Dans son roman intitulé Les douze mois de Marie, Marie-Chantal Perron lève le voile sur la question du fragile statut des beaux-parents. La comédienne aborde avec tendresse ces relations qu’on noue avec les enfants d’un partenaire et qui peuvent avoir une fin, sans qu’on l’ait choisi.
Les enjeux de la beau-parentalité
Les douze mois de Marie (éditions Mains libres) est le premier roman de Marie-Chantal Perron. « J’avais envie de mettre en lumière la relation entre une belle-mère et une petite fille après une rupture, explique-t-elle. Je voulais parler du rôle des beaux-parents. Compte tenu du nombre de divorces et de séparations, les familles se décomposent et se recomposent. Le lien du beau-parent à l’enfant n’est pas sanguin, mais il demande beaucoup d’implication et d’amour. »
Son personnage, Marie, est complètement investi auprès de sa belle-fille. Elle quitte la relation amoureuse, car elle n’est pas heureuse. « Comme c’est une fiction, nous nous projetons en 2035 et revenons au présent. Ainsi, Prunelle, à 25 ans, lit Les douze mois de Marie. Elle comprend alors pourquoi cette femme, avec qui elle a perdu le contact, a quitté sa vie il y a 15 ans. Je voulais que ce soit une histoire lumineuse, comme une lettre d’amour qui lui est adressée. »
Un élan du cœur
Si la comédienne se défend d’avoir écrit un roman à saveur autobiographique, elle comprend la situation du beau-parent. « Ça n’a rien d’un règlement de compte, dit-elle. Ce n’est pas un journal personnel. Ce livre est un élan du cœur. J’ai eu besoin de parler de cette peine, de mettre sur papier ce deuil dont on parle rarement. Le prénom Marie est une allusion à toutes ces femmes du Québec qui ont été baptisées : elles portent toutes ce prénom. Nous pouvons toutes être cette Marie dans la beau-parentalité. »
La comédienne explique que c’est un rôle qu’on ne choisit pas. « Il ne nous est pas imposé, mais il vient avec l’amour qu’on éprouve pour un partenaire qui a déjà des enfants. C’est un rôle étrange… Même si c’est une relation signifiante, perdre le lien avec les enfants est un passage obligé. Lors d’une rupture, et après s’être investis, les beaux-parents doivent se retirer. Ils n’ont pas de statut. Dans l’arbre généalogique, ce sont des feuilles qui n’existent pas… »
Un gym à ciel ouvert
Outre l’écriture et jeu, et en dépit d’un agenda bien garni, cette amoureuse de la marche et des expéditions se permettra de gravir quelques montagnes avec son amoureux durant la belle saison. D’ailleurs, la comédienne, qui habite à Montréal au pied du mont Royal, ne rate jamais une occasion d’aller marcher ses 10 kilomètres, de trois à quatre fois par semaine.
« J’ai du plaisir à me garder en forme, convient-elle. Le mont Royal, c’est vraiment mon gym à ciel ouvert. Ça fait des années que je m’entraîne. C’est intégré à ma vie. Je me plais à le faire. Si je ne vais pas au mont Royal quelques jours, ça me manque… Mon amoureux et moi quittons la maison à 6 heures le matin. Lorsque nous revenons autour de 7 h 30 ou 8 h 00, nous sommes bien réveillés ! (rires) Je suis prête à apprendre des textes et à entreprendre mes projets. Dans une vie, l’entraînement est vraiment un plus. L’important, c’est de trouver l’activité qui nous convient. Car la clé, c’est d’aimer ce qu’on fait. »
Surfer sur la vague de la vie
À 55 ans, la comédienne, qui est particulièrement en forme et en santé, se dit consciente de sa chance. « Je suis privilégiée d’être en santé, admet-elle. Je fais partie de ceux qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas connu d’épreuve au niveau physique. Je me sens en forme et j’espère que ça continuera. »
Quand elle pense au vieillissement, ce ne sont pas tant les rides qui la rendent tristes. « Dans cinq ans, j’aurai 60 ans alors que dans mon cœur, je ne suis même pas majeure… (rires) Si j’ai le sentiment que ma vie défile rapidement, c’est parce qu’elle est une fête. Ma vie est belle ! Mon seul bémol, c’est la rapidité à laquelle la vie évolue. Hier encore, j’avais 30 ans… »
Elle vit pour ne pas avoir de regrets et saisit toutes les belles opportunités de la vie… « Mais mon Dieu que ça va vite ! Et comme le dit si bien mon amie France Castel : « Ça n’ira pas moins vite ! » (rires) Alors mieux vaut en profiter et surfer sur la belle vague de la vie… »
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On peut assister aux lectures théâtrales des Douze mois de Marie au Théâtre du Rideau-Vert à Montréal, au Petit Champlain à Québec, à L’Odyssée à Gatineau et au Patriote de Sainte-Agathe. Pour informations : www.productionsmartinleclerc.com
Tout l’été, Marie-Chantal Perron sera de la pièce Les Voisins avec notamment Jean-Michel Anctil, Brigitte Lafleur et Vincent Graton. La pièce sera présentée à Québec, Gatineau et Brossard. De plus, Marie-Chantal reprendra la série Les Bracelets rouges à l’automne.
Photo : Patrick Bourque