La conservation volontaire : un legs tout naturel

Vous possédez quelques hectares de nature luxuriante et craignez que votre succession ne les vende pour en faire un parc industriel ou des tours de condos? Vous rêvez plutôt de laisser un héritage durable aux générations futures? La conservation volontaire pourrait être la solution! Elle offre aux propriétaires fonciers des moyens concrets de protéger leur terre contre les développements futurs.

L’une des options consiste à donner ou vendre votre terrain à un organisme ou à une fiducie de conservation, qui en assurera la protection à perpétuité. La transaction peut être hybride : une partie « don » et une partie « vente ». La juste valeur marchande est déterminée par un évaluateur agréé, et des avantages fiscaux intéressants sont accessibles.

Une autre stratégie est de rester propriétaire tout en signant une servitude écologique. Cet accord octroie à une fiducie certains droits d’usage et la responsabilité de gérer le terrain de façon durable. L’entente peut être temporaire ou perpétuelle, selon vos souhaits.

Création de richesse naturelle

Protéger votre terrain, c’est contribuer à la richesse de votre région et à la qualité de vie de ses habitants! Les milieux naturels agissent comme îlots de fraîcheur, absorbent l’excès d’eau lors de fortes précipitations, purifient l’air et l’eau, captent le CO2, et améliorent la santé physique et mentale des communautés.

La conservation privée complète aussi les aires protégées publiques, surtout dans le sud du Québec, où la majorité des terres sont privées. Ces territoires, à haute valeur écologique, abritent une biodiversité riche mais vulnérable.

Lors de la COP15 sur la biodiversité tenue à Montréal en 2022, le gouvernement du Québec s’est engagé, comme 196 autres nations, à protéger 30 % du territoire d’ici 2030. Actuellement, environ 17 % du territoire québécois est protégé, principalement au nord du 49e parallèle.

Ça vous intéresse?

Particuliers, entreprises ou municipalités souhaitant sauvegarder un espace vert peuvent contacter un organisme de conservation pour être accompagnés dans leur démarche. Le Québec compte plus de 70 organismes regroupés via le Réseau de milieux naturels protégés.

« On sent qu’il y a un mouvement, avance Jean-François Côté, vice-président du conseil d’administration du Comité régional pour la protection des falaises (CRPF). De plus en plus de personnes priorisent la préservation plutôt que le profit maximal. Ce qu’elles retirent de cette expérience vaut plus que des milliers de dollars en banque. »

Le CRPF axe sa mission sur trois piliers : conservation, éducation et utilisation à faible impact du territoire. Cet organisme accompagne les propriétaires dans la compréhension des documents administratifs et fiscaux. Il fournit aussi l’expertise de biologistes pour évaluer la valeur écologique des propriétés.

En tant que bénévole, M. Côté a été témoin de nombreuses histoires inspirantes. Il se souvient d’une femme ayant légué la terre de son grand-père pour honorer l’amour qu’il portait à son « petit coin de paradis ».

Il raconte également l’histoire d’un couple qui, après avoir acheté une vaste terre, a développé seulement les zones en bordure de rue et légué plusieurs millions de pieds carrés à l’arrière à la CRPF. À Saint-Hippolyte, des citoyens ont même contribué financièrement à préserver un boisé, en collaborant avec des organismes de conservation et un propriétaire soucieux du bien-être collectif.

« Tous parlent de la fierté de laisser un héritage tangible et durable aux générations futures. Et de contribuer à quelque chose de plus grand : préserver le vivant », conclut M. Côté.

Contribuer à la préservation de la nature
Vous n’avez pas de jardin d’Éden à léguer, mais souhaitez contribuer à la préservation de la nature? Les organismes de conservation, principalement soutenus par des bénévoles, ont besoin de financement pour racheter et entretenir des terrains. Un don unique, mensuel ou testamentaire peut faire une grande différence.
-Réseau de milieux naturels protégés : rmnat.org
-Comité régional pour la protection des falaises : parcdesfalaises.ca