Les ménages canadiens consacrent 15,4 % de leurs dépenses à l’alimentation. C’est leur deuxième poste budgétaire le plus important après le logement. Voici quelques conseils pour économiser à l’épicerie.

« La clé, c’est de planifier ses repas, surtout les soupers, en fonction des offres des circulaires », soutient Julie Brissette, planificatrice budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal.

Elle suggère d’utiliser une application comme Reebee, qui regroupe les circulaires des grandes bannières, et d’effectuer des recherches par aliments. « Il faut organiser ses recettes en fonction des rabais et, surtout, acheter de grandes quantités quand des aliments clés sont offerts à prix réduit, car ces offres reviennent de façon cyclique. Par exemple, le beurre ou le bœuf haché coûtent cher, mais ils se congèlent. »

« Il faut éviter les achats impulsifs à l’épicerie », suggère Jean-François Gagné Bérubé, animateur du Combat des circulaires à TVA et fondateur de l’application Glouton, un annuaire de recettes intelligent qui analyse les données des circulaires. « Avec une liste de recettes, on profite des meilleurs rabais selon les bannières. »

M. Bérubé suggère de faire deux épiceries par semaine en fonction des meilleures offres, ou de scinder ses achats en deux endroits. « Ça prend dix minutes de plus, mais une famille de quatre personnes peut ainsi économiser jusqu’à 100 $ par semaine », ajoute-t-il. Il faut aussi exploiter l’équivalence des prix des concurrents (price matching) effectuée par certaines bannières, en apportant sa circulaire avec soi ou en utilisant Glouton.

Les points bonis

On peut réaliser des économies très importantes en payant avec des cartes de crédit spécialisées en alimentation, grâce aux points bonis. Certaines cartes sont particulièrement avantageuses, comme la American Express Or de la Banque Scotia (chez IGA), la Mastercard BMO Remises World Elite ou la World Elite Mastercard de la Banque Nationale. « Les cartes les plus généreuses sont celles avec des frais annuels, explique Marie-Ève Leclerc, directrice du contenu Web chez Milesopedia, un média de référence qui s’intéresse aux programmes de fidélité. Par exemple, la carte Cobalt est rentable si vous effectuez plus de 13 $ d’achats alimentaires mensuels. » Milesopedia offre d’ailleurs un comparateur des meilleures cartes de crédit pour l’épicerie.

« Encore mieux, dans bien des cas, on bénéficie aussi des aubaines liées au programme de fidélité de la bannière. On gagne sur les deux tableaux. »

Par exemple, si un tel programme offre 1 $ de remise pour chaque 1000 points et que vous accumulez 42 800 points, pour une facture de 160 $ (taxes incluses), vous économiserez 42,80 $ à la prochaine épicerie.

« On devrait systématiquement ouvrir l’application d’une bannière avant d’y aller, pour connaître les offres du jour ou de la semaine, poursuit Marie-Ève Leclerc. Car certains programmes de récompense demandent d’activer les offres d’avance. »

Il faut toutefois éviter d’accumuler plus que quelques mois ses points bonis (ce ne sont pas des REER) et les dépenser directement à l’épicerie; les produits et services offerts dans les boutiques en ligne de ces programmes sont souvent trop chers.

Plus d’astuces pour économiser à l’épicerie

• On fait son épicerie le ventre plein.
• À l’épicerie, les aliments situés à la hauteur des yeux sont souvent les plus chers.
• Les circulaires n’affichent pas juste des rabais; les autres offres ne sont que de la publicité. Certains rabais sont enfouis dans la circulaire et difficiles à trouver.
• On diminue la viande (deux fois par semaine au lieu de trois, par exemple) et l’alcool.
• Lorsqu’on cuisine, on remplace certains ingrédients par d’autres, moins chers.
• Les aliments transformés coûtent une fortune.
• Éviter de gaspiller rapporte gros. Chaque famille canadienne jette l’équivalent d’un panier d’épicerie annuellement, selon le Conseil national zéro déchet. On combine donc les restes dans une nouvelle recette.
• On achète des produits sur le point d’être périmés, grâce aux applications comme Flashfood (Maxi, Provigo) et Foodhero (IGA, Metro, Rachelle Béry, Tradition).
• Fréquenter les bannières à bas prix (Maxi, Super C, Dollarama, Tigre Géant) peut entraîner des centaines de dollars d’économies annuelles.