Voyage au cœur de soi, façon Augustines

Dans une chambre d’époque, sur un lit simple en métal orné d’une magnifique courtepointe, un petit carton avec cette phrase de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Le ton est donné à un divin séjour de ressourcement au Monastère des Augustines, dans le Vieux-Québec.

Ouvert le 1er août 2015, 376 ans jour pour jour après l’arrivée des Augustines au Québec, cet hôtel-musée, oasis de culture et de mieux-être, est unique en son genre dans la province et au pays. Quiconque veut goûter à un voyage au cœur de soi y a rendez-vous. À la réception, on offre même le service de gardiennage de notre téléphone intelligent, question de vraiment couper les ponts avec le quotidien.

Un riche héritage patrimonial

Voyant leur communauté diminuer, les Augustines – on en croise une dizaine dans les corridors ou si on assiste aux vêpres – ont choisi de léguer à la population leur riche patrimoine. Le Monastère fondateur a été converti en hôtellerie, en accord avec la vocation des Augustines : prendre soin des corps et des âmes.

Bel exemple d’intégration d’ajouts architecturaux contemporains à des bâtiments patrimoniaux, le Monastère abrite aussi un musée fascinant. Des joyaux d’art sacré disséminés çà et là, dont une toile d’Alfred Pellan, dégagent un surplus d’âme qui incite à y trouver un écho à l’intérieur de soi.

Action et contemplation

La programmation, tout aussi originale, est complètement axée sur la santé globale. Elle s’inspire de l’alternance et la contemplation qui ponctue la journée des Augustines.

C’est ainsi que je me suis retrouvée à un atelier de yoga sur chaise à 12 h, à une séance de Pilates à 17 h et à une autre de méditation, à l’aube le lendemain, dans les voûtes du Monastère, datant de 1695. « On appelle souvent nos amis pour savoir comment ils vont. Mais s’appelle-t-on soi-même pour savoir comment on va ? », a fait remarquer l’animatrice. Matière à réflexion…

Massages, ateliers, conférences, concerts et activités signature, on choisit parmi des dizaines de propositions, à la carte ou en forfait, à prix abordable. Il y a aussi des thématiques saisonnières, comme le forfait Noël, alliant tradition et création collective afin d’enrichir le sens du don et de la fête ainsi que celui du Nouvel An, permettant de mieux cerner nos intentions intérieures afin de tracer la voie de notre bonheur.

Organisme sans but lucratif, le Monastère perpétue également un autre volet de la mission sociale de cette communauté hospitalière : « Prendre soin de ceux qui prennent soin ». C’est ainsi que 10 % des chambres sont réservées aux proches aidants, qui peuvent y séjourner à moindre coût.

Au septième ciel à table

Au restaurant du Monastère, on fait volontiers vœu de gourmandise, tant les plats sont inspirés et goûteux, à commencer par le comptoir de salades, un festin à lui seul, qui constitue l’entrée. Et pas question non plus d’abstinence pour qui voudrait un verre de vin ou de bière.

« Nous mettons de l’avant une alimentation consciente, avec des produits bio et locaux. Des docteurs en nutrition se penchent sur les recettes afin qu’elles soient ancrées dans l’histoire et correspondent aux valeurs et aux pratiques des Augustines », indique Marie-Ève Perron, responsable du développement touristique au Monastère, alors que j’attaque un chili végétarien parfumé à souhait.

Pour accompagner des desserts brefs mais délicieux, on a droit à une sélection de tisanes maison élaborées à partir des archives des Augustines, qui soignaient aussi par les plantes. Autre particularité : le petit déjeuner, en formule buffet santé, se prend en silence. Bon à savoir, il est possible de s’attabler au restaurant ou encore de visiter le musée même si on ne séjourne pas au Monastère.

Quant à l’hébergement, on choisit l’une des 32 chambres contemporaines ou l’une des 33 chambres authentiques, qui sont en fait des « cellules » du XVIIIe siècle converties. Il émane de ces dernières, plus sobres tout en étant très confortables, le parfum unique du don de soi, à l’autre et à Dieu.

Fait à noter, les téléviseurs brillent par leur absence. D’ailleurs, à l’issue du séjour, une résolution s’impose souvent d’elle-même : prendre nos distances par rapport aux appareils électroniques, ces avaleurs de temps qui court-circuitent l’accès à notre monde intérieur et à notre spiritualité. monastere.ca, 1 844 694-1639.

Photo : Le Monastère des Augustines