Alors à peine haute comme trois notes, Elizabeth Blouin-Brathwaite prêtait déjà l’oreille, en coulisse, aux répétitions de l’émission Beau et chaud animée par son père Normand. Aujourd’hui, ni le père ni la fille n’ont idée du nombre de fois où ils ont partagé la scène. Mais tous deux savent que de se retrouver ensemble sur les planches est un pur délice à tout coup.
« J’aime jouer avec mon père. Sa présence me relaxe, me met en confiance. Et en plus, il me fait rire ! Notre complicité musicale est telle qu’on n’a pas besoin de se parler ni même de se regarder, c’est naturel. Si je le pouvais, je l’inviterais sur tous les shows que je fais », lance Elizabeth.
« Elizabeth ne m’engage pas, elle m’emprunte. Je paie même mon gaz ! », précise Normand en riant. Blague à part, il ne fait aucun doute à ses yeux que ces moments de symbiose ajoutent une dimension à leur relation, déjà très soudée. Et puis, le papa est aux premières loges pour constater la belle évolution de sa fille.
Questionnés séparément sur leur moment le plus précieux ensemble en spectacle, les deux ont nommé un récent duo voix et harmonica. « On s’est regardés après et on savait qu’on avait vécu un moment incroyable, un buzz musical », raconte Elizabeth. La chanson ? Stand by me. Ça dit tout…
Chaque spectacle est aussi une occasion pour eux de passer du temps ensemble, malgré leurs agendas bien remplis. En effet, Normand coanime Belle et Bum pour une 19e saison alors qu’Elizabeth conjugue entre autres une tournée avec Dan Bigras et des spectacles avec Steven Levac. D’ailleurs, la chanteuse dit apprécier 1 000 fois plus chaque spectacle, au sortir de la longue pause forcée occasionnée par la pandémie
Deux générations, une passion
« C’est sûr qu’Eli tient son talent de chanteuse de sa mère [Johanne Blouin]. Et puisqu’elle m’a vu toute sa vie faire des jokes, son sens de l’humour vient un peu de moi, par mimétisme », indique Normand. Il minimise ses propres talents de musicien, dont sa fille a hérités et qu’elle exploite de mieux en mieux. « Quand elle joue des percussions, c’est un peu dur pour l’ego », avoue le papa.
Comme tous les parents qui voient leur enfant suivre leurs traces, il est tout en fierté. « Eli est une machine et un vrai couteau suisse. Je l’invite sur mes galas d’humour parce qu’elle est bonne dans tout : chanter, danser, jouer… Mon admiration serait tout aussi grande si elle était chirurgienne, sauf que je ne pourrais pas opérer avec elle ! »
Ce partage musical est d’ailleurs ce qui le charme dans le concours « Générations en chanson », dont le Réseau FADOQ est partenaire, dans le cadre de l’émission spéciale Belle et Bum des Fêtes, qui sera diffusée à Télé-Québec le 24 décembre (voir p. 41).
« Faire de la musique en famille, c’est un grand bonheur qui me touche beaucoup. Si j’étais au gouvernement, je ferais en sorte qu’il y ait un piano dans chaque maison », déclare Normand.
Une épiphanie… à quatre ans !
Elizabeth a baigné dans un univers musical dès sa naissance. Mais c’est à quatre ans que son entourage a pris la mesure de son talent. « Elle a chanté Bonne fête à sa mère et ça a sonné comme Kim Richardson. C’était sur la note et sur la coche », relate Normand.
Il ne l’a jamais poussée à devenir chanteuse, pas plus qu’il n’a incité son fils Édouard, « qui a lui aussi énormément de talents artistiques », à faire carrière dans ce domaine. « Comme tout le monde, nous souhaitons simplement que nos enfants soient heureux », confie Normand.
De son côté, Elizabeth n’a pas connu la pression d’être « la fille de ». Au contraire. « Ce contexte m’a fait évoluer plus vite. Mes parents m’ont entre autres transmis la bonne attitude : arriver sur scène prête, tout savoir par cœur, être à l’heure, être gentille avec les techniciens et manifester de la reconnaissance à mon entourage », résume Elizabeth.
William 1er
Aujourd’hui, tous les yeux de la famille sont tournés vers William, un an, le fils d’Elizabeth. « Il est merveilleux et tellement allumé. Lorsqu’on joue des bongos ensemble, il a le bon rythme et le bon positionnement des mains. Et il chante avec moi », dit la maman.
Elle lui prédit une carrière de chanteur et de musicien. D’ailleurs, papi Normand lui a déjà offert sa première batterie, beaucoup trop grosse pour lui encore.
« La venue d’un enfant repositionne toute la famille. Mon père est très protecteur envers William et très investi dans son rôle. Quant à ma mère, elle voit à ce que mon fils soit bien encadré », explique Elizabeth.
Noël en famille et en musique
Et comment s’annonce le temps des fêtes ? « Chez mon père, il y a toujours un moment de musique dans la soirée. Chez ma mère, on chante beaucoup et ça devient toujours un genre de cours de chant ! », raconte Elizabeth dans un éclat de rire.
Normand, de son côté, anticipe avec joie ce premier Noël « normal » à titre de grand-père. «En plus de William, il y aura un nouveau bébé dans la famille, celui de la fille de mon épouse Marie-Claude, Mylène, que je considère aussi comme ma fille. Ça va être capoté ! »