L’alimentation durable, une bouchée à la fois

L’adoption d’une alimentation durable comporte de nombreux bénéfices pour votre santé et votre portefeuille. Elle contribue aussi à la sécurité alimentaire de votre progéniture.

Depuis des millénaires, les humains se sont nourris en harmonie avec la nature, assurant la subsistance des générations présentes et à venir.

L’industrialisation de notre système agroalimentaire a changé la donne. Basé sur la monoculture, les pesticides, les engrais chimiques, la machinerie et le transport sur de longues distances, il n’est pas soutenable. Les méthodes de production intensives surutilisent et polluent l’eau, dégradent les sols, détruisent les écosystèmes et la biodiversité, et émettent des gaz à effet de serre qui réchauffent le climat.

Dans ce système, au-delà du tiers des aliments sont jetés, quelque part entre le champ et l’assiette, et la plus grande portion des grains cultivés est dédiée à nourrir le bétail pour leur viande, plutôt qu’à nourrir directement les humains. C’est ce qui le rend inefficient en comparaison à la culture paysanne, qui nourrit encore aujourd’hui plus de 70 % de la population mondiale en utilisant moins de 25 % des ressources.

Sachant cela, voici quelques conseils pratiques afin qu’une bouchée à la fois, vos choix allient le plaisir de manger, votre santé et celle de la planète.

1. Soutenir l’agriculture respectueuse de l’environnement

Encouragez l’agriculture locale ou urbaine en fréquentant les marchés publics et en vous abonnant à des services de livraison, comme les Fermes Lufa ou le Réseau des fermiers et fermières de famille. Vous découvrirez de belles variétés de produits d’ici, de saison, et sans intermédiaires.

Bien que les produits biologiques puissent parfois être plus coûteux, plusieurs sont moins chers en saison. Sans pesticides ni engrais chimiques, les cultures biologiques ou régénératives assurent le maintien dans le temps de la fertilité des sols, préservent l’eau potable et favorisent la survie des insectes pollinisateurs. Ça vaut le coût!

2. Prendre soin de sa nourriture

Une grande partie du gaspillage alimentaire se produit à la maison. Des centaines de dollars sont ainsi perdus par les ménages chaque année.

Planifiez vos repas, conservez correctement vos aliments et utilisez les restes de manière créative. Soupes, potages et compotes offriront une deuxième vie à vos fruits et légumes défraîchis.

Par ailleurs, plusieurs épiceries offrent des rabais importants sur les denrées dont la date de péremption est imminente. Et en passant, « Meilleur avant » ne veut pas dire « Mauvais après »!

3. Diminuer la viande

Comme recommandé par le Guide alimentaire canadien, augmentez la part des légumes et des grains entiers dans votre assiette et réduisez la quantité de viande. Vous vous en porterez mieux! (guide-alimentaire.canada.ca)

Pour une même quantité de calories, le bœuf génère 11 fois plus de gaz à effet de serre, occupe 160 fois plus de territoire, et demande 8 fois plus d’eau que son équivalent végétal.

Les légumineuses, noix, graines et céréales complètes sont des alternatives savoureuses, variées et économiques. Elles sont riches en protéines, en fibres, en vitamines et en minéraux, tout en étant faibles en gras. Apprenez comment les apprêter avec La Cuisine de Jean-Philippe, Loounie Cuisine ou la section végétarienne de Ricardo. La section Dans votre assiette de viragemagazine.com vous propose aussi de bonnes recettes végétariennes!

Lorsque vous souhaitez manger de la viande, privilégiez la volaille, qui a une empreinte environnementale moindre que le bœuf.

4. Manger sainement et cuisiner

Variez vos menus pour combler tous vos besoins en nutriments et cuisinez davantage afin de contrôler la provenance, la quantité et la qualité des ingrédients.

Évitez les produits transformés qui contiennent des ingrédients de faible qualité nutritionnelle, des additifs chimiques et souvent trop de gras, de sel ou de sucre. Ces ingrédients, comme l’huile de palme utilisée dans la majorité des produits transformés, sont souvent issus de pratiques dommageables pour l’environnement (déforestation, modifications génétiques (OGM), utilisation massive de pesticides).

6. Cultiver ses propres aliments

Jardiner contribue au bien-être physique et psychologique et vous donne accès à de la nourriture fraîche, savoureuse et biologique à faible prix.

On peut faire pousser beaucoup sur un balcon, un petit carré de terre et même sur le rebord d’une fenêtre. De surcroît, les jardins communautaires permettent de socialiser et de briser l’isolement.

7. Choisir des produits issus de pêcheries durables

La surpêche et les méthodes industrielles comme le chalutage de fond détruisent les écosystèmes marins et épuisent les stocks de poissons.

Optez pour des poissons et fruits de mer certifiés durables par le MSC (Marine Stewardship Council) ou Ocean Wise, et privilégiez les petits poissons à la base de la chaîne alimentaire, comme le hareng, le maquereau et la sardine. Ils sont nutritifs, moins chers, contiennent moins de contaminants et se reproduisent rapidement.

8. Diminuer vos déchets

Compostez! Les déchets de table compactés dans les sites d’enfouissement émettent des GES et polluent les sources d’eau. Lorsque compostées, ces matières produisent plutôt un engrais qui enrichit les sols.

D’autre part, acheter en vrac permet de réduire les déchets plastiques et de faire des économies, en payant seulement pour la quantité dont on a besoin. Apportez vos sacs et contenants réutilisables et choisissez vos fruits et légumes non emballés.

Récupérez les emballages recyclables et encore mieux, réutilisez-les!

Le plaisir de manger

Lorsque vous savourez un bon repas, en plus du plaisir gustatif des saveurs, ressentez la satisfaction de savoir qu’avec vos choix, vous faites en sorte que vos enfants et petits-enfants puissent eux aussi goûter à ces plaisirs, et ce, leur vie durant!

Pour en apprendre plus sur l’alimentation durable
L’envers de l’assiette, Laure Waridel, Éditions Écosociété
Sauver la planète une bouchée à la fois, Bernard Lavallée, Éditions La Presse