Vous avez dit maladie pulmonaire ?

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous lisez « maladie pulmonaire » ? Le cancer du poumon, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), l’asthme ? Eh bien, c’est tout ça et bien plus encore puisqu’elle se décline en 88 maladies qui touchent six millions de Canadiens et constituent la 2e cause de décès au pays.

« Plusieurs maladies pulmonaires sont méconnues. De plus, on a tendance à les associer toutes exclusivement au tabagisme, alors que pour certaines d’entre elles, le tabac est en cause dans moins de 40 % des cas », révèle Dominique Massie, directrice générale de l’Association pulmonaire du Québec (APQ).

Prévenir, éduquer, soutenir…

Le mandat de cette organisation fondée il y a 134 ans est très vaste. C’est ainsi que l’APQ produit beaucoup de documentation et tient de nombreux événements visant à prévenir et à sensibiliser la population ainsi que les professionnels de la santé aux différentes maladies pulmonaires, dont les trois principales causes sont le tabagisme, l’exposition à la fumée secondaire et la pollution.

Le soutien et l’accompagnement sont aussi au cœur de sa mission. Il y a en effet des groupes d’entraide mensuels pour les personnes atteintes de plusieurs de ces maladies ainsi que leurs proches aidants, et ce, partout à travers le Québec. À cela s’ajoute la ligne téléphonique sans frais au 1 888 POUMON-9 (768-6669), assurée par des professionnels de la santé et utilisée par plus de 5 000 personnes annuellement, sans compter les courriels, les messages sur Facebook, etc.

Vers la réadaptation pulmonaire

De plus, l’Association pulmonaire du Québec a inauguré en 2017 le premier centre dédié à la réadaptation pulmonaire par l’exercice : Inspir’er. Situé dans l’est de Montréal, ce centre offre un programme personnalisé et gratuit échelonné sur huit semaines, à raison de trois séances hebdomadaires, à des personnes atteintes de certaines maladies pulmonaires et référées par leur médecin de famille ou leur pneumologue.

« Pour plusieurs personnes, ce programme permet une véritable résurrection ! Au début, elles éprouvent beaucoup de difficulté à monter un étage et à la fin, elles montent deux étages sans aucun problème ! Plusieurs de leurs paramètres physiologiques s’en trouvent aussi améliorés et, surtout, leur qualité de vie », raconte Dominique Massie.

La directrice générale de l’Association pulmonaire du Québec rêve de créer de tels centres un peu partout au Québec, car la liste d’attente au seul centre Inspir’er compte des centaines de personnes, dont la majorité ont plus de 50 ans. Il faut savoir que le financement de ce centre provient en majeure partie de dons de la population.

L’Association offre aussi un programme gratuit de cessation tabagique – Enfin libre ! Du tabac – qui se déroule en groupe sur une période de sept semaines.

À l’attaque !

Par ailleurs, l’Association pulmonaire du Québec subventionne des programmes de recherche, tient des activités de financement et mène plusieurs offensives auprès des décideurs politiques.

« L’une de nos priorités est qu’un programme gouvernemental soit mis sur pied pour que les personnes atteintes d’apnée du sommeil puissent avoir accès à de l’équipement, comme c’est le cas dans les autres provinces canadiennes. Aussi, nous revendiquons la vaccination gratuite pour tous, dès 50 ans, contre l’influenza et les infections à pneumocoque. La pneumonie et l’influenza causent 1 000 décès par année au Québec. Ce sont 1 000 décès de trop », conclut Mme Massie.

Pour en savoir plus ou pour faire un don : pq.poumon.ca ou 1 888 768-6669.

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Du radon dans votre maison ?

Une maison sur dix au Québec présente un problème de radon, un gaz radioactif, inodore, incolore et sans saveur, qu’on retrouve partout sur la planète. Mais quel est le lien avec la maladie pulmonaire ? L’exposition à long terme au radon constitue la 2e cause de cancer du poumon, après le tabagisme, et le risque de cancer du poumon augmente considérablement si des fumeurs sont exposés au radon.

Pour savoir si la concentration de radon dans l’air d’une habitation présente des risques pour la santé, il suffit de se procurer un petit appareil de mesure simple, le dosimètre, et de l’installer dans la partie habitée la plus basse de sa demeure pendant au moins trois mois, entre octobre et avril.

L’un des moyens de financement de l’Association pulmonaire du Québec est la vente de dosimètres, au coût de 45 $. Dans le paquet envoyé par la poste, on trouve l’appareil, tous les renseignements nécessaires ainsi que l’enveloppe pour acheminer le test dans un laboratoire.

Si le test révélait une concentration considérée à risque, on peut trouver dans la section « Santé pulmonaire » du pq.poumon.ca comment remédier à la situation.

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Vrai ou faux ?

  1. Le radon est responsable de 16 % des cas de cancer du poumon au Canada.
  2. Entre 20 et 30 % des personnes vivant avec une maladie pulmonaire obstructive chronique ignorent qu’elles en sont atteintes.
  3. Chaque année, plus de 8 000 Québécois reçoivent un diagnostic de cancer pulmonaire.
  4. L’asthme est la plus importante maladie respiratoire au Canada.
  5. Les maladies respiratoires sont la 5e cause de visites dans les urgences.

Réponses

  1. Vrai
  2. Faux, c’est entre 60 et 85 %.
  3. Vrai
  4. Vrai
  5. Faux, c’est la 1re cause.