Accordons-nous donc !

Si vous ne l’avez pas déjà prononcée vous-même, vous avez sûrement déjà entendu cette demande souvent adressée à des enfants : « Accordez-vous donc, c’est si beau l’accordéon ! » Qu’on aime ou non l’accordéon, là n’est pas la question. Alors que la discorde est bien présente dans notre société, et ce, même pour de petits riens, le verbe « s’accorder » semble nous indiquer la route à suivre.

Dans l’un des extraits de son récent album Mercure en mai, Daniel Bélanger chante d’ailleurs : « Il faut s’accorder en genre et en nombre ». La formule a d’abord séduit la maniaque des mots que je suis, avant de faire son chemin jusqu’à ma tête et mon cœur. Plus j’y réfléchissais, et plus elle résonnait en moi comme une ode à l’ouverture, à l’écoute et à l’inclusion, des antidotes à une partie de la morosité dans laquelle notre société baigne actuellement.

Décembre est à un jet de pierre. Si l’on faisait de cette phrase notre mantra ? Après deux années à être privés ou presque de nos rassemblements des fêtes, une situation que nous avons tous digéré aussi mal qu’une grosse assiettée de ragoût de pattes de cochon bien gras, pourquoi ne pas tourner la page sur de vieilles embrouilles qui alourdissent inutilement nos vies ?

Un simple changement d’attitude, sincère, peut faire fondre les conflits comme neige au soleil et déverrouiller le tiroir de nos rancunes. Ça peut paraître cliché, mais ce processus doit d’abord partir de soi.

De façon plus générale, si l’on optait pour la compréhension plutôt que le jugement ? Si l’on accueillait davantage la différence plutôt que de la laisser nous faire peur, sans raison ? Si l’on élargissait les frontières du « nous » ? S’accorder en genre et en nombre, ça revient à accepter les gens tels qu’ils sont ou, mieux encore, à les aimer tels qu’ils sont.

En couverture de Virage, la pétillante Jeanick Fournier, gagnante de Canada’s Got Talent, incarne ces valeurs, elle qui accueille à bras ouverts sa nouvelle vie, à 50 ans. Mère adoptive de deux enfants trisomiques, elle se donne également pour mission d’utiliser les projecteurs braqués sur elle pour démystifier la différence, voire la célébrer.

Nous avons conçu ce numéro de Virage comme un premier cadeau de Noël de nous à vous. Vous y trouverez entre autres un calendrier de l’Avent sous le signe de la bienveillance, des ornements de Noël à bricoler avec vos petits-enfants, des idées de cadeaux gourmands à faire vous-même, des suggestions de bulles du Québec pour fêter en grand et des sorties hivernales originales.

En complément, plusieurs sujets d’intérêt : les aînés qui se tournent de plus en plus vers les banques alimentaires, les trucs pour économiser que vous avez acheminés à Virage, une réflexion sur le fait de vieillir sans enfant, les traitements contre la dysfonction érectile, etc.

Je vous souhaite un temps des fêtes mémorable, en famille… enfin !