Douleur chronique ? Il y a des solutions !

« Ce n’est pas normal ni acceptable d’avoir continuellement mal », affirme d’emblée Dre Aline Boulanger, anesthésiste et directrice des cliniques de la douleur du CHUM et de l’hôpital du Sacré-Cœur. Ceux dont la douleur persécute les jours et les nuits doivent demander de l’aide à leur médecin, qui suggérera différentes avenues pouvant procurer un soulagement significatif.

Deux générations, deux perceptions

Les baby-boomers et leurs aînés n’ont pas du tout la même attitude face à la douleur chronique. Les premiers ont davantage le réflexe de consulter car ils tiennent mordicus à rester actifs. Les personnes plus âgées ont plutôt tendance à endurer en silence sans demander un traitement, ce qui les précipite vers différentes invalidités.

En effet, il y a plusieurs conséquences négatives à ressentir de la douleur à long terme, dont la fonte musculaire et l’ankylose en raison d’une diminution des activités, une moins bonne alimentation due à des déplacements plus difficiles, un stress accru, un moral à zéro, etc. Le défi des professionnels de la santé qui gravitent autour d’eux est de leur faire comprendre qu’ils seront plus actifs s’ils sont soulagés.

Un panier de solutions

Différentes choses peuvent être faites pour soulager les souffrants chroniques. Dans certains cas, des infiltrations donneront de bons résultats. Il en va de même avec la physiothérapie. Des consultations en psychologie, gratuites en CLSC, aideront par ailleurs les patients à faire les deuils qui s’imposent et à marquer d’une croix certains rêves. Des médicaments, dont les opiacés, peuvent également leur être prescrits.

« Les opiacés sont efficaces mais peuvent causer des étourdissements, surtout en début de traitement, de la somnolence et de la constipation, un problème déjà présent chez de nombreuses personnes très âgées. Quant au tabou voulant que les personnes qui prennent des narcotiques soient à risque de développer une toxicomanie, il est largement exagéré, particulièrement chez les personnes d’un âge avancé », résume Dre Aline Boulanger.

Les patients doivent aussi s’impliquer dans leur traitement : faire les exercices recommandés, changer leurs habitudes alimentaires, se renseigner sur Internet et faire partie de groupes d’entraide lorsque disponibles (Association québécoise de la douleur chronique, 514 355-4198, 1 855 230-4198, douleurchronique.org)

Un compromis acceptable

Toutes ces avenues peuvent procurer un soulagement significatif, mais pas complet. « En clinique de douleur, nous ciblons 50 % d’amélioration, c’est-à-dire un bon soulagement au repos et une douleur résiduelle à l’activité, sans quoi la puissance des médicaments fera en sorte que les patients auront souvent tendance à s’endormir dès qu’ils seront au repos, et ça, ce n’est pas une vie ! Les personnes souffrant de douleur chronique doivent donc être réalistes : on n’arrivera pas à tout enrayer », conclut Dre Boulanger.

Cette chronique est offerte grâce à une subvention à visée éducative de Purdue Pharma.