Plantes vertes pour les nuls

Il suffit de feuilleter un magazine de déco pour le constater : les plantes vertes ont la cote. Et, parole de l’horticultrice Mélanie Grégoire, ce n’est pas sorcier d’en cultiver un peu, beaucoup, énormément… sans crainte de les faire mourir. Conseils d’experte.

« Beaucoup de gens ont peur de tuer leurs plantes d’intérieur et voient ça comme un échec si ça arrive car ils s’en croient responsables. Pourtant, la véritable cause est le choix d’une plante trop difficile d’entretien pour leur degré de connaissances. D’où l’importance d’acheter une plante verte dans un commerce où l’on pourra obtenir des informations sur la plante et comment en prendre soin. Souvent, dans les grandes surfaces, le nom de la plante n’est même pas spécifié », indique la chroniqueuse et auteure de plusieurs livres, dont son plus récent, Plantes vertes (Éditions Québec-Amérique, 24,95 $).

Premièrement : l’emplacement

Mélanie Grégoire suggère de débuter le processus d’adoption d’une plante en se renseignant sur celle qui conviendrait le mieux en fonction de l’endroit où l’on souhaite la placer. Car si vous pensez que tout n’est qu’une question d’arrosage, détrompez-vous : le bon degré de luminosité est la principale clé de la réussite.

« Environ 60 % de la santé d’une plante repose sur le choix d’un emplacement répondant à ses besoins de luminosité. Or, les gens ont tendance à traiter une plante comme un bibelot : ils l’installent dans un endroit sans tenir compte de la luminosité et ne la déplacent pas si elle se met à dépérir, par exemple si plusieurs feuilles noircissent, puis tombent. Mon principal conseil est que si une plante ne va pas bien, changez-la de place ! »

Elle ajoute que le type d’ensoleillement pour des plantes extérieures est facile à déterminer mais que, à l’intérieur, le degré de luminosité dépend à la fois de l’orientation de la fenêtre et de la distance de la plante par rapport à la fenêtre.

Deuxièmement : l’arrosage

« La 1re cause de mortalité des plantes au Québec est la noyade ! », lance Mme Grégoire pour aborder l’épineux sujet de l’arrosage. Elle explique qu’il n’existe pas de règle unique, la fréquence d’arrosage d’une même plante fluctuant même selon les saisons, plus en été, moins en hiver. L’horticultrice suggère de soulever la plante. Si elle est lourde, c’est qu’elle est gorgée d’eau.

« En règle générale, une plante va beaucoup plus souffrir d’un excès d’eau que d’un manque d’eau », rappelle la propriétaire des Serres St-Élie, à Sherbrooke. Dans le doute, elle suggère l’achat d’un hygromètre.

Troisièmement : le niveau de difficulté

« En cuisine, on commence par faire des crêpes avant de faire des meringues. C’est pareil en matière de plantes vertes. On commence par des plantes dont il est facile de prendre soin, puis on peut aller vers des plantes qui demandent plus de compétences pour la taille, l’ajout d’engrais, le rempotage, le traitement des maladies, etc. », conseille-t-elle. D’ailleurs, dans son livre Plantes vertes, Mélanie Grégoire classe les plantes selon la luminosité requise et précise dans la fiche technique le degré de difficulté d’entretien de chacune.

Alors, que ce soit pour leur beauté, pour leur valeur ajoutée côté déco, pour leurs vertus dépolluantes et anti-stress ou pour le sentiment d’accomplissement qu’elles procurent, osez les plantes vertes !

***encadré***

3 plantes (presque) impossibles à tuer

  • Excellente luminosité : Crassula spp. (arbre de Jade)

L’arbre de Jade est facile à cultiver, se bouture aisément et peut vivre de nombreuses années. De plus, cette plante est dépolluante. Prévoir un pot lourd pour supporter le poids de cette plante grasse. Arroser avec modération, en laissant le temps au terreau de sécher sur une profondeur de 2 à 3 cm entre les arrosages.

  • Moyenne luminosité : Chlorophytum comosum (plante araignée)

Présente dans bien des maisons, la plante araignée se multiplie facilement : il suffit de couper ses « bébés » (stolons) et de les replanter dans de nouveaux pots. C’est un très bon choix de plante à offrir à vos petits-enfants, car elle nécessite peu d’entretien et tolère autant les manques que les excès d’arrosage.

  • Faible luminosité : Zamioculcas zamiifolia (plante ZZ)

« Si vous réussissez à tuer une plante ZZ, vous m’appelez pour me dire comment vous avez fait », blague Mélanie Grégoire. Cette plante originale au port élancé peut tolérer tous les types de luminosité. De plus, elle est facile à multiplier. Elle préfère manquer d’eau plutôt que d’être trop arrosée.

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À chacun son terrarium

L’engouement pour les potagers, les vivaces, les fleurs annuelles et les plantes vertes est sans pareil en cette année où embellir notre chez-soi n’a jamais été aussi important, pandémie oblige. Les terrariums ne font pas exception.

« C’est possible de faire un terrarium soi-même, bien que ça nécessite de la patience. C’est d’ailleurs une très belle façon de mettre en valeur un pot ou un vase issu de l’héritage familial. Le plus important est de ne pas combiner dans un même terrarium des plantes sèches, telles que des plantes grasses et des plantes humides, telles que des fougères », souligne Mélanie Grégoire.

Photo principale : Studio Anne Image

Les photos de plantes sont tirées du livre Plantes vertes.