Claude Meunier, grand chum du CHUM

Lorsque Claude Meunier est devenu porte-parole bénévole de la Fondation du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), c’était dans l’excitation de l’ouverture du nouvel hôpital. Cinq ans plus tard, il s’est attaché à la cause et aux gens qui y œuvrent. Pour lui, le CHUM est comme un bon ami, qui a besoin d’aide pour atteindre son plein potentiel.

« J’ai vu l’impact considérable qu’un porte-parole peut avoir sans vraiment se tuer à l’ouvrage, blague l’auteur et comédien. Dans les faits, si l’on y croit, si l’on s’y met, on peut vraiment faire une différence et c’est très valorisant. »

Pour tous les Québécois

Il utilise des qualificatifs tels que « fabuleux » et « impressionnant » pour décrire le travail qui se fait au CHUM. « On sait que le CHUM est un grand hôpital universitaire. Mais le grand méconnu est son immense Centre de recherche », dit-il.

Pour donner un coup de pouce aux travaux de recherche majeurs qui y ont cours, la Fondation du CHUM mène présentement une campagne de financement : le Grand Tirage.

« Le CHUM n’est pas pour Montréal, c’est pour tout le Québec. Le Grand Tirage s’adresse lui aussi à la population de toute la province. Les billets sont abordables : 10 $. C’est un investissement pour la santé des Québécois. » Il convient que nous payons déjà les hôpitaux avec nos impôts. « Toutefois, ils ont besoin de plus d’argent pour accomplir davantage. On doit développer une tradition d’aide à nos hôpitaux, comme ça se fait partout dans le monde. »

70 ans, et puis après ?

La conversation glisse ensuite sur un autre événement de 2021 : ses 70 ans. « Quelque part, 70 ans, c’est l’ancien 55-60 ans. Certains matins, j’ai l’impression d’avoir 78, d’autres, 52. Dans l’ensemble, je ne me sens pas tellement vieillir, car je suis assez en forme. Je n’y pense pas beaucoup non plus. Par contre, je n’ai pas hâte d’avoir 80 ans. 90, encore moins. Et 102, pas du tout. »

Pour Claude Meunier, ce qui change le plus avec l’âge c’est notre perspective sur les choses. « Sans doute que ça me garde jeune d’avoir une conjointe [Virginie Coossa] qui a 25 ans de moins que moi. Par contre, avec le temps, on ne voit plus nos âges, en tout cas moi je ne vois plus le sien ! Et puis, il y encore des enfants à la maison. Je suis tenu jeune par tout ça. »

La pandémie, un mauvais scénario

Dans la vraie vie, Popa a trois enfants. Et aussi deux petites-filles de 8 et 12 ans. « En ce moment, on se voit de loin mais on est loin de se voir », lâche-t-il, mi-figue, mi-raisin.

Durant la pandémie, il a passé l’essentiel de son temps à la campagne. À lire, à entretenir sa forêt, à faire du sport… et à jouer au Yum !

Le drame à l’affiche au fil des jours et des vagues l’a marqué. « On a tous un peu honte de ce qui est arrivé aux aînés. Collectivement, nous sommes coupables de négligence. J’étais presque heureux que ma mère soit décédée il y a quelques années, elle qui a passé la fin de sa vie en CHSLD. »

Il avait peur de la COVID-19 et pas du tout envie de tomber malade. D’où son soulagement lorsqu’il s’est fait vacciner, à la mi-mars. « Depuis ce temps, je me regarde le bras régulièrement ! », plaisante celui qui a bien hâte de recommencer à voyager.

Ti-Mé, personnage culte

La pandémie – et mille autres choses – lui ont aussi inspiré le livre Réflexions mentales : 2e Journal d’un Ti-Mé (Leméac), tout aussi sinon plus « popaesque » que le 1er Journal d’un Ti-Mé, publié 20 ans plus tôt. « J’adore écrire à travers ce personnage-là. C’est mon excuse pour aller dans l’absurde. »

Autrement, il n’est Ti-Mé qu’à temps partiel, lorsqu’il crée et tourne les publicités de Recyc-Québec. « Le personnage est aussi gardé vivant par ma série principale, La Petite Vie, qui atteint encore des cotes d’écoute de 850 000 à 900 000 téléspectateurs par épisode à sa 11e fois à la télévision. C’est intemporel. Les jeunes de l’âge de mes enfants et même de mes petits-enfants trouvent ça tordant ! Popa fait partie de la famille québécoise. »

Les pièces de théâtre cultes qu’il a coécrites, dont Les Voisins, Broue et Appelez-moi Stéphane, semblent tout aussi immortelles que Ti-Mé et, avant lui, Dong. Pas étonnant que pour Claude Meunier, l’âge n’ait pas tellement d’importance !

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Plusieurs projets, un Grand Tirage

Voici quelques travaux de recherche qui seront soutenus grâce au Grand Tirage de la Fondation du CHUM :

  • travaux pour combattre la COVID-19 et les prochains virus respiratoires;
  • projet de recherche pour traiter l’obésité et les maladies qui y sont reliées;
  • travaux visant la mise au point d’une thérapie personnalisée pour les patients atteints du cancer ne répondant plus aux traitements traditionnels;
  • projet novateur pour bien préparer les patients à leur transplantation rénale et les aider à mieux vivre avec leurs greffes;
  • recherches sur les maladies rares à propos desquelles les connaissances sont pour le moment très limitées.

Photo : Jimmy Hamelin