Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ? Pour démêler le vrai du faux, Virage vous propose cette série de 10 questions-réponses au sujet de ce trouble dégénératif qui affecte le système nerveux de milliers de Québécois.
1. Au Québec, on compte plus de 20 000 personnes qui vivent avec la maladie de Parkinson.
VRAI. En 2021, plus de 23 000 personnes vivent avec la maladie de Parkinson au Québec. Près de 25 % d’entre elles déclarent avoir attendu un an pour recevoir leur diagnostic à la suite du signalement des symptômes à un médecin. Le temps d’attente pour recevoir un diagnostic peut augmenter la détérioration de la santé physique et mentale de la personne.
2. La maladie de Parkinson connaît une croissance vertigineuse.
VRAI. La maladie de Parkinson est la maladie neurologique qui se répand le plus rapidement sur la planète. Au Canada, la prévalence a augmenté de près de la moitié depuis 2010. Le nombre de personnes qui recevront ce diagnostic augmentera encore de façon dramatique, notamment en raison du vieillissement de la population. Les neurologues canadiens estiment qu’il pourrait y avoir deux fois plus de cas d’ici 2031.
3. La maladie de Parkinson affecte exclusivement les fonctions motrices.
FAUX. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent présenter plusieurs symptômes non moteurs, dont :
-les troubles de l’humeur;
-les troubles du sommeil;
-la déficience cognitive ou la démence;
-la constipation;
-l’incontinence urinaire.
Les principaux symptômes de la maladie de Parkinson demeurent néanmoins les tremblements, la lenteur des mouvements et la raideur musculaire. Lucie Lachance, infirmière clinicienne spécialisée au Neuro (L’Institut-hôpital neurologique de Montréal), explique : « Les signes moteurs, appelés TRAP, correspondent aux tremblements, à la rigidité, à la difficulté à initier des mouvements (akinésie) et à la posture. Le corps est pris dans ce TRAP ».
4. Des traitements peuvent ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson.
VRAI. La maladie de Parkinson demeure incurable, mais le neurologue peut prescrire des médicaments et des traitements pour atténuer les symptômes et leurs impacts sur la santé.
Comme la plupart des symptômes moteurs résultent d’un manque de dopamine dans le cerveau (ils commencent à apparaître lorsque près de 80 % des neurones dopaminergiques ont disparu), la plupart des médicaments prescrits ont pour but de rétablir ou d’imiter la dopamine.
5. Il existe une chirurgie pour traiter la maladie de Parkinson.
VRAI. Comme l’explique Lucie Lachance, la personne atteinte de la maladie de Parkinson « peut subir une stimulation cérébrale profonde ».
Cette chirurgie ne guérit pas la maladie, mais vise à atténuer les symptômes et diminuer le besoin de prendre des médicaments.
La procédure consiste à envoyer des impulsions électriques, à travers des électrodes, dans une zone précise du cerveau.
« Le but est de réorganiser les neurones dans le cerveau afin d’avoir un meilleur circuit des flux, et de diminuer les tremblements », explique Mme Lachance. Pour cela, il faut être un bon candidat.
« Le but est de réorganiser les neurones dans le cerveau afin d’avoir un meilleur circuit des flux, et de diminuer les tremblements », explique Mme Lachance. Pour cela, il faut être un bon candidat.
6. Des percées récentes améliorent la pharmacothérapie.
VRAI. Infirmière spécialisée, Lucie Lachance explique qu’il y a désormais différentes façons d’administrer les médicaments. « Par exemple, pour la prise de dopamine, on se rend compte qu’on peut l’amener différemment au cerveau (via une pompe, en infusion ou en injections cutanées). Il y a donc certains médicaments qui peuvent être donnés autrement que par voie orale. Quand on élimine la barrière de l’estomac, les médicaments sont mieux absorbés. Tout cela n’existait pas il y a 20 ans », mentionne-t-elle.
Ces nouvelles techniques permettraient de mieux contrôler les symptômes.
7. La maladie de Parkinson évolue rapidement.
FAUX. Au contraire, cette maladie évolue lentement. Les premiers symptômes apparaissent dès que la moitié des neurones dopaminergiques ont disparu.
L’infirmière Lucie Lachance confirme : « Il y a plusieurs gènes qui sont affectés par la maladie. Elle dégénère, progresse et empire avec le temps. Ça ne raccourcit pas l’espérance de vie, mais ça apporte un handicap. Il y a moyen de bien vivre avec la maladie quand on est bien entouré et qu’on a de l’aide ».
L’âge moyen à la manifestation des premiers symptômes est de 64,4 ans, selon les dernières données disponibles sur le site de Statistique Canada. L’âge moyen au diagnostic est de 66,2 ans.
8. Les chutes et pertes d’équilibre sont des symptômes de phase avancée.
VRAI. Ces signes, ainsi que les difficultés de déglutition et les troubles neurovégétatifs, deviennent très présents lorsque la maladie de Parkinson est avancée. D’autres problèmes cognitifs peuvent aussi surgir. Il est donc préférable de vite adapter son logement en conséquence.
Selon Lucie Lachance, « les stades 4 et 5 de la maladie sont des stades avancés, mais la mobilité est déjà affectée au stade 3. Il faut une canne ou une marchette, et commencer à voir un ergothérapeute et un physiothérapeute ».
9. On peut attraper la maladie de Parkinson.
FAUX. Les causes de la maladie de Parkinson sont toujours inconnues, mais certaines hypothèses ont été écartées, comme l’origine infectieuse ou auto-immune. Les spécialistes expliquent que le développement de la maladie ne peut être associé à un seul facteur. La majorité des patients développeraient la maladie en raison d’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposants. La maladie de Parkinson n’est pas contagieuse.
10. Avril est le mois de sensibilisation à la maladie de Parkinson.
VRAI. C’est en avril que les voix s’unissent pour attirer l’attention sur cette maladie incurable qui affecte des dizaines de milliers de personnes au Canada.
Photo : Nickolas Nikolic/Unsplash