Depuis quelques années, cet actif d’origine végétale gagne du terrain dans l’univers des cosmétiques, surtout pour ses vertus « anti-âge ». Mais qu’est-ce que le bakuchiol, exactement, et pourquoi suscite-t-il autant d’enthousiasme ?
Le bakuchiol est extrait des graines du Psoralea corylifolia, qu’on appelle aussi babchi, explique Rachelle Séguin, chimiste, maître en pharmacie et cofondatrice de Omy Laboratoires. « Cette plante est utilisée depuis des siècles en médecine traditionnelle chinoise et indienne, entre autres pour traiter différentes affections cutanées. » Son utilisation cosmétique s’est fortement développée à la fin des années 2000, à la suite d’études cliniques concluantes, poursuit-elle.
Une alternative douce au rétinol
Grâce à ses propriétés « anti-âge », le bakuchiol agirait sur la fermeté de la peau, les rides et l’éclat du teint. Il est souvent présenté comme une version plus douce du rétinol.
« En plus d’être antioxydant et anti-inflammatoire, il est bien toléré, même par les peaux sensibles », souligne Rachelle Séguin. En effet, le rétinol peut causer irritations, desquamations ou picotements. De plus, le bakuchiol n’est pas photosensibilisant : on peut donc l’utiliser aussi bien le matin que le soir.
Un allié durant la périménopause et la ménopause
Avec l’âge, la baisse des œstrogènes entraîne une diminution du collagène, cette protéine qui assure la fermeté et l’élasticité de la peau, mais aussi des os, du cartilage et des tendons. « La production de collagène commence à diminuer dès la vingtaine. Certaines études montrent qu’elle peut chuter d’un tiers dans les cinq années suivant la ménopause », rappelle la chimiste.
Résultat : la peau perd en tonicité et devient plus fragile. « Les fluctuations hormonales peuvent également provoquer acné et rougeurs », rappelle aussi la chimiste.
Or, en tant que phytoœstrogène, le bakuchiol stimule la production de cette protéine essentielle à la peau et favorise le renouvellement cellulaire. Il devient ainsi un précieux allié durant la périménopause et la ménopause, fait-elle valoir.
Comment l’intégrer à sa routine ?
Simple tendance ou ingrédient éprouvé ? Dans un article en ligne, la faculté de médecine de l’Université de Harvard tempère l’enthousiasme. Le texte souligne que les preuves de son efficacité restent limitées, surtout par rapport à celles des rétinoïdes. Le manque d’études est en cause. Le produit naturel est tout de même considéré comme prometteur.
Ainsi, le bakuchiol figure parmi les ingrédients vedettes de nombreux soins hydratants, comme le sérum régénérant Hormono-Balance commercialisé par Omy Laboratoires. Il est aussi possible d’en ajouter quelques gouttes à sa crème habituelle. La boutique spécialisée Les Mauvaises herbes recommande une concentration de 0,5 à 1 % pour les produits destinés au visage. Chaque millilitre d’extrait correspond à environ 32 gouttes, précise-t-on.
Même si cet ingrédient naturel est habituellement bien toléré, y compris par les peaux sensibles ou matures, son utilisation mérite quelques précautions. « L’idéal est d’appliquer d’abord le produit sur une petite zone, comme le creux du coude ou le poignet, et d’attendre 24 à 48 heures pour vérifier l’absence de rougeurs, de démangeaisons ou de gonflement », conseille Rachelle Séguin. Si tout va bien, on peut ajouter cet ingrédient à sa routine beauté pour en tester les effets à long terme sur notre peau.