4 mots-clés pour repenser Noël

Pas le choix, il faut faire une croix sur les grosses réunions de famille à Noël. Deux psychologues nous proposent donc de repenser le temps des fêtes à l’aide de quatre mots-clés.

  • Générosité

« La générosité est l’essence de Noël. On peut par exemple apporter un soin particulier aux cadeaux qu’on offrira, les fabriquer nous-mêmes, maximiser les rencontres qu’il sera possible de faire en les planifiant soigneusement et prendre tous les moyens pour transmettre notre affection à nos proches tout en respectant les consignes : activités extérieures, réunions Zoom, livraison de pots remplis de mots doux… La générosité, c’est aussi soutenir un proche, faire un don à un organisme, etc. L’idée derrière ça, c’est que lorsqu’on donne, on se sent bien », explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

  • Gratitude

Le psychologue Kévin Gaudreault suggère pour sa part de mettre la gratitude de l’avant durant cette période de l’année, que chacun perçoit et vit à sa façon. « La gratitude permet d’être en contact avec ce qui nous donne le goût de vivre, de savourer les choses belles et agréables. On peut se demander envers qui et quoi on est reconnaissant dans la vie, et comment on peut l’exprimer, le témoigner, le partager, le mettre en action. »

  • Ressourcement

Par ailleurs, Geneviève Beaulieu-Pelletier nous incite à nous attarder au mot « temps » dans « temps des fêtes ». « Cette période représente plus que des réjouissances en famille, c’est aussi du temps pour se ressourcer, se reposer, penser à soi, réaliser un projet, aller dehors, etc. On peut réaligner le tout, y voir une occasion de se faire plaisir et réfléchir à comment on souhaite habiter ce moment-là. »

  • Sourire

« Ça peut paraître un conseil simple, mais sans un sourire, tout devient trop grave, surtout dans le contexte de crise que nous vivons, fait valoir Kévin Gaudreault. C’est un antidépresseur naturel, au quotidien, de faire des choses ou de penser à des choses qui nous font sourire spontanément, ou même rire. »

Il fait ressortir que lorsqu’on actualise nos talents, qu’on aime ce qu’on fait, ça donne un sens à la vie, ça nous rapproche de qui on est vraiment, ça nous fait sourire et ça inspire les gens autour de soi, qui sourient à leur tour. « Nous avons en nous-mêmes un pouvoir intérieur pour mieux vivre avec la privation et les mesures préventives temporaires qui ont cours actuellement. La pause des fêtes est une bonne période pour renouer avec les talents que nous avons mis de côté. »

Conseils en rafale

Quand Noël et le Nouvel An seront choses du passé, il faudra continuer de composer avec les désagréments de la pandémie, nul ne sait pour combien de temps encore. Comment tenir le coup ? Les deux psychologues y vont de pistes à explorer :

  • Misez sur les projets à court terme : un petit projet réalisé aujourd’hui est une source encourageante de succès qui augmente l’estime de soi et nous motive à nous activer davantage. Ça peut être aussi simple que d’aller promener le chien, suggère Kevin Gaudreault.
  • Voyez la pandémie non pas comme une fatalité mais plutôt une occasion de faire des apprentissages qui seront utiles bien après la crise, fait remarquer M. Gaudreault. Par exemple, on peut commencer à faire son budget pour solutionner ses problèmes financiers ou s’initier aux nouvelles technologies pour communiquer autrement avec ses petits-enfants.
  • Familiarisez-vous avec la méditation pleine conscience, le yoga ou les exercices de respiration, puis intégrez ces pratiques à votre hygiène de vie, propose pour sa part Geneviève Beaulieu-Pelletier. Ce seront des outils précieux pour calmer le jeu advenant une augmentation des symptômes d’anxiété.
  • Portez une attention à la routine quotidienne, et ce, même si vous ne travaillez plus, fait valoir la psychologue. Lorsqu’on s’habille le matin – même en mou ! – et qu’on soigne notre apparence, ça nous motive. La routine permet aussi de prioriser des choses et de s’assurer qu’elles seront faites.
  • Faites des efforts pour planifier des échanges sociaux (messages, appels, rencontres virtuelles…) plutôt que d’attendre qu’on vous contacte. Ça fera toute la différence, conclut Mme Beaulieu-Pelletier.

Sur ce, joyeuses fêtes !

***

Quand ça ne va pas bien du tout

Que faire si un gros nuage gris détresse a peu à peu bouché l’arc-en-ciel de l’espoir, symbole de la première vague de la pandémie ? En parler.

« Si l’on sent des signes de détresse psychologique, on n’accumule pas, on verbalise. On peut mettre par écrit ce qu’on ressent, en parler avec des proches », suggère la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Il y aussi le 811 ainsi que les lignes d’écoute telles que Tel-Aide (514 935-1101, telaide.org).

On peut également en parler à son médecin ou à un professionnel de la santé psychologique. Il faut savoir que la liste d’attente est longue, surtout dans le réseau public, pour qui veut obtenir de l’aide psychologique. Et l’impact des budgets supplémentaires en santé mentale alloués récemment par le gouvernement ne sera pas immédiat.

Néanmoins, entreprendre les démarches pour trouver un psychologue, auprès de son CLSC ou par le biais de l’outil disponible sur le site de l’Ordre des psychologues du Québec en vaut la peine. En effet, un récent sondage de l’Ordre révèle que 20,9 % des psychologues au public et 36,5 % au privé peuvent prendre en charge un client en moins d’un mois.