Les animaux de compagnie ont la cote

En 2002, un sondage Léger indiquait qu’au Québec, seulement 12 % des personnes de plus de 65 ans possédaient un chat et 13 %, un chien. Deux fois moins que pour l’ensemble de la population. Compte tenu du vieillissement appréhendé de la population, plusieurs observateurs présageaient que le pourcentage d’animaux de compagnie dans tous les foyers stagnerait et pourrait même diminuer. Or, le contraire s’est produit.

Parmi les nombreuses raisons invoquées à l’époque, celles-ci : augmentation des coûts d’entretien, resserrement des règlements municipaux, peu d’accessibilité sociale des chiens dans les lieux publics, hausse des abandons dans les refuges, restrictions de garde dans les logements ou résidences privées pour aînés et médiatisation des cas d’agressions canines. S’ajoutait l’éventuel désir des baby-boomers retraités de voyager sans les attaches et les contraintes engendrées par la garde d’un animal.

Des sceptiques confondus

Jamais les animaux de compagnie n’ont été aussi populaires dans ce groupe d’âge qu’à présent. Selon un sondage Léger commandé à l’automne 2021 par l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux, 19 % des personnes de 55 ans et plus possèdent au moins un chien et 26 %, au moins un chat.

Si ces projections ont été déjouées, il faut en premier lieu remercier les intervenants du monde animal : médecins vétérinaires, techniciennes en santé animale, regroupements d’éleveurs responsables, éducateurs canins et félins, associations de défense et sociétés protectrices des animaux. Ils n’ont cessé de promouvoir une intégration harmonieuse des animaux dans la communauté et de valoriser leurs bienfaits sur notre bien-être physique et psychologique.

Jamais l’impact des chats et des chiens n’aura autant été mis en valeur qu’au cours des 20 dernières années. On n’a qu’à regarder le nombre impressionnant d’émissions de télévision, de livres, de revues ou de chroniques à la radio ou dans les magazines qui leur sont consacrés.

Cet engouement a même obligé les instances politiques à adopter de nouvelles lois visant à garantir leur bien-être et leur sécurité.

L’attachement d’abord

Par ailleurs, les fameux baby-boomers dont on anticipait un faible intérêt pour les animaux ont une fois de plus torpillé les prévisions. Leur besoin de liberté n’a pas été en mesure de résister aux bénéfices que procure l’attachement d’une bête aimante !

Cette « zoothérapie » au quotidien constitue effectivement un excellent remède contre la solitude et l’isolement. La récente pandémie nous l’a d’ailleurs clairement démontré avec la très forte demande pour l’adoption de chats et de chiens.

Le monde change pour le meilleur et parfois, malheureusement, pour le pire. Réjouissons-nous, car les animaux de compagnie seront toujours là pour y insuffler un peu d’humanité !