Les coûts cachés de la vie de retraité

Bien des gens préparent mal leurs finances personnelles de futurs retraités. Ça se comprend : prédire l’avenir n’est pas encore une science reconnue ! Un peu de planification ne fera sûrement pas de tort, en tenant compte de trois facteurs : votre date de retraite, vos revenus et vos dépenses.

Votre date de retraite

Pour plusieurs, dire bye-bye boss à 59 ou 62 ans, c’est presque du pareil au même, puisqu’ils disposent d’une généreuse caisse de retraite privée ou d’un impressionnant trésor de guerre personnel. Les quelques dollars de moins versés chaque mois par la RRQ et la Sécurité de la vieillesse ne changent donc pas grand-chose. Pour d’autres, reporter la retraite de deux ou trois ans fait une énorme différence, parfois plus de 200 $ par mois… Un fait demeure, plus vous travaillerez tard, plus vous épargnerez.

Vos revenus

Combien gagnerez-vous à la retraite ? Ça dépend de trois choses : de la date de votre retraite, de l’épargne accumulée et de la combinaison de vos rentes gouvernementales et privées.

Vos dépenses actuelles influencent aussi vos revenus de futur retraité. Le meilleur moyen d’éloigner les tracas, c’est de toujours viser à augmenter son épargne-retraite. Sans nécessairement vivre une vie de missionnaire reclus, on doit respecter son budget (voir grille au toutbiencalcule.ca) et, chaque année, réviser ses dépenses.

Toutes ces sorties au restaurant valent-elles le coût ? La ligne fixe de téléphone ou le vin à chaque repas sont-ils nécessaires ? Vos couvertures d’assurance et votre forfait bancaire correspondent-ils à vos besoins ? Pouvez-vous vendre la deuxième voiture, la motoneige, le bateau ? Avez-vous besoin de toute cette bande passante à la maison ou sur les mobiles ?

Dès que votre hypothèque sera remboursée intégralement, consacrez l’équivalent de votre paiement mensuel à votre épargne-retraite. Essayez de cotiser le maximum permis à votre REER et à votre CELI.

Rappelez-vous qu’à la retraite, vos revenus seront moindres. Pourquoi ne pas les calculer dès maintenant ?

Vos dépenses

Vous pouvez faire la même chose pour vos dépenses à la retraite, qui dépendent de cinq facteurs : la longévité, les projets spéciaux, les dépenses courantes, l’impôt et votre état de santé.

Vous croyez que la vie de retraité coûte moins cher que la vie active ? C’est plutôt faux. Certes, on n’a plus à payer les cotisations de retraite et syndicales, ou à se mettre sur son 36 pour aller travailler. Mais on doit quand même s’habiller, se transporter, se nourrir, se loger ! Passez en revue votre budget actuel et soustrayez vos dépenses qui disparaîtront à la retraite : vous serez surpris.

Ajoutez le fait que vous n’aurez plus la couverture d’assurance de votre employeur. Or, plus on vieillit, plus les coûts liés aux médicaments, aux soins de santé et au maintien à domicile augmentent. Aurez-vous assez d’argent pour payer les factures et faire face aux imprévus (refaire la toiture ou remplacer l’auto) si vous vivez jusqu’à 85, 90, 95 ans ? Faudra-t-il vendre la maison ? Ces questions se planifient.

Vos projets spéciaux

La retraite prend son sens si l’on profite de la vie. Faites la liste de tous vos petits et grands projets : envoyer les petits-enfants à l’université, construire des écoles dans des pays en voie de développement, faire du trekking au Népal, skier dans les Alpes, jouer au golf à St-Andrews, fréquenter les librairies ou les cinémas chaque semaine, aller au spa de temps en temps, etc.

Ensuite, magasinez ces projets comme si vous alliez les réaliser la semaine prochaine. Une fois leur valeur fixée, divisez le grand total en années, puis en mois, et ajoutez vos dépenses courantes. Voilà : vous saurez combien il vous faudra d’argent pour votre retraite. Ou presque.

Car il y a l’impôt. Si vous gagnez moins à la retraite, vous en paierez moins, c’est logique. Mais ce ne sera pas zéro. D’autant plus que certains de vos projets spéciaux peuvent coûter cher. Sortir 25 000 $ d’un coup de son REER ou de son FERR pour voyager en Asie pendant deux mois ou changer de voiture pourrait entraîner une imposition plus élevée. Il aurait peut-être fallu déposer cette somme dans un compte CELI…

Comment planifier tout cela ? Méfiez-vous des simulateurs de retraite, qui ne tiennent pas compte des imprévus. Mieux vaut consulter un conseiller ou un planificateur financier pour équilibrer vos finances de futur retraité.