La clé : des environnements favorables

Pour renverser la tendance à la malbouffe et à la sédentarité qui mine notre espérance de vie en bonne santé, il ne suffit pas de miser sur la volonté des individus en martelant le message de bouger plus et de mieux manger. Il faut aussi créer des environnements favorables, le cheval de bataille de Sylvie Bernier, ambassadrice de saines habitudes de vie pour l’organisme Québec en forme.

Jour après jour, la championne olympique de plongeon, détentrice d’une maîtrise en leadership en santé et porte-voix d’un mode de vie actif depuis 30 ans, éveille les consciences : il est urgent d’agir pour sauver notre société qui, comme bien d’autres à travers le monde, est malade d’inactivité et de surconsommation. Ses interlocuteurs : des décideurs, qui détiennent le pouvoir de contribuer au mieux-être collectif.

Des exemples à profusion

« Plus c’est facile de bouger et de bien manger, plus les gens vont passer à l’action, adopter et maintenir un mode de vie actif », explique la femme plus en forme que jamais, à 51 ans.

Pour créer des environnements favorables, il faut travailler sur plusieurs fronts : l’environnement physique et naturel, qu’il s’agisse de centres sportifs, de forêts, de parcs ; l’environnement économique, par exemple l’accès à de la nourriture santé à proximité ; l’environnement psychosocial, c’est-à-dire les valeurs et les attitudes ainsi que l’environnement politique, par des lois et règlements.

Des exemples, Mme Bernier en a 13 à la douzaine : « En 30 ans, il y a eu une diminution de 50 % du nombre de jeunes qui marchent ou pédalent pour aller à l’école. Nous travaillons de concert avec les élus municipaux et les directions d’écoles pour créer des corridors sécurisés, tout en sensibilisant les parents afin qu’ils soient moins craintifs à l’idée de laisser leurs jeunes se déplacer eux-mêmes jusqu’à l’école. Autre exemple : lorsqu’il y a des restaurants minute à moins de 250 m d’une école, il y a 5 % plus de jeunes qui ont des problèmes d’embonpoint et d’obésité. On peut y remédier en partie par des changements de zonage. »

« Transformer une norme sociale est un processus long, complexe et axé sur la prévention, ajoute-t-elle. C’est un peu comme le cheminement avec la cigarette. Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, mais aujourd’hui, on est loin du temps où les gens fumaient dans les estrades pendant que je plongeais. »

Un pèlerinage actif

Depuis deux ans, Sylvie Bernier a ainsi rencontré 3 500 élus partout au Québec, des gens de loisirs, des services de police, des directeurs généraux, etc. Des décideurs qui prêtent volontiers l’oreille, pour peu qu’on les informe et les conscientise.

« C’est ma récompense de réaliser qu’on est en train de changer de mentalité, de faire en sorte qu’il soit normal d’aller travailler à vélo, d’avoir des trottoirs bien déneigés, des collations santé, etc. C’est grâce à Québec en forme, aux élus et aux milliers de personnes qui travaillent sur le terrain pour favoriser un mode de vie actif », dit la mère de trois jeunes femmes.

Donnez l’exemple !

À ce chapitre, les aînés doivent donner l’exemple en bougeant aussi souvent que possible : jardinage, yoga, transport actif, promenades dans le bois avec leurs petits-enfants et tutti quanti !

« À partir de 50 ans, on a un peu plus de temps libres. C’est le bon moment pour prendre davantage soin de soi, se redonner la priorité, bouger plus et se cuisiner de bons plats. Profitons du fait qu’on a quatre belles saisons au Québec et une multitude d’endroits où être actifs. Plutôt que de se plaindre de l’hiver, allons dehors avec des vêtements chauds ! »

 

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Cadeaux sensés pour s’activer

Cela va de soi, les idées-cadeaux soumises par Sylvie Bernier sont résolument axées sur l’activité physique :

  • Un podomètre : L’objectif santé est de faire 10 000 pas par jour. Toutefois, les Nord-Américains n’en font en moyenne que 5 700 à 6 000. Un podomètre (compte-pas) permettra à l’être cher de mesurer son degré de sédentarité. Il y a aussi ces montres intelligentes qui calculent tout : les pas, les distances, les pulsations, les calories brûlées, etc.
  • Des raquettes : Abordables et simples à enfiler, les raquettes peuvent être utilisées autant dans les parcs que sur les terrains de golf ou en montagne.

Photo : Bruno Petrozza – Maquillage : Véronique Prud’homme