Le ministère des Plaisirs coupables

Ministre de la Famille et ministre responsable des Aînés – entre autres ! – Francine Charbonneau passe continuellement d’un dossier sérieux à l’autre. Pour garder son équilibre, elle compte sur ses plaisirs coupables : ses deux petits-enfants et… les jeux vidéo !

« J’ai découvert un grand plaisir il y a deux ans et demi. Il s’appelle Adam. Et il a une petite sœur depuis six mois, qui s’appelle Jade. J’étais sûre qu’à 52 ans j’étais beaucoup trop jeune pour être une grand-maman gaga mais quand ma fille m’a mis Adam dans les bras, ça a déclenché comme une switch. Je pourrais en parler sans arrêt et j’ai toujours envie de montrer des photos d’eux à mon entourage. Il faut que je me contrôle », dit cette ministre particulièrement facile d’approche.

Depuis qu’elle passe davantage de temps à Québec en raison de ses fonctions ministérielles, elle combat l’ennui comme elle peut. « Je fais du Facetime régulièrement avec Adam. Il me raconte sa journée. Je ne comprends absolument rien à ce qu’il me dit mais ce n’est pas grave. Et puis, j’ai toujours hâte aux réunions familiales du dimanche soir, un temps réservé à ma gang, que je passe en compagnie de mon mari, de mes trois enfants et, bien sûr, d’Adam et de Jade. Sans ce moment sacré dans la semaine, cette balise qui rejoint mes valeurs, je me ferais manger par le travail. »

Et que fait-elle d’autre lorsqu’elle met de côté les dossiers parfois lourds qui sont son pain quotidien ? « Deux choses me font perdre la notion du temps. La première est normale : je vais au cinéma. J’y vais seule car j’embarque vraiment : si la fille pleure, je pleure ; si le gars se bat, j’ai mal. La deuxième est plus complexe. Je l’ai développée pour entrer dans la bulle de mon fils Vincent, plutôt introverti à l’adolescence. Je joue aux jeux vidéo. Chez moi, j’ai un ordi de gamer. Je joue à un jeu de rôle dans lequel je suis une guerrière avec une épée. Dans ma quête, je tue des monstres », confie-t-elle, sans l’ombre d’une petite gêne.

Son seul défi : arrêter de jouer. « Je mets un cadran à côté de l’ordi et quand il sonne, c’est fini. Sinon, je pourrais y consacrer beaucoup trop d’heures car je ne réalise pas le temps qui passe tellement je suis dans le jeu. Ça me fait complètement décrocher. »

Photo : Bruno Petrozza