Sophie Prégent, femme de parole

Présidente de l’Union des artistes (UDA), la comédienne Sophie Prégent a déjà laissé sa marque, notamment en plaidant pour une politique contre le harcèlement et en engageant la discussion sur la diversité au sein du métier. Même si elle sollicitera un autre mandat en mars, madame la présidente songe déjà à passer le flambeau afin de renouveler le discours.

Une étape de transmission

Actrice depuis bientôt 30 ans, Sophie Prégent a acquis un important bagage au théâtre, à la télé et au cinéma. « Ce que j’ai accumulé au fil des ans doit maintenant être partagé, croit-elle. Il faut que ça serve à quelque chose. J’aurais eu du mal à n’être que comédienne. J’avais besoin d’exprimer des choses qu’il m’était impossible de dire à travers mon métier d’interprète. En tant qu’actrice, je transmets les mots des autres. J’ai trouvé ma voie à travers mon engagement à l’UDA. Lorsque je prends parole, c’est Sophie Prégent qui parle. Je me sens reconnaissante de pouvoir le faire. »

Candeur et ouverture d’esprit

En octobre dernier, Sophie célébrait cinq années à la présidence de l’Union des artistes (UDA), un important défi qu’elle relève avec doigté et compétence.

« J’ai pris ce mandat avec beaucoup d’ouverture d’esprit, confie-t-elle. C’est comme vouloir des enfants : avant d’en avoir, on n’imagine pas tout ce que ça implique. C’est quand on devient mère qu’on réalise vraiment l’ampleur de la tâche. J’ai accepté ce mandat avec candeur et c’est très bien ainsi. À l’UDA, beaucoup de choses ont changé et nous sommes très fiers de ce que nous avons fait jusqu’à maintenant, de la réorganisation complète de nos règlements à la réévaluation des structures : fondation, caisse de sécurité, etc. Nous avons aussi déménagé. »

Des dossiers épineux

Alors que la vague #moiaussi a déferlé sur la communauté artistique, l’Union a rapidement pris position face au harcèlement. « L’UDA a été un véritable précurseur dans ce dossier, confirme la présidente. Le milieu de la culture s’est pris en main. » En effet, de concert avec 43 associations, syndicats, organismes et regroupements du secteur culturel, l’Union a mis en place une déclaration commune pour éviter le harcèlement dans le milieu culturel québécois.

« Nous nous sommes même rendus à Québec pour y remettre notre déclaration, poursuit Sophie. Nous avons aussi créé L’Aparté, un guichet unique qui offre écoute, accompagnement, informations ainsi que des conseils juridiques, humains et psychologiques. On a le sentiment que l’UDA a fait beaucoup de choses importantes qui vont rester quand je vais quitter mon poste. »

Autre dossier au cœur de l’actualité : la diversité. Sur ce plan, Sophie a tenu un discours novateur. « J’ai été l’une des premières à soulever le fait que nous étions en retard quant à la représentation de la diversité sur nos écrans, soutient-elle. Je trouve extraordinaire de voir le travail qui a été engagé en ce sens. »

Cheval-Serpent

En parallèle à son engagement à l’UDA, Sophie poursuit sa carrière de comédienne. Pour une deuxième année, elle est de retour sur nos écrans dans la peau de Doris dans la série Cheval-Serpent, à la télé de Radio-Canada, un rôle marquant dans sa carrière. « Au même titre que Le Retour et Nos Étés, cette série constitue un tournant dans ma vie professionnelle », conclut-elle.

Photo : Tzara Maud