Douleurs articulaires: comprendre, soulager et prévenir

Phénomène complexe, la douleur représente une expérience très personnelle. Lorsqu’elle touche les articulations – qui vieillissent comme tout le reste –, les causes peuvent être multiples, et les solutions doivent tenir compte de divers facteurs. Heureusement, il est possible d’améliorer sa condition en appliquant certains conseils de base.

« Précisons immédiatement qu’il n’existe pas UNE douleur articulaire. Celle-ci a différentes origines. De nombreuses maladies peuvent affecter les articulations, rappelle Philippe De Grandpré, pharmacien et président de la Société québécoise de la douleur (SQD). Dans la tête des gens, c’est de l’arthrose, mais la douleur peut aussi être causée par un vaccin, une infection, un virus ou être l’un des effets secondaires d’un traitement ou d’un médicament… »

Évaluer les symptômes

Si les douleurs articulaires sont souvent associées à des conditions rhumatismales – arthrite, arthrose –, il est essentiel d’en évaluer les symptômes.

En cas de douleurs légères à modérées, il est possible de pratiquer l’autosoin à domicile.

Cependant, devant de l’enflure, de la rougeur, de la chaleur, une impossibilité d’utiliser l’articulation, une douleur sévère ou de la fièvre, il est recommandé de consulter un professionnel, car ces signes pourraient indiquer une condition plus grave.

« Dans les articulations, plusieurs éléments peuvent causer de la douleur : ligaments, bourses, tendons… Et chaque cause nécessite un traitement spécifique, ajoute le président de la SQD. Dès que nous avons un os vis-à-vis un autre os et que ça bouge, c’est une articulation. N’oublions pas que le cou et le bas du dos en contiennent aussi. »

Recourir à une médication appropriée

Deux grandes familles de médicaments peuvent soulager les douleurs articulaires : ceux pris par voie orale et ceux appliqués sur la peau.

« Une mise en garde s’impose toutefois : quel que soit le produit utilisé, il faut avoir des attentes réalistes et ne pas croire aux miracles! », souligne le pharmacien. Même les médicaments en vente libre peuvent comporter des contre-indications.

Parmi les options orales, l’acétaminophène est souvent recommandé comme première ligne, étant généralement bien toléré. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène et le naproxène, peuvent être efficaces, mais présentent des risques accrus pour les personnes âgées.

Pour les options topiques, le Voltaren Emulgel est souvent efficace pour les douleurs aux genoux, doigts et poignets.

« Parmi les autres produits prouvés, on retrouve le Flex-O-Flex, à base de capsaïcine. Les crèmes de type Myoflex, appartenant au groupe des salicylates, sont moins documentées pour les douleurs articulaires. Dans tous les cas, il est judicieux de vérifier avec un pharmacien si le produit est approprié pour soi », conseille M. De Grandpré.

« Un million de facteurs influencent la perception de la douleur; parmi eux, la gestion des émotions est hyper importante. Il est possible d’améliorer sa condition en modifiant sa façon d’interagir avec son entourage pour se sentir mieux compris, puis en enlevant le sentiment de culpabilité associé à ses pertes fonctionnelles ou à ses deuils. Quand on permet à des gens d’aller dans l’acceptation et l’adaptation, ils se sentent souvent mieux. »
– Philippe De Grandpré, pharmacien et président de la Société québécoise de la douleur

Maintenir une activité physique régulière

Tant que la douleur n’est pas trop intense, il est conseillé de continuer à utiliser l’articulation. La pratique d’une activité physique régulière est l’un des meilleurs moyens de prévenir l’aggravation des douleurs articulaires. En sollicitant fréquemment l’articulation, celle-ci tend à se renforcer et à se stabiliser, limitant ainsi la progression de la condition.

Il est important d’intégrer des exercices cardiovasculaires, mais aussi de la musculation. Chez les personnes âgées, ce volet est souvent négligé. Pourtant, le renforcement musculaire est crucial pour maintenir la force physique et réduire les douleurs. Des plateformes gratuites, comme Move 50+, proposent des exercices adaptés. En cas de besoin, un physiothérapeute ou un kinésiologue peut accompagner les démarches.

Améliorer ses autres habitudes de vie

Adopter une alimentation équilibrée, perdre du poids si nécessaire et dormir suffisamment influencent positivement les douleurs musculosquelettiques. Par exemple, l’obésité favorise l’arthrose et provoque une inflammation qui accentue la sensibilité à la douleur. Pour réussir ces changements, il ne faut pas hésiter à solliciter un soutien professionnel.