentaire, un périple à vélo de Montréal à New York, des recettes sur le thème des planches de beurre, etc. Vous aurez aussi l’occasion d’évaluer si vous êtes un peu, beaucoup ou trop accro aux technos !

Je vous laisse entre très bonnes mains, celles du nouveau rédacteur en chef de Virage, Frédérique Charest.

Je vous remercie de m’avoir accueillie chez vous pendant toutes ces années. Sachez que je vous porterai dans mon cœur !