Sécheresse vaginale : la face cachée de la ménopause

 

Alors que les femmes parlent ouvertement des bouffées de chaleur, du gain de poids et autres symptômes associés à la ménopause, la sécheresse vaginale demeure taboue. « Or, il ne faut pas ignorer ce problème ni le passer sous silence, car il existe des solutions », signale Dre Chantal Guimont.

L’animatrice de Médecin sans rendez-vous, à Télé-Québec, indique que la sécheresse vaginale ou atrophie vaginale, peut se produire à différents moments de la vie et pour diverses raisons. C’est un problème fréquent à la ménopause, en raison d’une diminution de la sécrétion d’hormones. Les parois du vagin deviennent ainsi plus minces, moins hydratées et moins élastiques. « Les symptômes se manifestent lors de relations sexuelles, par de la douleur, accompagnée ou non de saignements », résume Dre Guimont.

Parlons-en !

Une femme vivant ces symptômes physiques parfois pénibles ne veut surtout pas qu’on l’accuse en plus de panne de désir. « Il faut dire ouvertement à notre conjoint que le désir est toujours là. Que le problème n’est que physique et dû à l’avancée en âge. Sur ce point, c’est semblable à la dysfonction érectile chez l’homme, qui n’a souvent rien à voir avec le manque de désir. Dans un cas comme dans l’autre, le couple doit s’adapter. »

En parler peut même ouvrir la porte à une sexualité plus épanouie. En effet, des jeux sexuels et des préliminaires plus longs favorisent une plus grande lubrification, tout comme le fait d’avoir des relations sexuelles régulièrement. L’emploi d’un lubrifiant personnel lors des relations sexuelles est également efficace.

Ça ne suffit pas ? « D’abord, on peut parler avec notre médecin de l’opportunité de l’hormonothérapie. Sinon, il y a des traitements locaux d’hormones, sous forme de comprimés, de crème ou d’un anneau qu’on insère soi-même au pourtour du col de l’utérus et dont l’effet dure trois mois », explique-t-elle.

Peut-être faudra-t-il aussi prendre soin du côté plus psychologique de la sexualité, dont l’apprivoisement du corps qui se modifie, pour ne pas que la ménopause marque la fin de la vie sexuelle telle qu’on la connaissait. Dans ce cas, consulter un psychologue ou un sexologue peut s’avérer utile.

« Au Japon, 90 % des femmes éprouvent peu ou pas de symptômes de ménopause. C’est le contraire ici. L’alimentation y est certes pour quelque chose, ainsi qu’une plus grande acceptation sociale de cette étape normale de la vie. Ne perdons pas de vue que la ménopause fournit aussi des occasions de célébrer : comme la fin des menstruations et le fait qu’on est encore en vie ! », conclut Dre Guimont.