Un premier roman signé Jocelyne Cazin

Après avoir quitté TVA en 2008, Jocelyne Cazin a enchaîné les projets enthousiasmants. Le plus récent à son palmarès est son premier roman, Pire que l’éternité (Flammarion), qui met en scène une journaliste d’enquête. Pas étonnant!

« Contrairement à ce qu’on pourrait croire, je n’ai jamais eu envie d’écrire un roman, confie Jocelyne Cazin. C’est l’éditeur, Erwan Leseul, qui m’a écrit pour me dire qu’il avait lu mes deux livres, J’ose déranger et Ma véritable identité, et il m’a proposé d’écrire un roman. Après avoir cogité pendant une semaine, je l’ai rappelé pour lui dire que j’acceptais. Comme on n’est jamais loin de soi-même, j’ai proposé de mettre en scène une journaliste d’enquête, Gabrielle Maters, sur fond d’histoire policière. Pire que l’éternité est une véritable saga politico-policière-journalistique. Il y a des explosions, des meurtres de députés, etc. »

Ce n’est pas un polar dans la plus pure des traditions, avertit l’auteure. « C’est un polar dans une biographie, celle de Gabrielle Maters, qui raconte, à travers sa vie professionnelle et sa vie privée, l’histoire meurtrière la plus insolite et perverse du Québec contemporain. Je me suis laissée à mon imaginaire, ce que je ne m’étais jamais autorisée à faire à titre de journaliste. En fait, Jocelyne Cazin a permis à Gabrielle Maters de vivre toutes les lubies que Jocelyne avait dans sa tête… »

Le soutien de spécialistes dans leur domaine

Celle qui a fait carrière dans le journalisme et l’animation s’est rendue jusqu’en Bretagne pour faire du repérage, car une partie de l’intrigue se déroule en France. « Dans le roman, il y a plusieurs descriptions de lieux, du Québec à la Turquie, en passant par la France », explique-t-elle.

Cela implique beaucoup de recherche sur les différents lieux, mais aussi à travers des rapports d’enquête. Elle a pu compter sur Robert Côté, spécialiste en explosifs lors de la Crise d’Octobre de 1970, de même que sur des enquêteurs aux crimes majeurs.

« Des politiciens m’ont aussi donné un coup de main. Je pense notamment à John Parisella, ancien conseiller d’ex-premiers ministres, et à Stéphane Gobeil, aussi ancien conseiller politique. Je ne l’ai pas fait toute seule, ce livre-là ! Et contrairement à mes deux autres livres, je n’ai jamais eu le syndrome de la page blanche. D’ailleurs, j’ai déjà rédigé le synopsis du deuxième roman, qui sera comme une suite au premier ! »

Transmettre à son tour

Conférencière en demande (formax.ca), Jocelyne offre plusieurs conférences dont les thèmes sont appréciés, notamment l’une sur la prévention du suicide, qu’elle a intitulée J’ai choisi la vie.

« Ma vie n’a pas été un jardin de roses, souffle-t-elle. Je raconte mes expériences à travers différentes thématiques : demander de l’aide, s’aimer soi-même, avoir des projets, avoir un réseau, faire du bénévolat, être actif, etc. J’ai aussi d’autres sujets de conférences, entre autres, La retraite ? Quelle retraite ! et une autre sur le bénévolat. »

Parallèlement à cela, elle poursuit ses implications et continue à faire du mentorat. « Je n’ai pas d’enfant. Lorsque des jeunes me sollicitent, ça me fait plaisir de les aider. »

La retraite sans retrait

Femme active s’il en est une, l’auteure et conférencière nous invite à revoir le sens du mot « retraite ». Pour elle, ce mot invite à faire les choses à un autre rythme et sans obligation de performance. Un programme des plus séduisants…

Pour demeurer en forme et allumée, l’auteure joue au golf et au tennis et elle fait ses longueurs de piscine le matin. « J’ai toujours été sportive, dit-elle. Plus jeune, j’enseignais le ski. J’aime aussi beaucoup recevoir et cuisiner. Ma mère était chef restauratrice. Elle a eu le premier restaurant français à Saint-Sauveur-des-Monts, en 1954, Le Petit coin de France. »

Elle affirme ne pas sentir la retraite. « J’ai quitté TVA depuis 2008, mais depuis ce temps, je n’ai pas arrêté. J’ai donné des conférences, animé des tables rondes, des débats, des congrès. Ces dernières années, j’ai souvent participé à des émissions avec Denis Lévesque. Je ne me balance pas sur ma chaise berçante ! Je n’attends pas que le temps passe ! Tout ce que j’accepte, c’est par plaisir. »

Les avantages d’avancer en âge

Pour Jocelyne Cazin, on ne vieillit pas, on avance en âge… « Avec le temps, on gagne en sagesse, croit-elle. Je pense que je suis née pour m’améliorer. On ne change pas fondamentalement, mais on s’améliore ou on se détériore. J’espère que je suis sur la voie de l’amélioration. »

À ses yeux, avancer en âge nous donne la possibilité de nous ouvrir aux autres, de mieux choisir nos batailles. « Avant, j’étais de toutes les batailles ! Pas juste à JE, mais aussi dans ma vie privée : au magasin, au restaurant, etc. Alors oui, quand on est en bonne santé, il y a des avantages à avancer en âge… »

Photo : Laurence Labat