Petit déjeuner va loin

Nous serions scandalisés d’apprendre qu’au Canada, l’équivalent de 20 833 autobus scolaires remplis de jeunes n’ayant pas déjeuné prennent le chemin de l’école chaque matin. Eh bien, malheureusement, c’est le cas. Voilà pourquoi le Club des petits déjeuners a plus que jamais sa raison d’être.

Le rêve un peu fou de Daniel Germain, fournir une chance égale de réussite à tous les enfants du Québec et du Canada, est devenu un projet de société à grande échelle depuis la création du Club des petits déjeuners, en 1994. D’ailleurs, le Club est maintenant résolument pancanadien, puisque 80 % des clubs ont pignon sur rue ailleurs qu’au Québec.

Vingt-deux ans après l’ouverture du premier programme de petits déjeuners, à Longueuil, le président fondateur du Club a toujours le même appétit de justice pour les enfants, la même soif de leur fournir les ressources nécessaires à la réalisation de leurs rêves.

« Je suis plus passionné et plus déterminé que jamais », lance Daniel Germain en entrevue téléphonique alors qu’il est à Kelowna, en Colombie-Britannique, dans le cadre d’un événement majeur pour le Club.

Des besoins insatiables

Lorsque la rentrée 2016 sonnera dans quelques jours, 17 500 bénévoles reprendront du service dans 1 455 écoles au pays. Ils serviront un petit déjeuner sain à des écoliers qui, sinon, entendraient davantage les cris de leur estomac que les enseignements de leur professeur durant l’avant-midi.

Mais il y a encore tant de bouches à nourrir, tant d’enfants à qui fournir l’énergie nécessaire à la concentration ainsi qu’un climat favorisant une meilleure estime de soi, l’adoption de saines habitudes de vie et d’attitudes gagnantes.

Daniel Germain admet que les besoins sont grands. En effet, au Québec seulement, plus de 1 000 écoles seraient suffisamment défavorisées pour recevoir un Club. Mais M. Germain se garde bien de céder à l’envie d’augmenter le rythme de croissance trop vite. « On ne veut pas de promesses brisées. Quand on s’installe dans une école, on est là pour rester », indique-t-il.

Daniel Germain insiste d’ailleurs sur le fait que l’aspect relationnel est la force du Club, aussi bien sur le terrain avec les enfants qu’au niveau des partenariats avec les entreprises, auprès desquelles il prône une philosophie d’engagement et non de stricte donation.

« On ne veut pas que de l’argent, on veut que les entreprises comprennent nos défis et nous donnent accès à leur cercle d’influence. » C’est ainsi que les partenariats font des petits… et des petits déjeuners.

300 écoles de plus à Montréal

Chaque fois qu’une école ouvre un nouveau Club, M. Germain a une raison de plus de sourire, sa bataille vers la santé et le déploiement du plein potentiel de tous les enfants se gagnant un petit déjeuner à la fois. Et puis, certains gains alimentent son enthousiasme, tels que l’engagement récent de la Ville de Montréal à soutenir 300 écoles additionnelles d’ici trois ans, dont 50 auront un Club au cours de l’automne 2016. À terme, le nombre d’écoles desservies par le Club aux quatre coins du Québec aura ainsi plus que doublé.

« Avec toutes ces nouvelles écoles, à Montréal et ailleurs, il nous faut compter sur encore plus de bénévoles », fait remarquer M. Germain.

Un bénévolat nourrissant

Près de 25 % des bénévoles du Club des petits déjeuners sont des grands-parents d’adoption, âgés de 50 ans et plus. Il est tout naturel que plusieurs membres du Réseau FADOQ en fassent partie, car les bienfaits de l’intergénération sont multiples, pour les uns et les autres.

« S’il y a un don de soi au départ de la part des bénévoles, les enfants leur donnent beaucoup en retour, puisqu’ils sont spontanés, naturels et n’hésitent pas à exprimer leur reconnaissance. Les jeunes ont une image très positive des aînés, dont ils apprécient la sagesse et la douceur. Ils sont rapidement à l’aise avec eux, ce qui leur permet de communiquer les vraies choses et de se confier au besoin. C’est très précieux, surtout pour des enfants qui sont confrontés à des défis particuliers », indique Daniel Germain, 52 ans, fondateur du Club.

Il souligne aussi « la valeur incroyable, en argent, de ce bénévolat », qui constitue le pain et le beurre d’une organisation comme le Club des petits déjeuners.

Envie de passer un matin ou deux par semaine à côtoyer des petits visages craquants ? Vous pouvez remplir le formulaire de bénévolat individuel au clubdejeuner.org ou composer le 1 888 442-1217.

Donner du temps ou de l’argent

Il y a bien d’autres façons d’aider. Vous pouvez notamment participer à la collecte de fonds nationale qui se déroule chaque année dans les magasins Walmart de la province, autour de la rentrée des classes. Vous pouvez agir comme ambassadeurs de cette importante campagne et être porteurs du message du Club. La campagne 2016 prend fin le 9 septembre.

Aussi, vous pouvez soutenir la cause en faisant un don lors des différentes activités de financement ou encore en remplissant un formulaire à cet effet sur le site du Club.

Il faut savoir que 98 % des revenus du Club proviennent du grand public et des entreprises privées.

 

**

Le Club des petits déjeuners…

Au Québec

  • 283 clubs
  • 2,8 millions de déjeuners servis par année
  • 3 410 bénévoles
  • 48 clubs en attente

Au Canada

  • 1 455 clubs
  • 27 millions de déjeuners servis par année
  • 17 500 bénévoles
  • 407 clubs en attente