Cinq sentiers pas piqués des vers

En saison estivale, on combine aisément marche contemplative, pique-nique en nature, baignade en eau vierge, bain de soleil et apéro à l’improviste. Qui dit mieux? Voici quelques sentiers méconnus à découvrir à la marche.

Par Simon Diotte

  1. Sentier des Trois-Fourches, Forêt de la seigneurie de Lotbinière (Chaudière-Appalaches)

Avez-vous déjà songé à randonner dans Lotbinière? Probablement que non. On connaît cette région, plate comme la Belgique, surtout pour son industrie agricole. Pourtant, Lotbinière renferme un vaste ensemble de terres publiques méconnues dotées d’une grande richesse écologique, la Forêt de la seigneurie de Lotbinière. Se trouvent, sur les rives de la rivière du Chêne, les derniers spécimens de forêts peu altérées de toute la plaine du Saint-Laurent.

Depuis 2015, un sentier pédestre, Les Trois-Fourches, nous invite à la découverte de cette forêt exceptionnelle, domaine vital de la rare tortue des bois. Long et linéaire de 15,6 km, ce parcours balisé s’explore aussi à petite dose dans une boucle de 4,2 km menant à la plus belle section des Trois-Fourches. On déambule au milieu d’arbres géants en bord de rivière, en montant et en descendant sur les terrasses alluviales, fruits de l’érosion depuis le retrait des glaciers.

Longueur: 4,2 km

Difficulté : facile

Entrée : gratuite

Accès : stationnement P3, qu’on atteint par le rang du Castor à Leclercville

Troisfourches.com

  1. Sentier des sommets, parc régional Montagne du Diable (Laurentides)

Sillonnant le plus haut sommet des Hautes-Laurentides, le mont Sir-Wilfrid, le sentier des sommets parcourt le territoire du parc régional Montagne du Diable de long en large sur 32 km. Toutefois, pas besoin de le faire dans son intégralité!

Une belle portion à faire part du nouveau pôle Lac et Chute Windigo, où se trouve une magnifique plage qu’on garde en réserve pour l’apéro post-rando, jusqu’à l’Abri du Vent, qui se pointe sur une colline.

Le sentier mène d’abord à la contemplation sous tous les angles de la chute du Windigo, puis embrasse les rives du lac du même nom sur près de 5 km, traversant moult milieux humides. Dans le dernier kilomètre, on monte sans souffrance jusqu’au refuge de l’Abri du Vent, un bel endroit pour casser la croûte, puis on revient sur nos pas, trop content de refaire le même parcours tant il est sympa, sachant en prime qu’une séance de plage nous attend à l’arrivée.

Longueur : 11 km (aller-retour)

Difficulté : intermédiaire

Entrée : 6,96 $ (accès quotidien)

Lieu de départ : stationnement P3, 550, chemin des Chutes, à Ferme-Neuve

parcmontagnedudiable.com

  1. Montagne Blanche, parc national du Fjord-du-Saguenay (Saguenay-Lac-Saint-Jean)

La montagne Blanche détonne. Sur sa cime, à seulement 570 m d’altitude, dans l’arrière-pays de L’Anse-Saint-Jean, on circule directement sur la roche mère, en milieu complètement dénudé. Comme si l’on était sur le toit du monde. Sans arbres, la vue circulaire renverse, avec un panorama inégalé sur le fjord du Saguenay et la montagne Orange, dont les parois de roc affichent cette couleur étonnante.

Pour atteindre ce nirvana, on emprunte le sentier des Chutes, un 6,9 km (aller seulement), qui affiche un dénivelé assez corsé de 541 m. En chemin, on randonne au pied de plusieurs chutes, côtoie des ruisseaux roucoulants et franchit un impressionnant pont de pierre. Un sentier ponctué de bonheur.

Longueur: 13,8 km (aller-retour)

Difficulté : intermédiaire

Entrée : 9 $ (accès quotidien)

Lieu de départ : chemin Saint-Thomas Nord, à L’Anse-Saint-Jean

sepaq.com

  1. Sentiers du mont Bélanger, Saint-Robert-Bellarmin (Cantons-de-l’Est)

À travers les vastes érablières de Saint-Robert-Bellarmin, à la frontière de la Beauce et des Cantons-de-l’Est, se dresse le mont Bélanger, relief qui atteint 960 m d’altitude. C’est un lieu de randonnée encore méconnu, mais qui vaut largement le détour.

Un réseau de pistes sillonne les versants de cette montagne, menant à la découverte d’une forêt ancienne de 200 ans, d’escarpements et d’éboulis. À son pied se cachent d’adorables sites de camping rustique blottis sur les rives du lac Émilie, le plus vaste milieu humide du coin.

Un stationnement en altitude permet d’atteindre rapidement la cime du mont Bélanger en un petit 2,3 km. Là-haut, un mirador procure une vue à 360 degrés sur les massifs forestiers à perte de vue du Québec et du Maine. Les autres sentiers valent les efforts et sont généreux en points de vue.

Longueur: 4,6 km (aller-retour)

Difficulté : facile

Entrée : gratuit

Lieu de départ : stationnement P2, à une quinzaine de minutes du village

montbelanger.qc.ca

  1. Sentier du Cabouron, Saint-Germain-de-Kamouraska (Bas-Saint-Laurent)

Pas besoin de s’échiner pendant des heures afin de profiter d’un panorama spectaculaire. Ce sentier grimpe doucement sur un cabouron, expression locale signifiant « butte », serpentant à travers une végétation nordique et des champs de bleuets.

Progressivement, la vue se dégage et elle en jette. À partir de cette ancienne île du temps de la mer de Champlain, on surplombe le fleuve Saint-Laurent, ses battures et ses îles vierges, ainsi que les plaines agricoles en damier. C’est à couper le souffle. L’incontournable, c’est de s’y attarder jusqu’au coucher de soleil, astre qui disparaît derrière les montagnes de Charlevoix.

Deux accès mènent à ce court sentier de 4 km, qu’on peut allonger en faisant le Circuit du Cabouron, une boucle de 8,5 km qui passe par le rang du Mississipi, l’un des plus beaux rangs de tout le Kamouraska.

Longueur: 4 km (linéaire) ou 8,5 km (Circuit du Cabouron)

Difficulté : facile à intermédiaire

Entrée : gratuite

Lieu de départ : le sentier compte deux portes d’entrée avec stationnement, l’un sur le rang Mississipi, l’autre sur la rue Principale.

munsaintgermain.ca

Photo : Le sentier du pôle Lac et Chute Windigo permet d’admirer la chute sous toutes ses coutures.

Crédit : Simon Diotte