Marchez-vous au moins 7 500 pas par jour ? Si vous répondez oui, dites-vous que vous faites partie d’une minorité de plus en plus restreinte, comme l’indique le plus récent bulletin de l’activité physique de ParticipACTION.
À l’instar de l’ensemble de la population adulte au pays, les personnes aînées qui vivent au Canada sont de moins en moins nombreuses à marcher au moins 7 500 pas par jour, un seuil qui correspond à un mode de vie actif. Cette baisse est préoccupante, souligne l’organisme, compte tenu des nombreux bénéfices que procure cette forme d’exercice.
Cette diminution inquiète aussi la FADOQ. En faisant bouger 70 000 membres par semaine, elle contribue activement à la promotion d’un mode de vie sain, un élément essentiel pour vieillir en bonne santé.
« Ces données démontrent l’importance de la stratégie nationale de prévention en santé, annoncée en août dernier par le gouvernement du Québec. Il faut que ce dernier dote cette stratégie d’un financement adéquat et ambitieux pour atteindre ses objectifs, notamment la réduction de plusieurs maladies chroniques. Le Québec doit aspirer à devenir un leader mondial en matière de prévention en santé, et la pratique régulière d’activités physiques, sous toutes ses formes, constitue un levier incontournable pour y parvenir », affirme le président de la FADOQ, Yves Bouchard.
Les bienfaits démontrés de la marche
La marche est une activité aussi simple que bénéfique pour la santé. Selon une étude citée par ParticipACTION, « un plateau du risque de mortalité est observé chez les adultes qui font entre 7 000 et 8 000 pas par jour [et] le simple fait d’ajouter 2 600 pas par jour est lié à un risque plus faible de décès, toutes causes confondues. » Une autre étude indique que chaque tranche additionnelle de 1 000 pas par jour est associée à une chute de 15 % du risque de mortalité.
Le simple fait de passer de 2 000 à 7 000 pas par jour réduirait de près de moitié le risque de mortalité prématurée, montre aussi une autre étude récente, tout en réduisant significativement les probabilités de souffrir de démence et de maladies cardiovasculaires. Cela aide aussi à prévenir la dépression, le diabète, le cancer, et, en favorisant un meilleur équilibre, les chutes.
Une baisse marquée de l’activité
Malgré tous ces bénéfices, ce n’est qu’un peu moins du tiers (32 %) des Canadiens et des Canadiennes de 18 à 79 ans qui font au moins 7 500 pas par jour, comme l’indique l’édition 2025 du Bulletin de l’activité physique chez les adultes de ParticipACTION. Cette proportion s’élevait à 49 % en 2021.
Chez les 65 à 79 ans, la proportion de personnes qui font au moins 7 500 pas par jour a chuté de 17 points de pourcentage, passant de 39 % à 22 %.
L’indicateur de 7 500 pas inclut tous les pas effectués lors des activités physiques d’intensité légère, moyenne ou élevée. Ainsi, chaque pas compte, qu’il soit pris lors d’une balade tranquille, d’une séance vigoureuse de danse dans le salon ou d’une marche pressée jusqu’au métro.
Aménager des milieux plus favorables à la marche
Dans son bulletin, ParticipACTION presse les différents paliers gouvernementaux d’améliorer les aménagements piétonniers, ce qui inclut d’améliorer l’entretien des trottoirs, l’éclairage, ainsi que l’accessibilité des sentiers et des espaces verts. L’organisme recommande aussi de mettre à jour les directives relatives à l’activité physique afin d’ajouter des recommandations sur le nombre de pas et d’insister sur le fait qu’il vaut toujours mieux faire un peu d’activité que de ne pas en faire du tout, tout en reconnaissant que l’augmentation du nombre de pas est souhaitable.
« Alors que le Canada tente de réduire ses dépenses publiques, de répondre à la crise de santé mentale et de renforcer les liens sociaux, faire de l’activité physique une priorité demeure une solution rentable et efficace », a mentionné Brian Torrance, président-directeur général de ParticipACTION, dans un communiqué.
Musculation et équilibre
La marche n’est pas la seule activité physique que le public devrait adopter davantage. Selon le bulletin de ParticipACTION, un peu moins de 40 % des adultes de moins de 80 ans ont déclaré pratiquer un exercice musculaire au moins deux fois par semaine (42 % des 18 à 64 ans et 30 % des 65 à 79 ans). Or, des exercices ciblés de musculation peuvent réduire les risques de mortalité et prévenir des problèmes de santé liés aux articulations, ainsi que réduire la douleur liée à l’arthrose.
Les exercices qui favorisent l’équilibre, comme le yoga, sont aussi négligés par une majorité. En fait, moins du tiers des 65 ans et plus (31 %) ont déclaré en avoir fait au cours des sept derniers jours. Cette proportion est tout de même largement supérieure à celle constatée lors du précédent bulletin (23 %). Des activités comme la danse, le taï-chi, les quilles et les jeux vidéo actifs permettent de réduire le risque de chute chez les personnes aînées, y compris celles qui vivent avec la maladie de Parkinson.
Trop de sédentarité chez les 65 ans et plus
Par ailleurs, 60 % des adultes de 65 ans et plus ne respectent pas la recommandation de passer au maximum huit heures par jour de temps sédentaire, soit le temps passé à ne pas bouger pendant les périodes d’éveil.
Le bulletin reconnaît que la retraite peut affecter de façon disproportionnée les personnes plus âgées dont le statut socioéconomique est faible. « En effet, ces personnes pourraient avoir tendance à adopter des comportements plus sédentaires et à être en moins bonne santé que celles dont le statut socioéconomique est plus élevé. »
Des pauses actives, peu importe les capacités physiques, même de courtes marches dans la maison, sont donc essentielles.
Un coût élevé pour la société
Le bulletin publié par ParticipACTION révèle que seulement 46 % des adultes au pays respectent les recommandations nationales en matière d’activité physique. Selon l’organisme, l’inactivité physique coûte 3,9 milliards de dollars par an au système de santé.