Combien donner en pourboire? Une experte nous répond 

Entre ce qui nous semble juste, les pratiques généralement reconnues et l’avènement de nouvelles technologies et de nouveaux services, vous vous demandez peut-être combien donner en pourboire pour ne pas paraître radin, trop généreux… ou carrément commettre un faux pas? Commenté par une spécialiste de l’étiquette, voici un petit guide pour connaître les montants à offrir, et à qui!

D’entrée de jeu, précisons qu’un pourboire représente une gratification qui vise à remercier une personne qui fournit un service. Dans plusieurs domaines — la restauration par exemple —, le pourboire vient compléter un salaire souvent peu élevé. Il n’existe cependant aucune règle prédéterminée, mais plutôt des recommandations fondées sur l’usage, la courtoisie et l’étiquette. Donner un pourboire n’est pas obligatoire; aucune loi au pays ne nous y contraint.

« Il faut garder en tête que l’étiquette n’est pas statique; elle évolue avec la société, incluant le pourboire. Également, au départ, tous les comportements qui y sont reliés sont culturels. Si on prend le cas de l’Australie, la pratique du pourboire n’est pas usuelle. En Angleterre, si vous allez prendre une bière dans un pub et que vous laissez de l’argent au serveur, vous risquez de l’insulter », relate au passage Julie Blais Comeau, fondatrice de la société de formation et de développement Étiquette Julie (etiquettejulie.com). La spécialiste nous explique ce qu’il convient d’offrir en pourboire au Québec, selon les produits et services reçus.

Au restaurant

Dans un restaurant avec service aux tables, on calcule 15 % de l’addition, incluant le vin et avant les taxes. Pour un service que l’on juge exceptionnel, on peut se rendre à 20 %, parfois même davantage. Dans un resto « apportez votre vin », on ajoute 2 $ par bouteille ouverte par le serveur.

S’il s’agit d’un buffet, un pourboire équivalant à 10 % de la facture est habituellement de mise.

« On doit se rappeler qu’au Québec, le salaire minimum des employés dans les restaurants et bars est inférieur à celui des autres travailleurs. Pour ces personnes, le pourboire permet d’avoir un revenu décent, commente la spécialiste de l’étiquette. En ne versant pas ce petit supplément, on peut empêcher quelqu’un de joindre les deux bouts. » Qu’il ait été perçu ou non, il est à noter que les serveurs doivent déclarer au fisc un minimum de 8 % de pourboire.  

On devrait toutefois s’abstenir de toute gratification en restauration rapide ou quand on achète sa commande au comptoir, et ce, peu importe ce que le terminal de paiement peut nous suggérer.

D’ailleurs, à compter du 7 mai, les options de pourboires sur les terminaux devront être présentées de façon neutre et uniforme. Ainsi, vous aurez toujours la possibilité de choisir facilement vous-même le montant. Fini, donc, la confusion et le sentiment de culpabilité au moment de payer. 

Dans un bar, on compte 1 $ par consommation.

Au vestiaire, c’est 1 $ si le service est gratuit, et rien s’il est payant.

Services de livraison

Les services de livraison foisonnent. Comment s’y retrouver?On offre10 % de l’addition pour les livreurs de restaurant. Concernant les services de type Uber Eats ou DoorDash, il est suggéré d’accorder une rétribution de 15 à 20 % du total de la facture à la personne qui transporte la commande puisque celle-ci ne reçoit aucun salaire ni avantage comme pour l’employé d’un restaurant. Le montant peut varier en fonction de sa rapidité, de la distance qui a été parcourue et des conditions météo.

À l’hôtel

● Femme ou valet de chambre : pas obligatoire, sinon, 2 $ par jour.

Service aux chambres : 2 $.

Bagagiste : 1 $ par valise.

Guide touristique : 10 $ par personne s’il a répondu aux attentes.

En rafale

● Taxi : pas obligatoire, mais on recommande un pourboire correspondant à 10 à 15 % de la course si le chauffeur dispense un service, par exemple placer les bagages dans le coffre.

Soins professionnels : rien aux médecins, dentistes, chiropraticiens, physiothérapeutes, ni aux propriétaires de salons de coiffure, d’esthétique, de manucure ou de massothérapie. On prévoit toutefois un pourboire de 10 à 15 % pour l’employé du salon qui donne les soins.

Caddy de golf : de 15 à 20 % du coût du départ.

Déménageur : 20 à 30 $ en guise de remerciement lorsqu’un effort important a été fourni.

« Les personnes aînées sont susceptibles de recevoir certains services à domicile. Si ceux-ci sont offerts par l’État, une institution ou encore un organisme, il ne devrait jamais y avoir de pourboire ou d’échange d’argent, ajoute Mme Blais Comeau. À ce moment, on se tournera plutôt vers un cadeau telle la fameuse boîte de chocolats. Si on paie de sa poche, on donne, une fois par année, un bonus qui a à peu près la valeur du service obtenu régulièrement. »

La spécialiste de l’étiquette conclut en indiquant que dans le doute, on se renseigne.

« En téléphonant ou en arrivant quelque part, on peut très bien demander ce qui est usuel comme pratique; c’est parfaitement acceptable! Aussi, lorsqu’on est insatisfait du service, on laisse quand même un pourboire, mais on prend son courage à deux mains et on signifie son mécontentement. Pas nécessairement sur le coup, mais au moins en le faisant après. »